jeudi 26 novembre 2009

Capitalism : a love story, de Michael Moore (Etats-Unis, 2009)




Note :





Après la critique des armes à feu en vente libre dans son pays, de la politique guerrière et impérialiste de George W. Bush ou encore du système de santé américain catastrophique, Michael Moore
revient à la charge pour s’attaquer cette fois-ci aux racines mêmes du mal dans la société actuelle : le capitalisme !
Comme pour ses films précédents, le réalisateur emploie toujours un peu les mêmes méthodes. Il assène son discours avec vigueur et conviction, en l’illustrant d’exemples les plus énormes et
démonstratifs possibles. Son procédé n’a rien de subtil et s’avère volontairement très appuyé, justement pour donner du poids à ses théories. Du coup, on n’est pas dans le documentaire, mais dans
le pamphlet. Ce n’est pas un reproche, bien au contraire, mais il s’agit surtout de ne pas tout confondre quand on parle du cinéma de Michael Moore. Il fait du film militant, du brûlot social, pour
appeler les populations trop dociles à la résistance ! Son cinéma est éminemment et nécessairement politique. Il dresse une thèse sur son sujet et ne parle que des éléments qui vont expressément
dans son sens. Ce n’est pas démagogique, comme on le lui reproche souvent, c’est simplement politique. Et comme Michael Moore se met au service des pauvres et des faibles, c’est en fin de compte
parfaitement recevable. Comme par le passé, le réalisateur livre un film excessif et n’hésite jamais à en rajouter dans le pathos, même parfois larmoyant en présentant des familles dans des
situations désespérées. C’est le cas surtout pour toutes ces familles qu’on expulse de leurs maisons, fautes de pouvoir continuer à payer leurs crédits, accordés par les « banques escrocs ». «
Capitalism » est bien un « pamphlémentaire » du cinéaste le plus redouté des PDG et des présidents, mais on sent cette fois-ci, notamment avec cette fin un brin amère, que Moore a pris conscience
qu’il ne pourra pas mener le combat tout seul. Il dit qu’il continue à faire ça, mais qu’il lance surtout un appel à tous à le rejoindre. Il rappelle avec la force de l’évidence que tant qu’il sera
tout seul, tous ses films, tout ce qu’il dénonce, ne serviront à rien !
En terme de contenu, reconnaissons que l’on n’apprend pas grand chose de neuf dans « Capitalism : a love story », du moins si l’on prend un peu le temps de s’informer sur le monde dans lequel on
vit… Il reprend divers éléments sur la crise financière, en rappelant que tout ce qui vient juste d’arriver n’est qu’un début de ce qui nous attend… Certes. Ce que le réalisateur réussit le mieux,
en fait, c’est lorsqu’il met dos à dos la démocratie et le capitalisme, en démontrant très habilement que les deux ne sont pas compatibles, allant même jusqu’à dire que le capitalisme n’est rien
d’autre qu’un régime dictatorial. Les pressions de Wall Street sur le gouvernement américain prouvent sans tergiverser que l’unique décideur aux Etats-Unis, c’est l’argent, et que le peuple
américain ne vit plus en démocratie depuis bien longtemps… CQFD !
Tout cela est très fort et très habile, mais ça pourrait aussi être fort ennuyeux si Michael Moore, gros bonhomme espiègle et sympathique, ne savait pas aussi bien se mettre en scène. On le
retrouve ainsi encore une fois dans des situations savoureuses, comme lorsqu’il se présente devant les banques pour venir arrêter leurs directeurs ou récupérer l’argent public du peuple américain…
L’humour, qui traverse ainsi tout le film, contribue à la force de son discours et c’est tellement plus agréable ainsi… Michael Moore doit continuer la lutte !






























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