jeudi 30 août 2012

[Critique] Les dents de la mer 5, de William Snyder (alias Bruno Mattei)



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(Italie, 1995)



The Shark Attacks Summer, c'est tout l'été sur le blog de Phil Siné !




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« Jaws 5 » (plus connu en France sous le titre « Cruel Jaws ») est probablement le pire épisode de la saga des « Dents de la mer », d’abord parce qu’il atteint des sommets de médiocrité (oui,
oui, il fait encore pire que les troisième et quatrième opus !), mais surtout parce qu’il n’est pas du tout une suite
« officielle »… Ce film italien (déjà, ça pose question pour la continuité d’une tétralogie 100% made in USA), dont la plupart des gens n’ont d’ailleurs jamais entendu parler (allez-y, essayez
d’évoquer « Les dents de la mer 5 » autour de vous, personne ne vous croira !), est signé par un obscur metteur en scène au nom américain, pseudonyme derrière lequel se cache en réalité
l’inénarrable et boute-en-train Bruno Mattei, ce bon vieux « cinéaste » roublard, qui se complait souvent à monter des remakes à deux balles de grands films à succès : on se souvient notamment de
son improbable version de « Predator » sous les traits de son « Robowar »
!

Une fois bien resituée cette indigne suite dans son véritable contexte, on peut finalement s’en amuser et remplacer la consternation que l’on commence par éprouver à la vue du spectacle qui nous
est ici offert par une forme d’amusement décalé et moqueur… Car Bruno Mattei excelle ici à se montrer une nouvelle fois comme l’un des pires réalisateurs de cinéma au monde (au point de détrôner
Ed Wood ?) : montage confus pour masquer sans doute la pauvreté des effets spéciaux (les attaques du requin deviennent du coup parfaitement illisibles et incompréhensibles), aucune notion de
dramaturgie (le requin apparaît comme une merde dès le début de la moindre scène d’action, ne laissant aucune place au moindre suspense), musique de merde plaquée sur les images comme de la merde
ou alors honteusement pompée ailleurs (on reconnaît à plusieurs reprises l’introduction d’un morceau de « Star Wars »…), acteurs piteux et ridicules (incarnant notamment une jeunesse complètement
décérébrée où les filles sont toutes des salopes à gros nichons folles de cul), faux raccords à foison, mise en scène hyper statique offrant un ensemble hyper figé et jamais spontané… sans
oublier des dialogues ineptes et d’une débilité souvent impressionnante : « Partons tous les deux ! – Mais comment ?! – C’est facile, il suffit de décider de s’en aller… »

Bref ! Tout sonne faux et sans imagination dans « Cruel Jaws », avec des transitions généralement brutales ou mal amenées, mais surtout avec de multiples séquences ou lignes de dialogues qui
résonnent comme un pillage pur et simple des précédents épisodes de la saga des « Dents de la mer »… On retrouve ainsi des situations très exactement calquées sur les quatre premiers films, mais
cette fois-ci très mal jouées et mal filmées ! La structure de base de ce qu’on a du mal à appeler un scénario s’inspire principalement du film originel de Spielberg : figures archétypales du maire ou du chef de la police
(« Il faut fermer les plages ! – Mais, et la saison touristique alors ? »), la découverte d’un corps sur la plage puis son autopsie (débat acharné pour savoir si c’est un requin ou une hélice de
bateau qui a fait ça)… La séquence de la régate de voiliers évoque en outre un peu « Les dents de la mer 2 » et le pseudo parc aquatique avec deux pauvres dauphins et
une otarie fait bien sûr penser aux « Dents de la mer 3 » ! Mais le plus
incompréhensible reste ces passages où le film plagie des scènes entières de « La
mort au large
», qui était déjà un abominable plagiat des « Dents de la mer » : peut-on parler alors de plagiat au carré ? On est très surpris d’ailleurs d’avoir parfois l’impression de voir
des stock-shots de cet autre navet transalpin dans « Jaws 5 », notamment dans la première scène où l’on voit le requin boucher avec son museau l’entrée d’une grotte sous-marine où se sont
réfugiés deux plongeurs ou encore dans la maquette de tête de requin qui pointe à la surface de l’eau que l’on observe à de nombreuses reprises… Troublant !



Perspectives :



- Les dents de la mer, de Steven Spielberg



- Les dents de la mer 2, de Jeannot Szwarc



- Les dents de la mer 3, de Joe Alves



- Les dents de la mer 4 : la revanche, de Joseph Sargent































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2 commentaires:

  1. Un plagiat au carré, c'est tout à fait ça... je n'en pouvais plus de retrouver des extraits d'autres films dans tous les sens! C'est permis d'ailleurs de voler des scènes et dialogues aussi
    outrageusement et d'appeler ça un nouveau film ? Faut le voir pour le croire et puis pour quel résultat, c'est affreux... Le look du héros était destiné à produire un effet comique volontaire, tu
    crois ? ;)

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  2. de l'autre côté des alpes tout est permis ! :)


    je ne suis pas sûr que les effets comiques soient volontaires...

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