mardi 29 novembre 2011

[Critique] Time out, d’Andrew Niccol



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Time out, d’Andrew Niccol (Etats-Unis, 2011)



Sortie le 23 novembre 2011



Note :
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Andrew Niccol s’est déjà souvent servi par le passé du concept d’anticipation pour nous parler avec beaucoup d’intelligence et d’intérêt des dérives de notre présent… On se souvient de « The
Truman Show », dont il a signé le scénario, mais surtout de « Bienvenue à Gattaca », son chef-d’œuvre, et dans une moindre mesure de « Simone ». Il revient avec « Time out » à une thématique très
« SF réflexive », à travers la description d’un monde où l’humanité entière a été figée dans une jeunesse éternelle (la génétique a permis aux hommes de stopper leur vieillissement à 25 ans), à
condition de « créditer » son corps de suffisamment de temps pour vivre… Chaque être humain possède en effet au bras une horloge à 13 chiffres, sorte de compte à rebours du moment de sa mort, que
l’on peut recharger à loisir, ou plutôt en fonction de ses moyens, dans une société où le temps a littéralement remplacé l’argent : tout se monnaie en effet en temps, depuis le café du matin (4
minutes) jusqu’à la journée de salaire (environ 1 jour, en fonction de sa productivité)…

Si l’on peut regretter que le cinéaste ne fouille pas plus avant les idées que pose le monde qu’il décrit, restant finalement souvent à la surface des choses, on ne peut cependant pas dire que «
Time out » se révèle idéologiquement insignifiant, bien au contraire… En effet, la vision de cette humanité sans âge marquée sur son visage lance quelques pistes de réflexion, faisant notamment
un rapprochement troublant avec la quête actuelle de la jeunesse permanente via la chirurgie esthétique, et, plus déconcertant encore, brouillant toutes les notions de liens familiaux, un parent
et un enfant ayant l’air d’avoir le même âge… Mais le plus beau sujet du film demeure cette représentation sociale qui critique le libéralisme sauvage : une partie de l’humanité, très riche,
accumule tranquillement les siècles d’existence sur les vies des masses laborieuses, sans cesse en train de courir après le temps qui leur reste, vivant au jour le jour, n’ayant généralement
guère plus de 24h à la fois sur leur compte épargne temps !

On pourra en outre reprocher au cinéaste de nous emporter dans une intrigue assez classique et « chronométrée », comportant forcément ses étapes et ses épreuves plus ou moins attendues, n’empêche
que le scénario fonctionne plutôt bien, au point de se laisser facilement entraîner dans la folle cavale du héros… « Time out » emprunte d’ailleurs pas mal à la série B, soignant cependant ses
scènes d’action et ses effets spéciaux plutôt sobres et classieux, ce qui devrait ravir allègrement les amateurs ! Très sympa, d’ailleurs, le design de l’horloge marquée directement sur le bras
de chaque être humain, et très sensuel, aussi, cette façon qu’a tout le monde de se toucher pour s’échanger du temps d’une horloge à une autre… Le héros, sorte de Robin des bois du futur, volant
du temps aux riches pour le redistribuer aux plus pauvres, se révèle plutôt cool et cinégénique : géniale, la scène qui se répète au début et à la fin, où il doit courir vers quelqu’un sur le
point d’être « arrêté » (en manque de temps) afin de vite pouvoir lui en donner… Si la mère succombe la première fois, la petite amie vivra forcément la seconde : rappel probable de la
génération, comme une mise en garde sur l’ordre du temps et des choses… Reste enfin un avantage non négligeable dans un film où tous les personnages sont jeunes : un casting rudement appétissant
! Amanda Seyfried et Justin Timberlake sont très frais, Cillian Murphy plutôt cool, et on s’amuse même à retrouver Alex Pettyfer (le héros de « Numéro 4 ») jouer les méchants rigolards et indéniablement sexy…































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11 commentaires:

  1. papa tango charlie30 novembre 2011 à 04:22

    la présentation d'un tel monde offrait effectivement beaucoup de possibilités et c'est vrai que du coup j'ai été de plus en plus frustré par la réduction de l'intrigue à une course poursuite.
    Heureusement, l'esthétique des scènes, les costumes originaux qui mélangent du moderne à du classique, et tant de visages qui paraissent artificiels permettent d'éviter une lassitude qui aurait
    pu s'installer. En plus pas mal de séquences semblent tout droit sorties d'une pub D&G time ou Armani: ça se laisse bien regarder!

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  2. Je n'ai malheureusement pas été aussi emballé que toi. J'en attendait certainement mieux du papa de Gattaca. Comme je l'ai mis dans ma chronique , soit on part sur un film de bourrins à la fast
    and furious, soit on part vraiement dans l'anticipation comme Niccols a pu le faire avant Time out. Le mélange des genres n'est pas toujours de bon goût.


    Aprés le film reste quand même divertissant, je ne le nie pas.

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  3. Un bon film, qui souffre quand même de pas mal de défauts. Tu cites évidemment le coté "survolé" des sujets abordés, mais c'est surtout l'inutilité crasse d'Amanda Seyfried et des passes de
    dialogues qui sont parfois de trop qui me gêne beaucoup.

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  4. Content que tu es apprécié ce film... On est parmi les rares donc... Effectivement l'idée n'est pas pousé autant que sur "... Gatacca" il n'en demure pas moins que ce film d'anticipation genre
    "Bonnie and clyde"+robin des bois ne manque de qualités. 2/4

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  5. vraiment déçu d'Andrew Niccol sur ce coup car le film s'essouffle au bout de 45 minutes pour basculer dans le genre: film d'anticipation au pitch alléchant où un couple de héros court (l'agence
    et The island) et se chambre au rythme des braquages. Niccol place sa meilleure scène dès le début (la mort de sa mère) et s'accroupit devant les cahiers de doléances des producteurs
    hollywoodiens: faut de l'action et moins de cerveau. Pathétique de celui qui enfanta Bienvenue à Gattaca....

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  6. Pathétique Andrew qui baisse son pantalon devant les producteurs hollywoodien: pas trop de cerveau mais de l'action. Du coup au bout de 45 minutes fini les bonnes idées (la mort de la mère étant
    LA scène du film) et en avant le film d'anticipation à excellent pitch mais où les héros (un couple) finissent par courir bêtement en se chambrant pour X raisons. Ici pour braquer des banques de
    temps.


    Pathétique Niccol.

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  7. Pourquoi le premier n'était-il pas passé? Tue le deuxième commentaire (et celui-ci par la même occasion) s'il te plait Philou!!

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  8. Amanda Seyfried et le blondinet de Numéro 4, tu trouves ça sexy ? As-tu 12 ans ?

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  9. Bien moins clément que toi, je déplore comme les autres détracteurs du film que cet excellent postulat soit ainsi recouvert par une intrigue décevante aux mécanismes incohérents.

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  10. J'adore le film et, venant de le revoir, je trouve vraiment dommage que cette série B à petit budget soit aussi sous-estimée d'autant qu'elle gagne à une seconde vision ce qui est rare dans le
    genre.

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  11. Oui pour faire la différence entre une merde et de l'or il faudrait que les gens voit enchainés l'un derrière l'autre L'agence avec M.Damon et ensuite Time Out...
    On en reparlera dans 10 ans... je parie toujours sur le temps dans ces cas là...

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