lundi 8 août 2011

[Critique] Submarine, de Richard Ayoade



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Submarine, de Richard Ayoade (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2010)



Sortie le 20 juillet 2011



Note :
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Olivier Tate est un adolescent sombre et solitaire. Il possède un mélange d’humour noir et de mélancolie précoce à l’intérieur du cœur. En laissant se dérouler ses pensées dans une voix off
enveloppante, « Submarine » nous plonge en plein dans son contenu de conscience, façon journal intime, mais le tout sur un mode de réjouissant décalage !

Préoccupé par sa libido (il veut à tout prix coucher avec une fille de son lycée) et par l’équilibre du couple parental (inquiet de constater que ses parents n’ont presque plus de rapports
sexuels, il va tout faire pour empêcher une sorte de gourou illuminé de coucher avec sa mère et par là même briser son cocon familial), Oliver traîne ses angoisses juvéniles dans une province en
bord de mer, très joliment éclairée et mise en scène. Le réalisateur instaure notamment un hilarant contraste entre le flux de pensée de son personnage et les images effectives de sa vie qui se
déroule… Il soigne certains effets, toujours efficaces, transformant parfois son héros en véritable psychopathe ou sa matière filmique en véritable thriller, par le biais d’un montage frénétique
et délirant. On aime aussi ses airs de chronique adolescente à la Salinger, version parodique bien sûr : alors qu’Oliver décrit une scène de son futur « biopic » filmée à la grue s’éloignant de
lui dans un grand mouvement aérien, on ne voit à l’écran qu’un pauvre effet de zoom arrière, car comme il le dit, le film de sa vie n’a que ce genre de moyens pour le moment…

Multipliant à l’infini les effets visuels et les gags discrets, « Submarine » oscille ainsi quelque part entre références à la « Nouvelle vague » et humour « british » contaminé par une ironie
noire. Le film se révèle un pur plaisir, interprété qui plus est par des acteurs irrésistibles ! Le jeune Craig Roberts est une vraie révélation, se confondant apparemment complètement avec son
étonnant et attachant personnage… Mais les seconds rôles ne sont pas pour autant en reste, à commencer par la sympathique Sally Hawkins, que l’on avait adoré dans « Be happy » de Mike Leigh, et
qui joue ici la mère du héros, à la fois naïve et fantasque, capable de dire texto à son fils qu’elle a commis une erreur en faisant une branlette au gourou, mais qu’elle l’a dit à son mari et
que tout est réglé désormais… Tordant et tordu, à l’image du film tout entier, véritable biographie adolescente atemporelle et plaisante.































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5 commentaires:

  1. C'est l'une des belles surprises de l'année pour moi, quelque part entre Hal Ashby et Wes Anderson. Du trèèèèès joli cinéma !

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  2. Un gros coup de coeur Phil, en effet ^_^


    Et effectivement, il faut souligner les belles chansons d'Alex Turner !

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  3. Rien à rajouter à cette excellente critique si ce n'est qu'en plus on peut entendre d'excellentes chansons d'Alex Turner, des Artic Monkeys, composées pour l'occasion, et du plus bel effet.

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  4. Aussi un de mes coups de coeur de l'année. 

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