lundi 13 mai 2013

[Critique] Sous surveillance, de Robert Redford



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(Etats-Unis,
2012)



Sortie le 8 mai 2013




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Il n’y a guère qu’un « cinosaure » de 76 ans comme Robert Redford pour oser
encore aujourd’hui un film de l’ampleur de « Sous surveillance ». Loin d’un formalisme moderne ou d’une débauche d’effets très contemporains, son nouveau film manifeste certes une mise en scène
très classique, mais néanmoins fluide et efficace, sachant nous porter tranquillement à travers une histoire complexe et rudement bien racontée ! Car c’est bien là la beauté de « Sous
surveillance », savoir nous captiver avec un scénario riche aussi bien de péripéties, de personnages, que d’idées et de questionnements bigrement subtils…

Devant ces hommes et ces femmes rattrapés par leur passé d’activistes contre la guerre du Vietnam (ils se cachent depuis plus de 30 ans et ont refait leurs vies), on pense assez fortement à la
famille en fuite du sublime « A bout de course » de Sidney Lumet… Si « Sous surveillance » n’a peut-être pas la force et la portée émotionnelle de cet autre film au sujet assez similaire, il se
permet de l’étirer dans ses grandes largeurs : il raconte d’ailleurs en quelque sorte la suite, lorsque ceux que le gouvernement considère comme des terroristes (alors qu’ils ne faisaient que
s’opposer à une guerre absurde et meurtrière), sont arrêtés et sur le point de voir leurs vies exploser en un instant… Redford poursuit un plaisir de la narration que l’on ne trouve que rarement
dans le cinéma d’aujourd’hui : multiplier les personnages, par exemple, mais donner à ces seconds rôles de vraies caractérisations, qui les rendent importants, crédibles et touchants… Les acteurs
qu’il emploie sont d’ailleurs tous brillants, à commencer par Susan Sarandon, première « guest » du long métrage.

Malgré son âge, Redford est en grande forme, et il le prouve autant comme réalisateur que comme acteur, son personnage allant jusqu’à courir comme un chien fou ou à escalader des grilles… délire
! Sans compter qu’il sait insuffler à son film, dont le titre français assez malheureux ne vaut décidément pas l’original (« The Company You Keep »), une vraie émotion sur les rapports humains
entre les gens : il parle d’amitié, il parle d’amour, il parle de famille, dont la fragilité peut parfois tenir à des évènements passés et secrets… Un passé qui renvoie aussi à des convictions, à
ce que l’on était face à ce que l’on est devenu. Le film interroge sans simplisme la question de la responsabilité (peut-on assumer des actes commis dans sa jeunesse maintenant que l’on a des
enfants et d’autres devoirs ? que garde-t-on des idéaux de son passé ?), mais Redford met aussi la jeunesse d’aujourd’hui devant sa propre conscience : pour qui ou pour quoi est-elle prête à
s’engager ? est-elle capable d’agir autrement que pour elle-même dans une société de l’individualisme forcené ? Shia LaBeouf incarne à merveille cette jeunesse peut-être sans conscience, perdu
entre sa naïveté, son arrogance et son intérêt personnel… Sa confrontation avec le personnage de Susan Sarandon est impressionnante et la question que lui pose celui de Robert Redford à la fin,
qui détermine probablement son comportement et peut-être son avenir tout entier, demeure une jolie note d’espoir dans une société complexe à appréhender, mais sans doute fascinante à vivre… un
peu comme un film de Redford, au fond ?































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4 commentaires:

  1. Un avis positif ! On se sent moins seul tout d'un coup

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  2. bon film à part que Redford n'était pas très dynamique !

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  3. 3 ?!!! Meilleur que "Mud" entre autres ?!... Pas pour moi en tous cas, un petit film sans envergure qui louche trop, c'est trop nostalgique au point d'être anachronique. Sans compter les tonnes
    d'incohérences et de vides scénaristiques comme l'inutilité du personnages de Susan Sarandon, le cliché presque risible du reporter Shia LeBoeuf... Ca me donne envie de rebaisser ma note !... 2/4
    (avant baisse éventuelle !)

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  4. mais comment un personnage incarné par susan sarandon peut être inutile ?!


    en plus son personnage est un peu ici à l'origine de toute l'histoire...

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