dimanche 18 novembre 2012

[Carnets de Festival] PIFFF 2012 : épisode 1 - John dies at the end / The ABCs of Death / Stitches


Du 16 au 25 novembre 2012, Phil Siné est au Paris International
Fantastic Film Festival
: il vous propose ses comptes-rendus de séances à travers ces « carnets de festival » et vous incite vivement à venir le rejoindre dans
la salle du Gaumont Opéra Capucines de Paris pour cette seconde édition d’un Festival complètement « Mad »
!


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[Ouverture]

John dies at the end, de Don Coscarelli
(Etats-Unis, 2012)




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Le PIFFF 2012 s’est ouvert sur les chapeaux de roue avec d’une part « Mort d’une ombre », un court-métrage belge bien intriguant de Tom Van Avermaet et avec le talentueux Matthias « Bullhead » Schoenaerts, et d’autre part l’excellent dernier film de Don Coscarelli,
présenté par la monsieur en personne, à travers une courte interview en vidéo pleine d’humour et de piquant… « John dies at the end » n’a pas encore de distributeur en France, ce qui est bien
triste tant le film est incroyablement inventif et délirant ! Après avoir absorbé une drogue d’un nouveau genre, deux gentils loosers vont découvrir un monde peuplé de créatures affreuses et
traverser allègrement les dimensions : une histoire pleine d’humour et de surprises (et d’horreur aussi, n’ayez crainte !), menée avec brio par un cinéaste qui s’y connaît en « Phantasm »… On y revient très bientôt en ces pages !


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[Hors Compétition]

The ABCs of Death : 26 courts-métrages de 26 réalisateurs
(Etats-Unis, 2012)




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L’éternel problème des films à sketchs demeure la dimension généralement parfaitement inégale du résultat final : avec « The ABCs of Death », on se retrouve donc comme la plupart du temps avec du
très bon, mais aussi du moins bon et même malheureusement du très mauvais… Mais un autre souci apparaît à travers cet « abécédaire de la mort », dans lequel 26 réalisateurs se retrouvent à
illustrer chacune des lettres de l’alphabet avec un court métrage morbide et horrifique : si le film d’horreur nécessite une montée en tension progressive pour fonctionner, la tension est ici
rendue continue du fait de la durée microscopique de chaque segment présenté… Il devient alors difficile de savourer vraiment chaque morceau pris dans le cours effréné et ininterrompu du grand
tout ! Certains se distinguent bien sûr plus que d’autres de cette véritable anthologie de l’horreur, réussissant à capter avec habileté l’attention de notre cerveau qui ne sait plus où donner du
neurone : c’est le cas notamment de ceux qui usent de la mise en abyme (se mettant en scène en train de réfléchir à ce qu’ils pourraient bien faire de leur lettre) ou d’autres ayant opté pour un
court métrage d’animation. Si le jeu de deviner quel mot est illustré dans chaque mini-film (celui-ci n’apparaissant qu’à l’issu du segment) se révèle à force un peu facile, on reste par ailleurs
assez fasciné par certaines obsessions récurrentes des réalisateurs du cinéma d’horreur contemporain : combien évoquent par exemple des perversions sexuelles hallucinantes (la palme probablement
à ces affrontements masturbatoires devant les pires travers, allant du sexe gore à la pédophilie) ou encore des rapports au caca aux frontières de la psychanalyse (les toilettes semblent alors un
lieu éminemment privilégié pour y tourner des scènes d’horreur). On sourira enfin de ces mots d’introduction du film, nous rappelant d’un côté qu’aucun enfant ou animal n’a été maltraité pendant
les tournages, et de l’autre que ce film est déconseillé aux femmes enceintes et aux amis des animaux… Pauvre petit chaton, en effet…


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[En Compétition]

Stitches, de Conor McMahon
(Irlande, 2012)




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Rien que le concept du film est à hurler de rire : un « clown lubrique » (sic) meurt pendant le goûter d’anniversaire d’un jeune garçon… Six ans plus tard (le temps que les enfants deviennent
ados, forcément…), le clown sort de sa tombe pour venir se venger en assassinant tous les enfants présents à cette fête d’anniversaire qui lui fût fatale… Entre gags complètement délirants et
séquences gores bien dégueu, le film est une vraie surprise et une réussite bien fun, à savourer comme un plaisir coupable décomplexé !



(A suivre...)































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3 commentaires:

  1. J'ai vu les trois films également (cf. mon blog), et The ABCs of Death s'est imposé comme un coup de coeur. Il est vrai que l'ensemble est inégal, mais j'ai trouvé qu'il y avait une réelle
    créativité (hormis deux ou trois segments feignants, tels que le M). Je crois que c'est le P qui m'a le plus perturbé. Il y a quelques mois, j'avais été choqué d'apprendre que des vidéos
    semblables à celle qui est tourné dans ce court circulaient sur le Net. J'avais remisé ça au fond de ma mémoire, en me convaincant, pour me rassurer, qu'il s'agissait d'une légende urbaine. Et
    là, ce film a fait ressurgir mon malaise. Ceci dit, l'objectif est atteint, il y a un minimum de contenu politico-social (la réflexion sur les pressions diverses), ça perturbe, et ça reste gravé
    dans la mémoire :)
    Stitches a plutôt été une déception, même si le jeu de massacre m'a bien fait marrer.
    Je chroniquerais bientôt Here comes the Devil, qui m'a ennuyé au plus haut point, et V/H/S, qui a plus de qualités que ce que certains veulent bien lui reconnaître. 

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  2. Quelle chance pour le Coscarelli ! J'ai bien peur qu'on ne l'ait au mieux que directement en DVD pour la France...

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  3. allez, un peu d'espoir, on ne sait jamais... ;)

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