dimanche 2 septembre 2012

[Critique] Sharktopus, de Declan O’Brien


sharktopus.jpg(Etats-Unis, 2010)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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Malgré ses 86 ans et ses plus de 400 films au compteur, on peut dire que le producteur spécialiste des série B les plus improbables Roger Corman est encore bien vert à la vue de ce « Sharktopus »
des plus réjouissants ! Réalisé par Declan O’Brien, cette histoire de monstre mi-requin mi-pieuvre (!) créé par l’armée pour « sécuriser les mers » et échappant bientôt à tout contrôle est en
effet racontée avec suffisamment de distance et de second degré pour proposer un divertissement des plus délirants et savoureux…

Rien que le concept de base suffisait bien sûr à créer l’adhésion et une curiosité idéale chez l’amateur de nanars improbables, mais ce qui est bien jour du saigneuravec « Sharktopus », c’est que le concept est très bien exploité d’un bout à l’autre du film, souvent avec beaucoup d’originalité et de créativité.
Le film tient ainsi toutes les promesses de son pitch et de sa bande annonce et il faut dire que le scénario, s’il exploite les codes du genre les plus éculés, le fait avec une telle ferveur et
une telle façon de biaiser avec les clichés et les poncifs qu’il devient vite terriblement bandant ! Le rythme est parfaitement tenu, avec de nombreuses et généreuses apparitions du S-11
(appellation militaire), qui sera bien vite renommé le Sharktopus, attachante créature à tête de requin et à cul tentaculaire de pieuvre… On retiendra entre shark attacks summerdes dizaines de séquences ahurissantes celle de la sauteuse à l’élastique dont le monstre ne fait qu’une bouchée ou même la
scène d’ouverture, dans laquelle il attrape l’air de rien un requin entier dans l’un de ses tentacules… L’animal s’en donne vraiment à cœur joie, dézinguant à coup de crocs et de tentacules tout
ce qui se trouve sur son passage, aussi bien dans l’eau que… sur la terre ferme, ses attributs de pieuvre lui permettant de se promener l’air de rien sur la plage et dans les rochers : hilarant
!

Bien sûr, les effets spéciaux sont pourris, mais tiennent néanmoins bien mieux la route que certaines productions du même acabit carrément bâclées : ici, le monstre est
bien animé et on le voit clairement saisir les plaisanciers du bout de ses nombreuses « pattes »… on sent que les concepteurs des effets numériques s’y sont donnés à cœur joie et ont fait preuve
finalement d’une bonne dose d’inventivité, tant le requin-pieuvre propose des attaques sans cesse renouvelées et porteuses généralement d’une belle ironie !

Bref, vous l’aurez compris, on s’éclate bien à la vision de « Sharktopus », même si un regard distancié se révèle bien sûr de rigueur. Les performances 29risibles des acteurs (le héros tout muscles dehors…), le schématisme de leurs personnages, l’air de vacances qui souffle sur le film (entre la
mer et les bimbos en bikinis), ou encore les gags bien sentis, participent de l’esprit bon enfant d’un film que l’on regarde avec une tolérance bienveillante et un sourire narquois... Pas une
seconde de répit et des scènes juste « énormes » font de « Sharktopus » l’un des spectacles du bis les plus jouissifs qu’il nous ait été donné de voir depuis, allez, « Megapiranha » ou « Birdemic » tiens ! Il s’agit donc d’une œuvre proprement inratable pour les amateurs, d’autant que
le grand Corman y fait une apparition clin d’œil en chair et en os, récupérant avec la roublardise qu’on lui connaît la pièce qu’une jeune fille dénudée venait de trouver sur la plage juste avant
de se faire bouffer par le Sharktopus qui ne manque d’ailleurs jamais de réparties ! On notera enfin l’ultime réplique de la mort qui tue à l’issue de la dernière séquence, juste après
l’explosion du requin et en réponse aux doutes du héros sur un possible retour à la vie du monstre : « Mais non, voyons, on ne voit ça que dans les films… » Une belle et fine conclusion venant
probablement souligner l’extrême réalisme de tout ce qui a précédé ?



Index du Jour du Saigneur































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1 commentaire:

  1. Oh ouaiiiis, deux étoiles pour le fabuleux Sharktopus qui a toujours une nouvelle idée pour dépecer ses victimes, qu'est-ce qu'il est cool!! Pour reprendre la catchline de l'affiche, je dirais
    quelque chose comme  : 50% bien nase (j'aime le rapprochement avec Birdemic et salue ton objectivité là-dessus!), 50% génial, 100% délirant. L'éclate totale! :D

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