samedi 24 juillet 2010

Le premier qui l’a dit, de Ferzan Ozpetek (Italie, 2010)



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Note :
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Ce qui est bien avec « Le premier qui l’a dit », c’est que c’est un film qui n’est pas QUE sur le sujet qu’il prétend exploiter… C’est finalement un film plus généraliste, qui parle aussi bien
d’homosexualité et de coming-out à sa famille, que des relations et des secrets familiaux, ainsi que des rapports humains de façon très élargie (sans mauvais jeu de mots). La tonalité du film est
aussi très variée, puisque l’on peut y rire autant que l’on peut y pleurer… Enfin, on y rit quand même plus, en fait, mais la présence de nombreuses scènes pleines d’émotion et de tendresse vient
atténuer l’aspect premier de pure comédie…

L’histoire n’est pas forcément super originale, mais elle a le mérite d’être assez riche, bien écrite et plutôt bien équilibrée d’un point de vue purement rythmique… Lors d’une réunion de famille
chez les Cantone, à la tête d’une riche entreprise de pâtes (forcément, le film est italien !), Tommaso, le fils parti à la grande ville, veut révéler son homosexualité et son envie de devenir
écrivain, pour se libérer de l’avenir de chef d’entreprise auquel son père le destine… Sauf que son frère, qui gère déjà un peu les affaires, le devance en faisant lui-même son coming-out. Devant
le scandale et le malaise cardiaque du patriarche, Tommaso se voit malgré lui contraint de se taire et de prendre la place de son frère dans l’entreprise… Les quiproquos et les scènes de
vaudevilles s’enchaînent et se multiplient frénétiquement, et la fête bat son plein quand les amis homosexuels de Tommaso décident de lui faire une visite surprise dans la maison familiale... Le
film alterne alors avec une certaine habileté différents niveaux de comédie, faisant parfois le grand écart entre la grosse comédie hystérique débridée et un autre genre d’humour plus subtil…

Entre la fraîcheur de la bande originale (parfois reprise en cœur par les plus « folles » des personnages…) et les beaux paysages méditerranéens, sous le soleil de l’Italie, on se laisse emporter
avec beaucoup de plaisir et de facilité par ce film sympathique et léger, qui enfonce peut-être parfois des portes ouvertes (les homosexuels ne seraient pas des personnes si différentes des
autres, Ferzan Ozpetek ne serait quand même pas « le premier qui l’a dit », pour le coup !), mais qui n’en demeure pas moins assurément la comédie surprise de l’été ! Elle fourmille de très beaux
personnages, parfois exubérants, parfois très attachants, mais qui ne laissent en tout cas pas indifférent ! Nicole Grimaudo incarne notamment un très beau personnage féminin, à la fois un peu
fou et tout en nuance dans cet air d’amoureuse transie d’un beau garçon homo… joué quant à lui par Riccardo Scamarcio, ce très bel acteur au regard si doux et hypnotique que l’on est si heureux
de revoir après le très beau « Eden à l’Ouest » de Costa-Gavras l’année dernière ! Son personnage est profondément émouvant, hésitant fébrilement comme pris entre deux feux, entre son ami et sa
famille. Sa sœur lui demandera : il est « gay » certes, mais est-il seulement « heureux » ? Au fond, c’est peut-être surtout ça, la clé de la vie et du bonheur…































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2 commentaires:

  1. Très bonne comédie Le scénario est excellent car il n'oublie jamais les personnages secondaires. La caricature des amis gays est un peu too much mais ils apportent la fraicheur dont le film a
    besoin pour ne pas être trop lourd. La fin déçoit car elle laisse une porte ouverte sur le néant, le spectateur reste sur sa faim.

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  2. je suis d'accord pour la fraicheur apportée par les amis gay carrément caricaturaux (mais une caricature que je ne trouve pas du tout méprisante, c'est ça qui est intéressant)


    par contre la fin m'a paru plutôt jolie pour ma part, un peu poétique même...

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