samedi 14 septembre 2013

[Live] Timeless, de Mylène Farmer


mylene_farmer_timeless.jpegDepuis le 7 septembre, Mylène Farmer occupe le Palais Omnisports de Paris Bercy et sera bientôt en tournée dans toute la France. Cette indubitable cinéphile y propose son
nouveau show, dont l’aspect monumental et éminemment cinématographique valait bien un article admiratif sur ce blog cinéma…


Voyager à la vitesse de la lumière, parcourir les galaxies, puis pénétrer l’intérieur d’un vaisseau spatial et plonger dans les circonvolutions de ses entrailles… Une nouvelle attraction en
cinéma dynamique de Disneyland ? Harrison Ford à bord du Faucon Mylenium Millenium ? Le début du nouveau film de
SF signé Ridley Scott
? Non ! Le nouveau spectacle conçu par la mylene_farmer_timeless_4.jpegchanteuse Mylène Farmer et son équipe, intitulé « Timeless »…

L’entrée sur scène de la chanteuse est tout simplement foudroyante, lorsqu’on la voit apparaître derrière une porte à l’ouverture futuriste et descendre les marches de ce qui semble être la rampe
d’embarquement d’un vaisseau spatial gigantesque… Dans le flot de lumières, de lasers électrisants et de projections vidéos la tête dans les étoiles, le show démarre dans une ambiance de
science-fiction toute cinégénique ! Les structures mouvantes et impressionnantes qui ont formé la porte vont se déplacer au fur et à mesure du show pour construire divers mylene_farmer_timeless_1.jpegunivers
futuristes, aidées par les gros tuyaux très « engin spatial » de part et d’autre de la scène, que l’on imagine trouver à bord de la navette que s’est construite Mylène…

Mais l’on n’est pas au bout de nos surprises dans ce spectacle où la star semble interroger le rapport de l’homme à la machine et se demander où naît l’humanité… Dès la troisième chanson (« C’est une belle journée »), d’étranges bras articulés à têtes de robot émergent du sol pour venir observer la belle rousse, qui semble
vouloir leur apprendre à danser
… D’ailleurs, après une tentative qui laisse la chanteuse visiblement sceptique – mais indulgente et attendrie par le semblant d’humanité qu’ils manifestent –,
les voilà qui se lancent dans la mylene_farmer_timeless_2.jpegchorégraphie de la chanson, prenant le pas de Mylène et de ses beaux danseurs… et leur volant même la vedette un peu plus
loin, les cinq « robots » du show assurant seuls sur scène le spectacle le temps d’un interlude montrant l’ambition d’un concert aux univers sonores que
l’on aurait pourtant juré inconciliables : démarrant langoureusement sur de la musique classique, les machines se « déhanchent » bientôt sur de la musique électronique vigoureuse de boîte de nuit
(du « dubstep »).

En mettant en avant la robotique et en recherchant une sorte d’épure sur cette immense scène noire et lisse, Mylène Farmer veut-elle dire que nous perdons progressivement en humanité au fur et à
mesure que nous nous avançons mylene_farmer_timeless_3.jpegvers le futur ? On pourrait le croire sur « Oui mais non », lorsque les ombres
des danseurs se démultiplient sur l’écran géant derrière eux, finissant par les écraser et par nous faire nous demander si ce sont les ombres qui suivent les pas des danseurs ou si les danseurs
essaient de rattraper les mouvements obsédant de leurs ombres… Les hommes ne seraient-ils alors devenus plus que l’ombre de leur ombre ? La chanson « A
l’ombre
» enfonce d’ailleurs le clou en ce sens, présentant cette fois les danseurs en costumes – comme les bureaucrates déshumanisés de nos sociétés contemporaines ? –, accomplir des
mouvements proches de ceux de robots, sur un fond vidéo renvoyant une image extrêmement sombre de l’homme (le travail du plasticien Olivier de Sagazan). Par leurs danses, les robots deviendraient
donc humains, quand mylene_farmer_timeless_5.jpegles hommes, eux, se transformeraient en machines, sans âme…

Pourtant, « Timeless » est un spectacle qui respire la vie, au risque de dérouter les fans de la première heure, habitués aux décors funèbres et à nager en plein mysticisme avec Mylène Farmer !
Le tableau rouge, profondément énergique (avec « Sans contrefaçon » ou « Je t’aime mélancolie ») évoque le sang vital qui irrigue nos désirs… L’économie de tissu réalisée sur les costumes des
danseurs sur certains titres se révèle également une excellente idée pour laisser parler la chair et la beauté naturelle des vivants ! (une occasion parfaite, aussi, de se rincer l’œil…) Le
déluge d’effets mylene_farmer_timeless_6.jpegde lumière et de lasers auquel on assiste porte aussi en lui cette envie d’éclairer le monde et de « crier la vie »… Et
puis Mylène, radieuse et rayonnante, « timeless » à tout jamais, illumine ce show monumental avec la magie et l’aura qui lui est propre, comme si elle demeurait pour toujours cet astre nécessaire
ou cet être d’un autre monde qui guide nos vies vers un bonheur vibrant et toujours plus grand ! Merci infiniment pour cette émotion…



Dossier : Mylène Farmer et le cinéma



Live : Avant que l’ombre à Bercy, de Mylène Farmer



Backstage : Mylène Farmer part en live !































