lundi 29 juillet 2013

[Critique] Le magicien d’Oz, de Victor Fleming



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(Etats-Unis, 1939)



Passez un été "en chanté" avec Phil Siné !




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Soi-disant le film « le plus vu en Amérique », diffusé d’ailleurs chaque année à la télévision pendant les fêtes de Noël là-bas, « Le magicien d’Oz » possède en effet plusieurs éléments forts de
la culture américaine. Adapté d’un roman pour la jeunesse de L. Frank Baum, transformé en comédie musicale classique, son décor est une ferme du Kansas typique, dans laquelle vit Dorothy, une
jeune orpheline élevée par sa tante. Quand une méchante voisine veut lui prendre Toto, son chien facétieux, elle décide de fuir et se retrouve après le passage d’une tornade dans le monde
merveilleux d’Oz, où elle fera la rencontre de personnages haut en couleurs, plus ou moins métaphoriques d’une culture locale. L’histoire se singularise ainsi largement des contes traditionnels
européens à base de princes et de créatures folkloriques…

Ce qui étonne d’emblée dans « Le magicien d’Oz », c’est l’irrégularité de sa mise en scène : la succession de quatre réalisateurs sur le tournage (Richard Thorpe – dont le travail ne plut pas aux
producteurs car pas assez enfantin –, George Cukor, Victor Fleming – celui qui aura fait la plus large part du travail et le seul mentionné au générique – et King Vidor) y est peut-être pour
quelque chose ! Le film est ainsi assez symptomatique de la façon dont le cinéma se faisait à l’époque : le réalisateur n’était souvent considéré que comme un simple technicien aisément
remplaçable et seul le producteur (ici Mervyn LeRoy, qui voulait d’ailleurs initialement réalisé le long métrage) avait le dernier mot…

Si techniquement le film impressionne par son faste visuel, il faut dire qu’il ne se révèle pas non plus du meilleur goût, lorgnant plus aisément du côté du kitsch le plus total ! L’un des plus
gros budgets de son époque, « Le magicien d’Oz » tire sa force « merveilleuse » de l’utilisation qu’il fait du Technicolor : il procède d’abord à un contraste saisissant entre la « vie réelle »
de Dorothy à la ferme tournée en sépia et son aventure dans le monde onirique d’Oz tourné en couleurs, et il utilise ensuite des couleurs très vives et chaudes, qui éclatent alors avec intensité
dans ce monde exagérément coloré… Si l’on ajoute l’aspect très « carton pâte » des décors traversés, on aura une vague idée de l’atmosphère mièvre et criarde qui irradie le film, et l’on comprend
sa récupération par la communauté gay, au grand dam probablement de la famille américaine traditionnelle pour qui « Le magicien d’Oz » est avant tout un grand spectacle familial !

Et quand on se penche sur l’histoire, on se situe bel et bien à destination d’un public jeune et innocent, tant cela peut paraître tout sucre et miel… Dorothy, jouée par une Judy Garland alors
encore « enfant star », est l’incarnation de la gaminerie et son aventure atteint souvent le comble de la niaiserie. Une structure éminemment répétitive lui fait par exemple rencontrer tour à
tour un épouvantail qui déplore ne pas avoir de cerveau, un homme en fer blanc qui prétend ne pas avoir de cœur et un lion qui pense manquer de courage : après toute une série de mésaventures,
certes délirantes et rythmées mais complètement cucul la praline, une morale ras des pâquerettes leur fera comprendre qu’ils avaient en réalité déjà en eux tout ce dont ils croyaient manquer et
que « there’s no place like home » pour la petite Dorothy, qui rentrera bien vite chez les bouseux de sa ferme qui lui manque tant… Autant dire que ça ne vole pas très haut et que certains
trouveront tout cela cruellement plat et pénible… Pour d’autres, le kitsch pourra les laisser sous le charme, sans oublier les chansons de cette comédie finalement très musicale, même si là
encore, le tout demeure très aléatoire : pour un « Over the Rainbow » devenu culte (la séquence a d’ailleurs été réalisée par King Vidor), combien de chansons piaillantes et horripilantes, comme
cette bouillie sonore servie par des espèces d’enfants-nains aux voix nasillardes lors de l’arrivée de Dorothy au pays d’Oz…



Perspective :



- Le monde fantastique d’Oz, de Sam Raimi































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2 commentaires:

  1. Un film magnifique, certe un peu kitsh aujourd'hui mais ça ne me pose pas de problème, pendant la séance je suis un sectateur de 1939 :)

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  2. je trouve que dès qu'il y a la couleur ça devient trop souvent horripilant... j'avais de meilleurs souvenirs de ce film, mais bon c'est comme tous ces films que l'on a vu enfant et qu'on a la
    mauvaise idée de revoir quand on est grand... ;)

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