samedi 1 septembre 2012

[Critique] Keep the lights on, de Ira Sachs



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(Etats-Unis,
2012)



Sortie le 22 août 2012




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Inspiré de sa propre relation, longue et difficile, avec un garçon sous l’emprise de la drogue, Ira Sachs signe avec « Keep the lights on » une belle et tragique histoire d’amour, au naturalisme
souvent désarmant… Si la relation amoureuse est ici homosexuelle – mais c’est après tout aussi celle qu’a vécu l’auteur –, force est de constater pourtant qu’elle tend à se rendre universelle.
Erik et Paul sont avant tout deux personnes qui tombent amoureuses et que l’addiction de l’un d’eux va progressivement éloigner, puis séparer à jamais… Bien sûr, il y a un univers et des mœurs en
partie symptomatiques de la communauté gay (les réseaux de rencontres, la pratique décomplexée du sexe…), mais le message que le cinéaste cherche à faire passer dans la description de cette
relation est celle d’une vérité humaine, avec laquelle chacun pourra trouver des points d’accointance.

Ce qui frappe le plus à la vision de « Keep the lights on », c’est probablement cette mise en scène sobre et méticuleuse, à la fois douce et précise, détaillée et soignée… La photographie du film
est tout bonnement sublime et le regard que Sachs porte sur ses personnages est d’une grâce incroyable, même lorsqu’il les filme dans des situations où ils ne sont pas vraiment à leur avantage…
On sent qu’il aime les êtres qu’il filme jusque dans leurs défauts et leurs fêlures… Sans les excuser, il leur porte un amour, une tendresse, qui les rend profondément vivants à nos yeux !

Il se dégage d’ailleurs du film un réalisme impressionnant, autant dans la mise en scène que dans l’interprétation des acteurs, tous les deux intensément crédibles, qu’il s’agisse de Thure
Lindhardt ou de Zachary Booth… Au fil de scènes qui prennent toujours le temps d’installer les choses et les gens, « Keep the lights on » n’a jamais peur des plans qui durent et des silences, qui
ponctuent les conversations et qui en disent parfois plus long que tout le reste… Le réalisateur insiste sur les gestes, sur les regards, sur les non-dits, et le film en gagne en beauté et en
subtilité ! L’amour est décrit jusque dans ses impasses, ses souffrances et ses impossibilités : on touche l’intériorité et le cœur des personnages du bout des doigts et c’est tout simplement un
émerveillement de tous les plans…



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un superbe magnet de l'affiche du film pour décorer son frigo !































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4 commentaires:

  1. Pas aussi bien que les badges Phil Siné mais je veux bien un magnet !

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  2. Mince, je n'aurai pas le magnet alors que moi j'ai vu le film . Je l'ai vraiment aimé mais j'ai juste été un peu déçu
    car je m'attendais à voir une grande histoire d'amour et je n'y ai vu qu'une histoire déséquilibrée, comme je le dis dans mon billet. @+

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  3. Amusant comme mon souvenir du film rejoins ta critique alors que sur le moment, petite déception aussi... Il y a plein de scènes que j'aurais voulu voir alors qu'on les passe sur une ellipse par
    exemple, et puis on ne s'approche pas assez de Paul dans l'histoire, on souffre avec Erik de son absence tout du long... Mais c'est justement comme ça que ça se rejoue dans ma mémoire où ça
    fonctionne très bien du coup : ce sont des passages choisis à la mise en scène effectivement subtile et irréprochable, filmés avec une photo magnifique... ouah, un très beau film en définitive!
    :) 

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  4. oh, le "dans ta mémoire", ça a l'air triste...


    là je suppose que le cinéaste opte aussi pour "son" point de vue, ce qui explique sans doute cela...

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