dimanche 25 novembre 2012

[Critique] John dies at the end, de Don Coscarelli



john dies at the end
(Etats-Unis,
2012)



Le Jour du Saigneur # 92




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coeur


Il n’y a aucun doute à avoir, « John dies at the end » est bien un film signé par le culte et génial Don Coscarelli ! Il possède cette indéfectible folie et cette attachante générosité qui fait
de son cinéma un univers parfaitement identifiable et criant à chaque plan son amour du genre… Dans ce nouvel opus, il part d’un pitch assez banal – deux potes absorbent une nouvelle drogue qui
les met dans un drôle d’état – pour livrer une œuvre au final foisonnante et complètement barrée, usant de ramifications parfaitement imprévisibles et inattendues !

A travers la « sauce soja » (qui n’en est pas vraiment, vous aurez compris…) que s’injectent les deux « héros » (ou « zéros » dans la mesure où ils s’apparentent plus au genre « loosers »), le
scénario ouvre les portes d’un jour du saigneurmonde incroyablement riche et délirant, multipliant
les visions monstrueuses ou les aléas entre les dimensions… Autant le dire d’emblée, la narration parfaitement déconstruite du film et la multiplication de digressions complètement hallucinées et
irrésistibles ne facilitent pas la lisibilité de l’histoire. Mais livrer un récit cohérent n’est manifestement pas le but du cinéaste, celui-ci paraissant plutôt vouloir explorer la frontière
entre réalité et fiction, en multipliant à chaque fois les incertitudes sur les faits qui nous sont montrés, comme au bon vieux temps de sa saga mythique des « Phantasm »… Ici, qui pourra
déterminer avec évidence si les personnages ont véritablement ouverts les yeux sur le monde en prenant la drogue ou si l’on assiste simplement à leurs délires éveillés de junkies ?!

Du coup, « John dies at the end » multiplie les degrés de lecture, rendant son univers de plus en plus complexe, mais surtout de plus en plus ludique ! Car ce qui se dégage le plus du film reste
finalement son désir de divertissement pur et d’hilarité généralisée… En déstructurant le récit et en le précipitant dans une spirale infernale, non seulement le film se regarde sans ennui ni
temps mort, mais il relève bientôt du délire carrément « What the fuck » ! Outre son titre parfaitement mensonger, Coscarelli se joue avec malice de son spectateur, l’emportant vers des voies
qu’il n’aurait sans doute jamais imaginées. En traversant les dimensions pour lutter contre la fin du monde, les deux jeunes glandeurs fichtrement attachants font défiler sous nos yeux incrédules
bien des situations ahurissantes : des monstres improbables (notamment l’un d’eux, entièrement constitué de diverses pièces de viandes entassées dans un frigidaire), une poignet de porte qui se
transforme en bite (faisant hésiter le héros à la saisir, du coup…), une moustache qui se la joue chauve-souris, un hot-dog qui sert de téléphone portable, un chien qui conduit et qui globalement
cache bien son jeu… Bref ! Il serait dommage de tout dévoiler des mille merveilles qui attendent le spectateur dans ce dédale emballant d’humour fou, de fantastique décalé et d’horreur parfois
bien gore… Coscarelli est toujours aussi en forme, ce qui nous fait toujours autant regretter de le voir aussi rare sur nos écrans!



Autres films de Don Coscarelli :



Dar l’invincible (1982)



Phantasm (1979)



Phantasm 2 (1988)



Phantasm 3 : le seigneur de la mort (1994)



Phantasm 4 : Oblivion (1998)































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