vendredi 10 février 2012

[Critique] Hasta la vista, de Geoffrey Enthoven



hasta_la_vista.jpg
Hasta la vista, de Geoffrey
Enthoven



(Belgique, 2011)



Sortie le 7 mars 2012



Note :
star.gif

star.gif


Cinquième long métrage de son auteur, « Hasta la vista » est pourtant le tout premier à être diffusé en France… Aux vues de la qualité et de l’intérêt du film, on se demande d’ailleurs bien
pourquoi ! Geoffrey Enthoven est en plus un cinéaste flamand, autant dire qu’il suffisait de frapper à la porte à côté…

Il s’agit peut-être des thèmes exploités par son cinéma, qui, à l’image d’une grande partie du cinéma belge, sont bien souvent carrément « borderline » et peuvent facilement décourager les
ardeurs de distributeurs un peu timorés… Prenons en exemple le pitch d’« Hasta la vista », qui possède tout du sujet audacieux mais casse-gueule, capable de dériver à tout moment dans le
n’importe quoi : trois jeunes handicapés décident de partir en voyage seuls, pour la première fois sans leur famille, dont le but ultime est un bordel en Espagne qui propose des prestations
spéciales pour les gens comme eux… C’est ainsi l’occasion ou jamais pour chacun d’eux d’enfin perdre sa virginité !

Si l’affiche française du film, tout comme les premières images insistantes sur des poitrines de femmes en train de courir sur la plage, laisse d’ailleurs craindre le pire (dans le genre grosse
comédie balourde et graveleuse), le ton du film surprend cependant très vite en nous emmenant avec délicatesse dans une belle comédie humaine, au réalisme tragi-comique plutôt subtil et
bienvenu…

Il faut dire que les personnages sont très joliment construits, tout en faille et en fragilité, touchants jusque dans leurs maladresses, et fonctionnant tous ensembles dans une parfaite unisson !
Les acteurs interprétants les trois handicapés – l’un aveugle, l’autre entièrement paralysé et le dernier sur le point de mourir d’un cancer dans sa chaise roulante – sont d’ailleurs tous très
convaincants et savent faire passer une vraie émotion au fil de leur aventure, qui se transforme peu à peu en véritable récit initiatique…

Car bien plus qu’un simple film « sociétal » abordant la question de la sexualité chez les handicapés, « Hasta la vista » est peut-être avant tout une belle leçon de vie, pleine de fraîcheur et
de surprises… Au-delà de leur handicap, les trois personnages principaux sont avant tout trois amis partant à l’aventure, ce qui rend le récit bien plus universel qu’il n’y paraît. L’intervention
d’un quatrième personnage, une ancienne infirmière pas très gâtée par la vie elle non plus et qui leur sert d’accompagnatrice, permet de développer avec force et habileté le thème du rapport à
l’autre, sous la forme d’une leçon de vie revigorante… « Hasta la vista » est en fin de compte un film aussi frais que fou, plutôt simple et modeste, mais qui fait vraiment du bien !



 



Perspective :



- La merditude des choses, de Felix Van Groeningen (Belgique,
2009)































  • Plus










5 commentaires:

  1. Une sorte d'Intouchables belge en somme


    Je note même si je ne le vois pas en programmation dans mon ciné


    Bises

    RépondreSupprimer
  2. Oups il sort au mois de mars ... Impatience quand tu nous tiens


    Bises !

    RépondreSupprimer
  3. Avec les éloges que tu fais, tu lui mets seulement deux étoiles, je suis déçu.

    RépondreSupprimer
  4. J'aime bcp ta critiue, elle reflète mon propre avis. J'ai eu le même sentiment. Avant toute chose, le message est clair : la vie mérite d'être vécue ( suffit juste de le vouloir?).


    Ca touche très juste, j'ai beaucoup aimé !

    RépondreSupprimer
  5. oui un film très chouette et très humain !

    RépondreSupprimer