mardi 9 juillet 2013

[Carnets de Festival] Au cœur de Paris cinéma 2013 – vol. 4 : Suzanne / Chats perchés / Dikkenek


paris cinema 2013Et voilà, la cérémonie de clôture de
Paris cinéma a eu lieu hier soir (on y reviendra dans un ultime compte-rendu sous peu), refermant cette 11ème édition belge (une fois !) et tonitruante…
Si vous vous réveillez aujourd’hui (mais vous étiez où, m’enfin ?!), sachez qu’il est grand temps de vous bouger, car il ne reste plus qu’un jour de festival, avec toujours des films un peu
partout et même un ciné-karaoké géant ce soir pour vous « en chanter », carrément dans l’optique de
l’été thématique de Phil Siné cette année ! Allez, on ferme la boutique, la bâche du
QG de l’équipe du Festival sur le parvis de la Bibliothèque nationale de France est déjà en train d’être démontée… On va essayer de se souvenir de tous les films, en faisant en sorte de ne pas
tous les mélanger les uns aux autres dans nos têtes bien remplies, et on dit à Paris cinéma : au revoir et à l’année prochaine, si vous le voulez bien ! (et si le risque d’alternance à la mairie
de Paris ne compromet pas trop les choses… gulp ! Et Fuck NKM !!)
P.S. 100 % perso : Un très grand merci à la fabuleuse Perrine de l’équipe du Festival pour m’avoir permis
d’assister à « La vie d’Adèle » à la dernière minute…

suzanne.jpeg[Avant-première]
Suzanne, de Katell Quillévéré
(France, 2012)
Sortie le 18 décembre 2013




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Après « Un poison violent » finalement peu vénéneux, Katell Quillévéré
signe un film plus intéressant, peut-être aussi parce qu’il est sans doute plus personnel : « Suzanne ». On pourrait parler du récit chronologique d’une vie, dans lequel les ellipses sont aussi
réussies que subtiles, conférant à la narration une fluidité agréable… Sur une tonalité douce amère, on suit le destin d’un personnage fragile et sensible, influençable ou trop légère, regrettant
les mauvaises routes quand il est trop tard, fuyant sa famille aux destins cabossés pour ensuite mieux y revenir… Sara Forestier se révèle très touchante dans ce rôle, tandis que les autres
acteurs savent eux aussi innerver le film de belles émotions, à commencer par Adèle Haenel et François Damiens. On regrettera peut-être un manque d’audaces ou de mise en scène devant une histoire
pas franchement originale…

chats_perches.jpg[Street art]
Chats perchés, de Chris Marker
(France, 2003)




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De 2001 à 2003, Chris Marker fait tourner sa caméra sur les pas félins de Monsieur Chat, un gros chat jaune rigolard, synthèse du chat du Cheshire d’« Alice au pays des merveilles » et d’autres
félidés de l’univers animé de Miyazaki, qui apparaît sur les murs et autres endroits insolites de Paris… Avec une mystérieuse habileté, cette quête se révèle peu à peu un prétexte au cinéaste
atypique pour nous parler du monde post-11 septembre et d’une France où les consciences politiques semblent renaître, notamment via les manifestations anti-FN de la jeunesse entre les deux tours
de l’élection présidentielle de 2002. « Chats perchés » est un film aussi facétieux et plaisant qu’il est politique et fascinant… Curieux de tout, jamais craintif à l’idée de dériver de son axe
de départ, Marker le magicien des images parvient à nous plonger entre sourire espiègle et émotions vraies dans une chronique sombre et lumineuse, où il déroule l’air de rien de subtiles
réflexions sur les idéologies, le sens des mots et des images, sur les gens et les chats… avec toujours un optimisme mesuré et militant, qui nous porte et nous fait amèrement regretter sa
disparition l’année dernière. Car que reste-t-il désormais de l’espoir pour l’avenir qui circule dans « Chats perchés » ? Notre triste et désespéré aujourd’hui, qui est le demain optimiste du
film, pourrait certainement être réenchanté par la vision d’un cinéaste aussi inspirant et enthousiaste !
[Récemment sorti en salles : « Le Joli Mai »]


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[Nuit de la belgitude]

Dikkenek, d’Olivier Van Hoofstadt
(France, Belgique, 2005)




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Mystérieusement devenu culte pour toute une génération, « Dikkenek » ressemble plus à une succession de sketchs à l’humour rapide et évanescent qu’à un véritable long métrage de cinéma. Si les
gags sont dans l’ensemble plutôt drôles, leur niveau n’est pas non plus de haute volée et leur « efficacité » reste assez aléatoire, d’autant que le film s’étire peut-être un peu trop, prenant le
risque de lasser… L’ambiance très « belge », à travers l’accent des personnages ou une tonalité absurde et décalée assez « typique », reste néanmoins assez plaisante, sans compter que le casting
impressionnant est là pour faire décoller aisément ce métrage pour le moins singulier : Jean-Luc Couchard, Dominique Pinon, Jérémie Renier, Marion Cotillard (qui arrive à faire rire…
volontairement !), Mélanie Laurent, Catherine Jacob, François Damiens, Florence Foresti… rien que pour cette troupe trop tripante, ça vaut le coup d’œil !

Autres films vus dont nous parlerons très bientôt sur ce blog fabuleux :
- Calvaire, de Fabrice Du Welz (France, Belgique, Luxembourg, 2004)
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- La vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche (France, 2012)
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Autre film vu dont nous ne parlerons certainement pas de sitôt :
- L’Eden et après, d’Alain Robbe-Grillet (France, Tchécoslovaquie, 1969)
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Précédemment :



- Au cœur de Paris cinéma 2013 –
vol. 1 : Si le vent te fait peur / Prince Avalanche / Youth



- Au cœur de Paris cinéma 2013 – vol. 2 :
Elle s’en va / Kid / Pussy Riot



- Au cœur de Paris cinéma 2013 – vol.
3 : Vic + Flo ont vu un ours / Mes séances de lutte































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3 commentaires:

  1. Ah mais oui, Perrine elle est formidable et elle a le coeur sur la main, ça ne m'étonne pas !

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  2. Oh mais je n'avais pas percuté lorsque j'ai vu Suzanne : Sara Forestier, comme la jolie et pétillante Bahia du Nom des gens?! Voilà qui influe carrément sur le souvenir que m'avait laissé son
    dernier film alors... en bien! :) Rah par contre je regrette d'avoir manqué Chats perchés, surtout à te lire... Mais ça me fait toujours un petit quelque chose de remarquer ces chats au hasard
    des rues de Paris à présent, surtout quand je suis sur le chemin du ciné comme ce matin! 

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  3. Ou plutôt de les égayer, tu veux dire ? Car pour emprunter une citation au film que je viens tout juste de voir (en dvd, mais tout arrive) : "Ainsi quelqu'un, la nuit, risquait de se rompre le
    cou pour faire flotter un sourire sur la ville" :)

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