dimanche 22 septembre 2013

[Critique] Hardware, de Richard Stanley



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Hardware



de Richard Stanley



(Etats-Unis, Grande-Bretagne, 1990)



Le Jour du Saigneur # 129




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Extension d’un moyen métrage qu’il a réalisé en amateur (« Incidents in an expanding universe »), « Hardware » permet à Richard Stanley de mettre en scène son premier long métrage (il en
réalisera un second, « Le souffle du démon », puis se contentera de courts-métrages, dont le plus récent se trouve dans le film à sketchs « The Theatre Bizarre »). S’ouvrant sur une citation pas très joyeuse de l’Evangile selon
Saint Marc (« Nulle chair ne sera épargnée »), le film propose une vision très pessimiste du futur, où un couple vit comme il peut, elle dans un appartement hyper sécurisé (notamment contre les
pauvres ou un voisin libidineux), lui en revendant divers objets, qu’on lui ramène notamment de zones interdites et radioactives, qui ressemblent à d’immenses déserts…

Si elle n’est pas franchement originale, même pour l’époque, la description de l’avenir apocalyptique présente dans « Hardware » n’a rien non plus de honteuse. Elle colle à des problématiques
autour d’un monde irradié par le nucléaire, dans une ville surpeuplée où la population étouffe et où les jour_du_saigneur_bis.jpgautorités cherchent à contrôler la natalité par tous les moyens possibles (taxes pour les familles nombreuses, stérilisation des hommes…
etc.) Il se trouve que l’homme du couple de « héros » ramène un crâne de robot qu’il a racheté en guise de cadeau à sa copine. Celle-ci va en faire une sculpture (apparemment, c’est son dada !),
mais le robot original va reprendre vie de façon assez autonome et l’on comprend qu’il s’agit en fait d’une machine issue d’un projet militaire secret destiné à éradiquer la population…

La mise en scène de Richard Stanley réserve quelques moments réussis (une douche sensuelle du couple avec l’homme qui arbore un bras « cyborg », quelques attaques du robot, une once de gore…),
voire une ou deux séquences plus ou moins drôles (une pub à la télé proposant des promos sur des « steaks non irradiés » !), mais l’ensemble ennuie tout de même un peu par des longueurs bien
palpables et des moyens réduits visibles à l’écran… On assiste en quelque sorte à un « Terminator du pauvre », qui aujourd’hui apparaît assez cheap et ridicule. Il faut dire que la mise en place
de l’intrigue est bien trop longue et que le robot se réveille bien tardivement dans l’intrigue, d’autant que ses actions demeurent assez limitées… Mais si « Hardware » pèche par un scénario mal
construit ou un montage parfois imbitable, on pourra rester fasciné par l’instauration d’une véritable ambiance, autant visuelle (huis clos sombre et feutré dans un appartement, éclairages
rouges, étincelles…) que sonore (musique souvent omniprésente et aux nappes sonores persistantes jusqu’à un finale quasi-opératique !)































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