dimanche 19 juin 2011

[Critique] Phase IV, de Saul Bass


jour du saigneur
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Phase IV, de Saul Bass (Etats-Unis, 1974)



Note :
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Unique long métrage réalisé par Saul Bass (bien plus connu pour son travail sur des génériques de films devenus mythiques, comme « Psychose », « Sueurs froides », « Casino », « Shining », etc.), « Phase IV » est une vraie curiosité, malheureusement devenue aujourd’hui bien
difficilement accessible… Oscillant entre la série B complètement fauchée et le film expérimental à l’esthétique très psychédélique, ce film de science-fiction expose deux scientifiques au sein
d’une base en plein désert, chargés d’observer des fourmis dont les capacités et l’intelligence ont mystérieusement été décuplées par une force visiblement venue de l’espace… Ils comprendront un
peu tard qu’ils sont cernés et que les fourmis les menacent au péril de leur vie !

Tourné en forme de huis clos minimaliste, le film crée une tension dans son atmosphère justement pesante et presque statique… Visuellement, on peut très vite demeurer hypnotisé par les images !
D’abord parce que la caméra capte en macrographie de véritables insectes, donnant au long métrage une tonalité presque documentaire, certes, mais transformant surtout ces êtres microscopiques en
géants aux faux airs d’extraterrestres ! La séquence où des fourmis se regroupent pour tuer une mante religieuse demeure aussi redoutable et tendue que la plus intense des scènes d’un film noir
ou d’un thriller… Mais la beauté plastique de « Phase IV » vient aussi bien sûr des choix de réalisation de Saul Bass, dont on ressent la formation de graphiste quasiment à chaque plan. Le film
est une succession d’audaces visuelles colorées (même les fourmis changent elles-mêmes de couleurs pour mieux « s’adapter » !), de formes géométriques étranges (les constructions en sables que
bâtissent les fourmis), de cadrages inattendus… Bref ! Formellement, ce long métrage est incontestablement inventif et créatif !

Là où le bât blesse, probablement, c’est dans la pauvreté du scénario, ni très vif ni très original, ainsi que dans le rythme du film, constamment languissant, pour ne pas dire agonisant. Pas
vraiment d’action, ou alors des scènes d’action filmées comme le reste, c’est à dire sur un mode désespérément contemplatif ou dépouillé… Du coup, le film peut devenir parfois pesant et l’ennui
venir doucement s’insinuer… A moins d’y trouver le charme kitsch et désuet des vieilles séries de SF des années 60, façon « Cosmos 1999 ».

Heureusement, les thématiques de « Phase IV », tout comme son esthétique peu commune, peuvent se révéler passionnantes pour peu que l’on fasse l’effort de les suivre… Saul Bass trace ainsi le
portrait d’une humanité arrogante et sûr d’elle, incarnée par ces deux scientifiques persuadés d’être supérieurs à une colonie de petites fourmis, dont les capacités d’adaptation en milieu
hostile ou la force de l’émanation collective sont pourtant de puissants atouts. Les jeux de dominations entre les hommes et les insectes au cours du film viendront progressivement remettre les
premiers à leur place de créatures mortelles…



 



Mise en perspective :



- Le jour du Saigneur































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8 commentaires:

  1. QUOI ???!!! Une seule étoile et du "bat qui blesse" non mais je rêve ??!!!


    Mon ami vous avez perdu tout sens commun ce film est un chef d'oeuvre, un des plus importants de son époque dans le genre et un film totalement unique en son genre... visuellement...
    philosophiquement, le scénario est absolument parfait et la langueur du film est une de ses plus grandes forces...


    Un de mes films cultes...

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  2. L'un des films les plus strange que j'ai vu. Une tuerie.

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  3. J'ai trouvé que les critiques sont en générales très surestimé. A l'instar de "Paranormal activity" ce film n'apporte rien de nouveau bien au contraire ! Sans être râté au mauvais ce film
    d'horreur reste dans une moyenne du genre... Que voit-on qui peut faire penser à un renouveau du genre ?! Je suis perplexe... 1/4

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  4. Hein quoi ??!! tu peux m'expliquer le rapport avec Paranormal activity Sélénie ???

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  5. Taratata ! Point de débat... Une telle injure à ce film ne mérite point de débattre... mais de se battre en duel !!! Je vous prends tous les deux et vous laisse le choix des armes... demain, dans
    la brume du petit matin...


     


     


    (je, je, suis libertineu, je suis une catin...)

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  6. A l'époque, oui, j'ai même vu sa toute première tournée...

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  7. oui, l'époque où il n'y avait pas encore écrit "maintenant pleure" sur son prompteur ;-)

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  8. ah ah, c'est pas sur un prompteur, c'est laurent qui le lui dit dans l'oreillette... ;)

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