vendredi 29 juin 2012

[Critique] Starbuck, de Ken Scott



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(Québec, 2011)



Sortie le 27 juin 2012




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« Starbuck » est un petit miracle du cinéma québécois : à partir d’un sujet plutôt casse-gueule, qui aurait pu sombrer dans le graveleux assez facilement, Ken Scott en tire une comédie de mœurs
drôle, plutôt couillue et même contre toute attente des plus émouvante… Le personnage principal du film, David Wosniak, est ce qu’il convient d’appeler un looser : endetté, menacé par ses
usuriers, sans emploi, voilà qu’il apprend que sa copine, qui le quitte persuadée qu’il ne pourra jamais être un bon père, est enceinte de lui… Sa paternité va être le grand sujet du long
métrage, d’autant plus qu’on lui annonce parallèlement qu’il est déjà le père de 533 enfants suite aux nombreux dons de sperme qu’il a fait plus jeune, et que plus d’une centaine d’entre eux
souhaiteraient le connaître !

Cette manne aussi soudaine qu’excessive d’enfants, qui vaut au personnage son surnom de « Starbuck » (du petit nom d’un taureau génétiquement exceptionnel qui a révolutionné l’insémination
artificielle), David commence par la rejeter, avant de laisser sa curiosité l’emporter… Cette dernière lui permettra de découvrir toute une ribambelle de jeunes gens issus de son patrimoine
génétique : enthousiasmant lorsqu’il s’agit d’un jeune joueur de football très prometteur, un peu plus flippant quand il se retrouve devant une jeune fille droguée en train de faire une overdose…
Mais en prenant à chaque fois des moyens absurdes et détournés pour croiser leur route, il choisit de faire tout son possible pour les aider, aussi modeste que puisse être sa contribution à leur
vie… Pour chacun d’eux, il se comporte finalement comme un père, afin de finir par assumer lui-même son propre rôle de père auprès de l’enfant que porte son ex-copine…

Bien sûr, cette initiation à la paternité n’a rien de très subtile, tout comme de nombreux passages du film, souvent un peu balourds dans leurs gags ou leurs propos… Mais il y a une telle
conviction derrière « Starbuck », une telle volonté d’amuser avec une belle originalité, que l’on pardonne aisément ses défauts au film. Et puis il y a surtout cette conclusion formidable et
tellement humaine, qui rend l’inconfortable situation du héros presque enviable, tant cette multitude de descendants n’est finalement rien d’autre qu’une source d’amour infini et inépuisable !
Amour par ailleurs merveilleusement symbolisé par ce câlin géant (à 100 !) dans l'une des dernières séquences à l'hôpital... L’acteur Patrick Huard interprète à merveille ce rôle de perdant qui
transforme sa déchéance en force… une simple question de volonté ou de point de vue, certainement… ou de générosité et d’humanité, plus simplement !































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4 commentaires:

  1. Comédie très sympa malgré un ton qui s'adoucit beaucoup trop vers la fin... 3/4

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  2. je l'attendais cette critique! et une fois de plus nous sommes d'accord!


    ce film est d'une légéreté qui fait le plus grand bien... à voir!

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  3. J'ai carrément adhéré à la vision des enfants dans ce film, surtout que David "se trouve" finalement au contact de ses filles et fils... tous déjà adultes ;) Et le personnage n'a
    vraiment rien d'un loser pour moi, bien au contraire... Coup de coeur pour Starbuck !

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  4. en effet les "enfants adultes", c'est toujours plus intéressants que des "enfants enfants" ! :)

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