jeudi 3 octobre 2013

[Critique] Karaté Kid : le moment de vérité, de John G. Avildsen


karate_kid.jpgKaraté Kid : le moment de vérité



de John G. Avildsen



(Etats-Unis, 1984)




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coeur


John G. Avildsen est un réalisateur qui aime les univers sensibles : après avoir réalisé le premier « Rocky » (il signera également plus tard l’opus 5 de cette série sur un boxeur qui révéla
Sylvester Stallone), il s’est taillé une belle gloire dans les années 80 à travers les trois volets de la saga « Karaté Kid »… Dans le premier film, sorti en 1984 et bénéficiant d’un succès
inattendu, on fait la connaissance du jeune Daniel Larusso, âgé de 16 ans, qui emménage avec sa mère dans un quartier modeste de la Californie, après avoir quitté leur New Jersey natal dans
l’espoir d’une vie un peu plus aisée… Sauf que l’intégration du jeune Daniel, notamment au lycée, n’a rien d’une sinécure, d’autant qu’il se fait violenter par une bande de voyous « mondains »,
menée par un certain Johnny, dont Daniel vient de rencontrer l’ex-petite amie… Heureusement, le vieux japonais qui travaille comme concierge dans leur immeuble va se montrer prêt à aider Daniel,
en se révélant notamment karate_kid_ter.jpgêtre un maître dans la pratique ancestrale du karaté !

Voilà pour les grandes lignes de l’histoire, qui lorgne très largement du côté du « teen movie » à tendance morale. Mais une histoire qui se révélait pourtant assez révolutionnaire à l’époque,
surtout pour un film d’arts martiaux… En effet, là où l’on trouvait d’habitude des héros sans peur et sans reproche, toujours prêt à montrer leur force et leur puissance dans la pratique du
karaté ou du kung-fu d’un bout à l’autre du long métrage (en gros façon Bruce Lee ou Jackie Chan), « Karaté Kid » nous propose un adolescent banal et plutôt gringalet, une sorte au fond
d’anti-héros auquel n’importe quel adolescent occidental n’aura aucun mal à s’identifier… On suit alors son parcours sur la voie de la sagesse et de la vérité, celle que lui enseigne Maître
Miyagi, le vieux japonais qui sous son calme apparent dissimule un grand combattant !

Si l’entraînement que propose Miyagi à « Daniel-san » n’a rien de conventionnel, c’est en réalité pour mieux lui apprendre certaines leçons. Daniel demeure en effet sceptique quand le maître
commence par lui faire récurer son sol et ses voitures, puis peindre sa palissade… Pourtant, par sa façon de nettoyer, de briquer ou de peindre, Daniel apprend inconsciemment les techniques et
les gestes fondamentaux du karaté, et surtout une chose essentielle pour la vie : la patience ! En somme, le film nous apprend que le karaté est bien plus qu’un simple art martial, mais qu’il est
un véritable mode karate_kid_bis.jpgde vie qui nous apprend la maîtrise de soi, le
respect des autres et surtout une vraie philosophie d’existence… Devant demeurer un art de la défense (et non du combat – d’où notamment une certaine distance avec l’aspect de « compétition » de
ce sport dans le film, par exemple lorsque Miyagi inscrit nonchalamment Daniel comme ceinture noire dans un championnat), il est aussi rappelé, notamment à travers le milieu modeste dans lequel
évolue Daniel, que le karaté reste l’arme de ceux qui n’ont rien, ou tout du moins plus rien d’autres que leurs propres mains pour se défendre : le mot « karaté » signifiant « main vide » en
japonais…

Il est intéressant d’observer combien le film se focalise justement sur l’aspect plus « philosophique » de l’art martial, au détriment de scènes de combats impressionnantes par exemple. Ici,
Daniel reçoit une véritable leçon de vie de la part de son maître, et apprendre le karaté ne lui sert que pour se défendre de ceux qui lui veulent du mal… La bande de voyous apprend d’ailleurs le
karaté dans un club de sport, auprès d’un professeur qui dénature complètement l’usage de la discipline, n’hésitant pas à en fait un pur sport de combat ou d’attaque… Il prône l’esprit de
compétition et de la victoire à tout prix, n’hésitant pas à tricher lors du tournois dans lequel Daniel prouve la supériorité de ses valeurs, en dépit des procédés malhonnête de ses karate_kid.jpgadversaires… Il est d’ailleurs amusant de voir le personnage se surprendre lui-même en train de gagner ses combats !

Il faut dire que le charmant Ralph Macchio joue pour beaucoup dans l’attachement que l’on peut éprouver pour le personnage de Daniel : n’est-on pas tous tombé amoureux de lui en visionnant «
Karaté Kid » pour la première fois ? Pat Morita, l’acteur incarnant Maître Miyagi avec un calme et une espièglerie devenue légendaire, demeure l’autre bonne surprise du casting du long métrage,
amplement devenu culte à l’époque de sa sortie et ayant plutôt bien vieilli… Malgré un scénario relativement simple et convenu, le film demeure en effet une belle et brillante leçon de vie pour
la jeunesse et pour toute personne souhaitant tendre vers sa propre sagesse intérieure. L’émotion et la sincérité qui se dégage de « Karaté Kid » devrait servir d’exemple aux scénaristes de «
teen movies » contemporains, où le cynisme le dispute malheureusement à l’insipide, et où les valeurs importantes semblent avoir disparu au profit du matérialisme et de l’égocentrisme…































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2 commentaires:

  1. Ben comme j'avais vu "Sidekicks" à la même époque, ben voilà, face à Jonathan Brandis, Ralph Macchio n'a pas fait le poids (mais en même temps, j'ai préféré Karaté Kid)(quand même).


    A part ça, beaucoup de souvenir, mais ceux de "Miss Karaté Kid" sont plus nets pour moi...

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  2. Oh, si, ça l'est, parfois catastrophique. Mais le plaisir du girl power chez une gosse qui adore les films de karaté mais qui ne voit que des mecs avoir le droit à le maître zen, zut, ça dépasse
    ce genre de considérations ;-p. 

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