vendredi 5 juillet 2013

[Critique] Before Midnight, de Richard Linklater



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(Etats-Unis, Grèce,
2013)



Sortie le 26 juin 2013




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« Before Midnight » est la « suite » de deux autres films (« Before Sunrise » et « Before Sunset »), dont la production ne ressemble en rien aux films à épisodes que l’on a l’habitude de voir…
Mystérieusement tournées à neuf ans d’intervalle, les deux « suites » au long métrage originel répondaient plus à une envie, aussi bien de la part du réalisateur que des comédiens (tous très
engagés dans le projet, les acteurs ayant notamment collaboré à l’écriture du scénario), de savoir ce qu’avait pu devenir les personnages de cette histoire : un désir de les voir évoluer dans
leurs vies, plus qu’un acte prémédité ou paresseux à reprendre une même histoire qui « marche »…

Revoici donc Céline et Jesse (aka les formidables Julie Delpy et Ethan Hawke), qui après s’être rencontrés, séparés puis retrouvés, vivent bel et bien en couple depuis des années et ont eu deux
jumelles qui occupent bien leur vie… C’est à l’occasion de vacances en Grèce chez des amis qu’un élément déclencheur va remettre en question leur façon de vivre, leurs rôles respectifs dans leur
vie de couple et leurs aspirations véritables pour l’avenir… Au fil de dialogues et de conversations finement écrits, on oscille constamment entre drame et humour, entre philosophie et
bouleversements psychologiques… C’est beau comme la vérité, comme des désirs d’idéaux confrontés à la réalité des choses…Avec une simplicité assez désarmante et l’air de rien, « Before Midnight »
nous emporte finalement très loin dans les façons d’appréhender la vie, et surtout l’amour et la définition que l’on s’en fait, souvent au cœur des discussions des personnages.

Si l’écriture du scénario se révèle déjà très forte, soutenue par l’interprétation d’acteurs réellement touchants et parfaits, la mise en scène du film sait elle aussi nous fasciner et nous
emporter ! Découpant son long métrage en un nombre extrêmement réduit de scènes, le cinéaste fait visiblement tout pour faire durer les choses et décomposer le temps à l’infini, sans pourtant
jamais nous ennuyer ou nous lasser… Le film et ses personnages finissent par nous renvoyer des miroirs dans lesquels on pourrait se contempler éternellement, avec toujours la même fascination. La
douceur du rythme, porté par une stratégie du plan séquence (ou tout du moins un « sentiment de plan séquence » pour le spectateur, rendant les scènes extrêmement fluides) et aidé par la
tranquillité de décors extérieurs ensoleillés et somptueux, permet d’approfondir les réflexions et les questionnements avec une très belle et intense acuité… C’est souvent beau comme du Kiarostami, tant ces dialogues infinis et la durée des scènes
rappellent le style du cinéaste iranien : il n’y a qu’à voir la scène du début, filmant longuement la conversation du couple à l’avant de leur voiture en train de rouler, ou cette autre séquence
les montrant marchant nonchalamment sur des chemins lumineux de la campagne grecque, pour s’en rendre compte… Une « comédie romantico-dramatique » moderne et réaliste, qui définit avec une
justesse et une finesse sans esbroufe les contours du sentiment amoureux contemporain…































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6 commentaires:

  1. Mais la question, c'est de savoir si celui-ci t'a autant fait vibrer que les deux autres...

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  2. papa tango charlie7 juillet 2013 à 05:31

    je ne savais pas qu'il y avait eu deux autres films tournés à environs 10 ans d'écrat chacun: je pense les découvrir avec plaisir. 


    Julie Delpy joue particulièrement bien les chieuses, voire les femmes perfides et rien qu'un peu cruelles.  Mais même si les 3 principaux "fonds d'écran" ne manquent pas de charme, les
    dialogues se révèlent quand même parfois assomant: bla bla bla bla bla on aimerait qu'elle se taise parfois ^^

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  3. Oh ben tiens, c'est intéressant de voir que le film peut plaire quand on n'a pas vu les autres. 

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  4. Si je dis "y faut", tu es surpris?

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  5. non ! mais ça fait longtemps que j'y pense en plus... bien avant before midnight d'ailleurs... sans doute depuis que j'ai lu l'article que tu avais du consacrer naguère à ces films ! :o)

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