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7 commentaires:

  1. Il fut un temps où j'aurais été d'accord pour dénicher différents messages cachés et interprétations dans les productions et prestations de la maison Farmer. Toutefois, je ne renierai pas
    l'engouement généré au son des tubes, ni les regards ébahis par la débauche d'effets visuels et l'intervention des robots danseurs (Mylène, si tu me lis, le Futuroscope de Poitiers aurait besoin
    de quelques idées !). Cela étant, ces effets se serviraient-ils pas justement à combler une absence notoire de cohérence ou de scénario là où l'artiste semble fatiguée et son équipe peu inspirée
    musicalement ? Où sont les arrangements, les transitions, les prises de risque ou même un peu de dépoussiérage dans une trame qui reste la même dans ses spectacles depuis 2006 ? La cinéphile m'a
    paru bien effacée, et quelques torses musclés mal synchronisés ne suffisent pas, il me semble, à retrouver une quelconque vérité sur l'humanité ou la vie. Le spectacle n'en demeure pas moins
    impressionant, et le personnage, heureusement, fascine et conquiert aisément son public, l'émotion semblant cependant passer avant la musique;

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  2. Bravo pour ce chouette article, Phil, et tes éclairages intéressants!
    J'ai vu le show mardi dernier à Bercy, et que dire... Waow waow waow!
    Une fois encore, j'en ai pris plein les yeux (et les oreilles) avec ce spectacle grandiose, inventif, coloré, surprenant... J'ai particulièrement apprécié la mise en scène futuriste, mais aussi
    la setlist très bien pensée, le dépoussiérage de nombreux titres (contrairement au comm' précédent) et Mylèèène, of course, que j'ai trouvée généreuse et très juste, aussi bien vocalement
    qu'émotionnellement. Et comme je ne suis pas complètement béat d'admiration, j'ai su aussi relever des choses qui m'ont moins plu comme certains costumes (le 1er, bien trop terne, argh!) ou
    le manque de synchronicité des danseurs sur certains passages. Mais au final, j'ai passé une soirée d'exception et j'ai hâte d'en mettre une 2ème couche (à Toulouse dans 2 mois)! Oui, Mylène est
    intemporelle, c'est incontestable!

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  3. Hey Phil!
    Je fais suite à ta réponse: nous étions en effet à Bercy le même jour, c'est drôle! Mais il m'aurait été difficile de te coller une bise car j'étais en gradins (super bien placé, au 2ème rang
    dans le bloc P)! Je goûterai néanmoins aux joies (et au stress) de la fosse or prochainement!
    Pour ce qui est de la setlist, j'en ai plutôt eu de très bons échos, je suis surpris que tu aies entendu le contraire. Bon, il y en a toujours qui râlent de toute façon!
    Le manque de synchronicité des danseurs que j'ai relevé, c'était évidemment lors des chorés où ils sont censés exécuter les mêmes mouvements en même temps! Je suppose qu'ils ont progressé
    depuis... J'étudierai ça de plus près à Toulouse! ;)
    Quant à Gary Jules, passage certes un peu mou, mais quelle excellente surprise d'avoir un invité sur scène et de voir Mylène enchaîner 2 duos, dont un sur une chanson n'appartenant pas à son
    répertoire (c'est rare) et que j'adore depuis des années.
    Bref, vivement la 2ème couche! Tu viens?! ;)

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  4. Oui, tu as dû me voir: j'étais debout à chaque passage de "ola"! ;) Et je crois bien t'avoir aperçu aussi... Tu avais l'air d'avoir chaud!
    Je maintiens que "Mad world" a été une très bonne surprise pour moi. J'ai trouvé la reprise classieuse et c'est un titre qui colle bien avec l'univers farmerien me semble-t-il. Mais chacun son
    ressenti!
    En revanche, je suis d'accord avec toi: il manquait clairement "Du temps" (et sa petite choré sympa)! C'était une évidence pour moi, j'étais certain qu'on y aurait droit. Ben non! :( Et tant qu'à
    faire, on zappait "Inséparables"!;)

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  5. Oh, oui, on zappait "Rêver" aussi, of course, j'en peux plus de cette chanson!!
    Et on se quittait en beauté avec un final électrique dans une ambiance survoltée!
    Bon, pour la prochaine tournée, je crois qu'il va falloir qu'on prenne les choses en main, toi et moi! ;)

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  6. Allez, encore un comm' sur ce billet et j'arrête de t'embêter!
    Mais le timing était trop beau: je reviens justement de ma 2ème date (à Toulouse hier).
    Donc juste pour confirmer mes belles impressions: un show d'exception (mise en scène vraiment chiadée dont j'ai découvert de nouveaux détails) et une Mylène épatante (maîtrise vocale de ouf!),
    touchante et décidément très belle (vue de près... depuis le 1er rang, oui monsieur! Après quand même 12 heures d'attente dans un froid glacial, ça se mérite...). Le passage avec Gary Jules
    a bien fonctionné (et vas-y que le Gary était au bord des larmes, trop chou) et même "Rêver" m'a embarqué!
    Quant à la "prochaine tournée", je n'oserais pas miser quoi que ce soit, mais on peut "rêver", justement! En tout cas, pour le moment, j'ai mon compte, c'est cool!

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  7. oh, le 1er rang !! :)


    tu écoutes le live en boucle désormais ? ;)

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