dimanche 18 juillet 2010

Hedwig and the angry inch, de John Cameron Mitchell (Etats-Unis, 2001)



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Note :
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Hedwig est un peu un « transsexuel malgré lui ». L’une de ses chansons raconte d’ailleurs comment un médecin a bâclé et salopé son opération, en finissant par ne lui laisser que ce petit morceau
de chair rabougri entre les jambes, le fameux « angry inch » du titre… En fait, il s’est surtout transformé en « femme » sur les conseils de sa mère et du soldat « papa gâteau » qui voulait se
marier avec lui et lui permettre ainsi de passer à l’Ouest, vers le monde libre ! Car Hedwig a grandi à Berlin-Est, aux côtés de sa maman un peu sèche, qui a tôt fait de chasser le père, trop
porté à abuser sexuellement de son petit garçon… L’enfance d’Hedwig se passe la tête dans le four, à se bercer avec les chansons rocks ou jazzys diffusés par la radio d’un autre monde ! Comme
vous l’aurez compris, la vie d’Hedwig est plutôt merdique, ce qui n’empêche pas le film d’être souvent drôle et délirant, d’un humour autant savoureux que généreux… Parce que le regard que porte
le réalisateur sur sa créature n’est jamais misérabiliste ou condescendant, mais bien au contraire toujours attachant et profondément humain.

Adapté d’un show « off-Broadway » à succès, « Hedwig and the angry inch » est une sorte de comédie musicale à tendance opéra-rock complètement foutraque et décalé, très vite devenue culte dans
certains milieux underground… Tout au long du long métrage, grâce aux nombreux passages chantés, à tendance très glam façon « Velvet Goldmine », on sent toute la rage et l’énergie rock irradier à
fond les enceintes ! On n’est pas très loin de toutes les icônes bisexuelles d’un rock hyper glamour, comme David Bowie ou Iggy Pop… Les séquences musicales, extraites du show qu’Hedwig donne sur
des scènes improvisées dans des bouges dépeuplés, sont toutes formidables et extraordinaires, comme autant de tranches d’une vie terrible et apocalyptique. Parce que lors de ses concerts, Hedwig
« vit » ses chansons et se permet même de les introduire par des petites évocations de sa triste existence, toujours par le biais de l’anecdote et de l’humour salvateur… Le personnage principal,
« brillamment » interprété (dans tous les sens du terme !) par le réalisateur lui-même, s’en donne ainsi à cœur joie à travers ses petits concerts, à la fois plein d’exubérance et
d’extravagances, finissant dans un délire souvent incontrôlable ou proche de l’émeute générale !

Sous les strass et les paillettes de son « trans-(wo)man-show » se glisse pourtant bien souvent une mélancolie douce et moite… On sent la douleur d’Hedwig transparaître plus sombre et plus sourde
sous les spots trop forts ou trop chauds. Le film en devient du coup très beau et sincère, et l’on s’attache bien volontiers à ce personnage presque mythique et magique, prônant
l’anti-conformisme le plus absolu et admirable. Une belle leçon de tolérance apparaît ainsi en transparence, même si Hedwig demeure avant tout guidé par l’amour… L’amour qu’il porte au beau Tommy
Gnosis, par exemple, rock star plus connue que lui, qu’il a pourtant « fait » en lui écrivant ses chansons et qui l’a trahi et abandonné. Sa gueule d’ange possède d’ailleurs les traits de Michael
Pitt, encore hyper juvénile, à l’époque tout juste sorti de la série « Dawson »…

Empreint d’un romantisme magnifique, « Hedwig » surprend et ne peut laisser ses spectateurs indifférents… On y rit, on y pleure, on y chante et on y danse : il s’agit là d’une immense odyssée à
vivre ! Une expérience de cinéma jouissive et déjantée, que l’on ne peut oublier de sitôt. La mise en scène hyperprotéinée et pleine de vitalité nous emporte avec elle et nous incite même un
instant à chanter tous ensemble par le biais d’un « karaoké » cinématographique… Une œuvre « extra » !



 



Mise en perspective :



- Mon Top 15 des films les plus Gay !



- The Rocky Horror picture show, de Jim Sharman (Etats-Unis,
1975)































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2 commentaires:

  1. Un beau premier film, qui je trouve a été dépassé ensuite par le sublime "Shortbus"

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  2. c'est vrai que shortbus est formidable aussi ! après pour les classer, je ne suis pas encore trop sûr... ;)

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