lundi 23 avril 2012

[Critique] L’enfant d’en haut, d’Ursula Meier



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(France, Suisse,
2012)



Sortie le 18 avril 2012




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Après l’horizontalité prégnante dans le fantastique « Home » (l’autoroute construite à proximité d’une maison habitée par une petite famille qui s’étalait de tout son long en rase campagne),
Ursula Meier favorise la verticalité dans son nouveau film dont le titre en est d’ailleurs un indice : « L’enfant d’en haut »…  Pour la réalisatrice, il s’agit en effet d’un film vertical
dans la mesure où il est "rythmé par le mouvement incessant entre le bas et le haut, entre une plaine industrielle et sa station de ski dans la montagne". Le film raconte la vie un peu misérable
de Simon, un garçon d’une douzaine d’années, contraint de voler les riches dans une station de ski pour revendre aux pauvres de la plaine afin de trouver l’argent nécessaire à sa survie et à
celle de sa grande sœur, qui travaille parfois, traîne avec des garçons souvent, mais qui est globalement toujours un peu à la ramasse…

Si « L’enfant d’en haut » baigne dans un contraste fort entre les classes sociales, la cinéaste refuse cependant la catégorisation de son œuvre en simple « critique sociale » : pour elle, c’est
"un film réaliste mais aussi une fable (il n’y a pas de services sociaux, pas de flics, etc…). Notre volonté était de garder une forme de naturalisme pour le « haut », la station, le terrain de
chasse de Simon en le suivant en plans très serrés sans jamais saisir le grandiose du paysage. Par contre en bas, dans la plaine, nous avons voulu casser le côté naturaliste, social, en allant à
l’encontre de ce que l’on pouvait attendre : des plans larges – révélant les friches industrielles, la tour isolée, les routes, etc." La mise en scène de Meier propose d’ailleurs toujours cette
dimension étrange, symbolique et fascinante, même si elle est peut-être ici moins poussée ou moins audacieuse que dans « Home »… On reste souvent comme pris par surprise et certaines séquences
relèvent de la fulgurance vertigineuse, à l’image de l’ultime plan du film !

Si les personnages nous passionnent enfin, c’est certes à cause des relations mystérieuses qui les unissent : le rapport frère / sœur entre Simon et Louise révèle une faille terrible lors d’un
twist amené avec une intelligence époustouflante… Mais leur incarnation par des acteurs extrêmement bien dirigés achève de nous convaincre : Léa Seydoux n’a jamais été aussi bien, le jeune Kacey
Mottet Klein est incroyable (il était déjà au casting de « Home » et on l’avait vu jouer Gainsbourg enfant dans le biopic signé Joann Sfar), et le plaisir immense de retrouver l’agent Dana Scully Gillian Anderson, en mère blonde et britannique essayant de barguigner parfois en français, c’est forcément incomparable !































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6 commentaires:

  1. Coïncidence amusante, j'ai justement entendu une interview de la réalisatrice ce matin à la radio. Elle m'a intriguée quand elle a dit refuser le côté moins beau et volontairement "réalisme
    social" (je ne me souviens plus du terme exact) de la mise en scène des films sociaux, elle a voulu jouer sur l'esthétisme des images, et rien que ça, ça m'a donné envie de voir son film. Mais
    toujours pas vu "Home" par contre (oui, je sais, en tant que Belge, c'est trèèèèès mal).

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  2. " Léa Seydoux n’a jamais été aussi bien"
    Mince, voilà qui m'attriste encore plus de ne pas avoir ce film dans un cinéma proche de chez moi. Un jour, les films récompensés dans de prestigieux festivals auront une chance au milieu des
    grosses productions mais, pas tout de suite...

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  3. oui un bon film bein emmené surtout grâce à une jolie brochette d'acteur dont, effectivement, une Gillian Anderson superbe qui a su imposer son personnage... 2/4

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  4. Mon prochain passage rapide à Paris sera consacré à Dark Shadows et La cabane dans les bois. Je le verrai donc sur petit écran !

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  5. Au contraire, plutôt agréablement surpris par "Dark Shadows" et un peu déçu par le concept de "La Cabane dans les bois", enfin ce qui me gêne beaucoup c'est que l'intrigue est bâtie sur tant
    d'incohérences...

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  6. meuh... quelles incohérences ??!!

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