lundi 13 février 2012

[Critique] Une bouteille à la mer, de Thierry Binisti



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Une bouteille à
la mer, de Thierry Binisti



(France, Israël, 2010)



Sortie le 8 février 2012



Note :
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Française partie vivre à Jérusalem avec sa famille, Tal fait l’expérience concrète du conflit israélo-palestinien lorsqu’un attentat a lieu au café du coin de sa rue… Au-delà de la peur de sortir
de chez soi et de prendre le bus naît en elle le besoin de comprendre cette haine entre les peuples : elle envoie alors « une bouteille à la mer », au sens premier du terme, par l’intermédiaire
de son frère soldat qui effectue son service militaire près de la bande de Gaza… Dans cette bouteille, sa lettre trouvera bientôt un écho à travers l’adresse mail qu’elle y a laissé, comme un
S.O.S contemporain qui appelle à relier les hommes à l’aide des technologies actuelles…

Tout au long de ce très beau film de Thierry Binisti, c’est à un véritable échange épistolaire que nous assistons entre Tal et Naïm, un palestinien voué à une vie de tristesse et de misère à
Gaza… Les mots sont parfois violents entre eux, les vexations nombreuses, mais Tal insiste auprès de ce jeune homme, qui finira par se livrer un peu plus. Une forme d’amitié, ou d’affection,
naîtra alors entre eux malgré tout ce qui oppose leurs peuples, montrant que c’est par le cœur des individus que l’on pourrait mettre fin à la guerre des dirigeants… Bien plus encore, si Tal
comprendra qu’il est tout à fait possible de devenir ami avec l’ennemi, surtout lorsqu’il est aussi beau que l’acteur Mahmud Shalaby (déjà aperçu dans le film « Les hommes libres »), elle ira même jusqu’à l’aider à apprendre le français pour
pouvoir peut-être fuir le territoire dangereux qu’il occupe…

Passant constamment de l’un à l’autre de ses deux personnages principaux, chacun aux prises avec ses terribles préoccupations personnelles, « Une bouteille à la mer » évolue jusqu’à cette
rencontre finale manquée, qui achèvera de bouleverser le spectateur dans une conclusion assez belle et juste dans sa simplicité et sa sincérité… La sensibilité fébrile d’Agathe Bonitzer dans le
rôle de Tal irradie le film d’un espoir constant, même dans les moments les plus sombres, laissant chacun s’interroger sur l’avenir du monde qu’il désire… Loin d’une fatalité emphatique ou
brutale, Thierry Binisti trouve la voie parfaite d’un entre-deux ouvert sur demain, incitant les hommes à s’envoyer de nombreuses autres bouteilles dans la mer de Gaza, ou dans une autre…































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2 commentaires:

  1. Si vous aimez les films forts et très intenses, je vous conseille vivement ce chef-d’œuvre de Thierry Binisti. C’est une histoire qui parle de guerre et de paix, mais aussi
    d’amour…

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  2. Une bouteille à la mer est l’un des meilleurs longs-métrages de Thierry Binisti. De plus, j’ai adoré la prestation d’Agathe Bonitzer.

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