lundi 2 septembre 2013

[Carte blanche] Musique classique et musique de films (par Cachou)


musique_cinema_garden_state.jpgPassez un été "en chanté" avec Phil Siné !



Sur son blog "Les lectures de Cachou", l'auteure de notre carte blanche du jour nous parle avec passion de ses lectures, certes, mais
aussi de ses dernières toiles! Grande lectrice, mais tout autant cinéphile, Cachou y partage avec force sa boulimie de culture... et nous fait l'honneur de nous expliquer ici, dans le cadre de
"l'été en chanté", sa conviction que les musiques de films sont devenues la musique
classique d'aujourd'hui !



Avez-vous eu l'occasion de voir la bande-annonce de “A Single Shot” ? Elle est quasiment entièrement sans paroles et les images se
succèdent sur une mélodie au violon au rythme obsédant. Je suis tout de suite tombée sous le charme de ce morceau. En creusant un peu, j'ai appris qu'il s'agissait d'un passage du Fratres d'Arvo Part que je ne connaissais pas. J'ai trouvé chez lui ce qui me manquait chez Philip Glass (voir par exemple la B.O. de "The Hours"
de Stephen Daldry), une simplicité et une retenue superbes qui laissent éclater la pureté des deux instruments utilisés, piano et violon.

Ce n'est pas la première fois que je découvre un morceau grâce à une bande annonce ou un film. Je dois même dire que ces derniers ont permis de garnir au moins la moitié, sinon les deux tiers de
ma CDthèque. Mon cœur balance toujours autant entre les B.O. de “Garden State”, de “500 Days of Summer” ou encore de “Great Expectations”, qui m'ont permis de découvrir The Shins, Iron &
Wine, The Temper Trap ou encore Tori Amos. Mais si ces CD-là sont constitués de chansons populaires que les spectateurs finiront peut-être par rencontrer d'une manière ou d'une autre (à la radio,
à la télé, dans un magasin, etc.), il est une autre musique qu'on croise de moins en moins souvent, si ce n'est au cinéma. Je veux parler de la musique classique.

Si vous n'êtes pas nés dans une famille vous incitant à jouer d'un instrument de musique (ou simplement amatrice de musique classique) ou si vous n'avez musique_cinema_the_fall.pngpas fréquenté une école offrant
une éducation (correcte - je considère encore et toujours que les chansons de Gilbert Montagné et de Céline Dion que nous chantions au cours de musique ne constituaient pas un enseignement
musical valable) (détail véridique) en la matière, vous avez peu de chance de tomber sur un morceau de musique classique, si ce n'est en regardant un film ou une série. Même les publicités ont
abandonné la chose en cours de route et il n'existe plus beaucoup de radios non spécialisées diffusant du Bach ou du Beethoven hors émissions consacrées à l'un ou l'autre des compositeurs qui ont
réussi à rester dans la mémoire collective (combien ont été oubliés en cours de route?).

Dès lors, une grande partie de notre éducation à l'histoire de la musique classique se fait grâce au cinéma. Certains morceaux prennent du sens pour nous parce qu'ils accompagnent des images nous
marquant pour toujours. En ce qui me concerne, il y a par exemple l'incroyable deuxième mouvement de la 7e symphonie de Beethoven qui illustre magistralement les images de Tarsem Singh dans la
séquence introductive de "The Fall" :








 


D'autres me reviennent en tête comme la Symphonie n°25 de Mozart utilisé au début de “Romeo + Juliet”, la “Sarabande” de Handel que l'on retrouve dans la superbe B.O. de “Barry Lyndon” ou encore la “Gymnopédie n°1”, un morceau d'un de mes compositeurs préférés, Erik Satie, qui passe dans “La famille Tenebaum”,
film d'un de mes réalisateurs préférés, Wes Anderson.



Mais je suppose que tout cela, vous avez déjà eu l'occasion de le constater sans moi. Là où je voulais en venir, c'est que non content de nous éduquer musique_cinema_double_vie_veronique.jpgmusicalement, le cinéma est également le lieu de la création d'une nouvelle musique classique qui, se démarquant du courant moderniste et parfois un peu complexe à suivre quand l'on n'a
pas une éducation musicale pointue - voire universitaire -, permet aux compositeurs souhaitant créer des morceaux ambitieux de les diffuser largement et, bêtement, de se faire connaître. C'est
ainsi que sont nés certains des plus beaux ensembles musicaux que j'ai pu entendre, de la B.O. de l'“Orgueil et
préjugés” de Joe Wright
à celle de “La leçon de piano” de Jane Campion, respectivement composées par Dario Marianelli et Michael
Nyman. Avec une palme toute spéciale à Zbigniew Preisner et, entre toutes ses B.O. magnifiques, celle de “La
Double Vie de Véronique
” de Krzysztof Kieslowski, dont voici un extrait éblouissant (dans un film non moins éblouissant) (Véronique y assiste avec ses élèves à un spectacle de marionnettes
et se retrouve complètement fascinée par le marionnettiste alors que tout le monde regarde les marionnettes) :











Alors, la musique de film, la nouvelle musique classique de notre époque ?


Retrouvez Cachou sur son blog !

































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