mardi 2 avril 2013

[Critique] Guerrière, de David Wnendt



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(Allemagne, 2011)



Sortie le 27 mars 2013




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Premier film coup de poing, « Guerrière » est le résultat de recherches menées par le cinéaste allemand David Wnendt, qui s’est intéressé particulièrement à la place des femmes dans les groupes
néo-nazis contemporains en Allemagne. De ce paradoxe de l’engagement de filles dans des groupuscules extrêmement violents et mysogynes est né le personnage fascinant de Marisa, incarné avec
talent par la jeune actrice Alina Levshin… A travers elle, le réalisateur dresse le portrait assez terrifiant d’une jeunesse haineuse et déroutée, s’abreuvant de l’idéologie nauséeuse des heures
les plus sombres de l’Histoire de leur pays…

Il est fascinant de constater que ces jeunes fous, souvent entraînés par de vieux nostalgiques du IIIe Reich, demeurent visiblement ignorants des doctrines dont ils s’abreuvent et qu’ils
diffusent… Les tatouages qu’ils se font sur la peau semblent à leurs yeux purement décoratifs et la scène où une adolescente que son petit copain plus âgé initie à ses dogmes « politiques » ne
reconnaît pas le masque d’Adolf Hitler fait particulièrement froid dans le dos et nous rappelle combien l’ignorance est le terreau fécond de toutes les dérives…

Dans « Guerrière », David Wnendt enchaîne les séquences chocs et interroge assez subtilement le public sur une réalité sociale et politique des plus terrifiantes. Quel monde va-t-il pouvoir bien
naître de cette jeunesse radicale et folle, noyée dans la drogue, l’alcool et le racisme le plus primaire ? Si les images sont fortes et virulentes, une part d’espoir demeure, à travers la
confrontation de l’héroïne à un jeune réfugié afghan, dont la présence et les aspirations simples et humaines font progressivement vasciller ses certitudes obscurantistes… Et même si l’ultime
séquence du film conserve un pessimisme noir, un certain lyrisme émane des images et d’une voix off qui semble vouloir nous emporter plus loin, vers un demain qui nous ouvrira les portes d’un
ailleurs encore incertain, celui-là même qu’il faudrait commencer à construire aujourd’hui… avant qu’il ne soit trop tard ?































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