samedi 16 mars 2013

[Critique] The place beyond the pines, de Derek Cianfrance



the_place_beyond_the_pines.jpg
(Etats-Unis, 2013)



Sortie le 20 mars 2013




attention.gif

star.gif


Voici un film rempli de maladresses, qui a certainement été bien trop lourd à porter pour les petites mimines du réalisateur de « Blue Valentine », que l’on pouvait déjà trouver un peu gonflant
et appuyé… Eh ben ici, c’est encore pire ! « The place beyond the pines » est probablement bien trop ambitieux pour un cinéaste qui semble constamment avoir du mal à faire des choix : autant dire
à faire son travail de cinéaste !

Rien que le scénario relève de la prétention pure et simple : Derek Cianfrance a voulu composer une sorte de grande fresque familiale sur deux générations, débordant d’un discours appuyé jusqu’à
l’outrance sur la filiation, la rivalité entre des clans qui se perpétue de père en fils, bla bla bla bla bla… Sauf que le monsieur n’a visiblement ni les épaules ni les couilles pour accomplir
tout ça ! Non seulement son film est affreusement déséquilibré en trois parties hasardeuses (d’abord le père hors la loi mais qui fait ce qu’il peut / ensuite le père gentil flic mais qui
culpabilise quand même un peu sinon c’est trop facile / et enfin 15 ans plus tard avec leurs enfants respectifs qui se rencontrent comme de par hasard !), non seulement tout est attendu et amené
avec la grâce d’un pachyderme boiteux, mais en plus Cianfrance ne sait pas couper là où il faudrait le faire presque sans arrêt. On dirait qu’il aime se voir filmer au fond et qu’il tombe
amoureux de tous ses plans, certes parfois très jolis, mais qu’il ne sait pas faire le tri et en jeter – ou écourter – certains…

« The place beyond the pines » est ainsi parcouru d’un vrai problème de mise en scène : souvent trop long, avec des scènes parfois étirées sur de jolies musiques – mais qui nous font juste chier
! –, le cinéaste ne paraît en outre opter pour aucun parti pris… Du coup, il met un peu bout à bout des angles ou des styles qu’il a pompé ici et là, mais qui tous ensembles ne signifient au fond
plus rien ! Alors oui, il filme de dos le père pendant un joli plan séquence et il utilisera la même technique pour filmer le fils un peu plus loin… ouais, trop la classe ! Et vas-y aussi que je
te filme des scènes d’action sans imagination, avec un peu de caméra à l’épaule par ci, un peu de zoom par là… même ces scènes-là, il n’arrive même pas à les faire décoler et à les rendre
palpitantes, c’est dire !

Bon, ce qu’il manque à « The place beyond the pines », au fond, ce serait un peu plus d’ampleur et de souffle, que Derek Cianfrance n’effleure jamais ! Heureusement que les acteurs sont là pour
sauver un peu la soupe qu’on nous sert, même si un film de 2h20 qui nous prive de Ryan
Gosling
au bout de 50 minutes, c’est juste n’importe quoi, j’ai envie de dire ! Alors ouais, ça fait « poseur », genre je me la pète à la Hitchcock qui nous tue la Janet Leigh à la fin du
premier tiers du film : n’empêche que ça nous prive de Ryan Gosling pendant 1h30 ! 1h30 qui d’ailleurs se traînent un peu avec Bradley Cooper, sur lequel je n’ai à vrai dire rien à vous dire, et
puis qui s’animent légèrement quinze ans plus tard avec les deux jeunes gens qui incarnent les enfants adolescents des personnages de la première partie du film… Il faut dire qu’une révélation
Dane Dehaan tient le haut du pavé avec ses petits airs de Leo DiCaprio débutant : on l’avait déjà aperçu dans « Des hommes sans loi » et « Chronicle », et on lui souhaite pour le coup de continuer en ce sens…



La fiche du film sur Allociné































  • Plus










6 commentaires:

  1. Je vais aller le voir la semaine prochaine. J'espère bien accrocher surtout que je l'attends depuis un petit moment.

    RépondreSupprimer
  2. Assez décevant oui, à part la première partie...on est bien tous d'accord...

    RépondreSupprimer
  3. Mieux vaut ne pas lire ton article si l'on n'a pas vu le film. Toutefois, j'ai ressenti la même révolte quand on réalise qu'en fait Gosling (qui porte le film dans la première heure), ne
    reviendra pas. 


    Un film bancal et boiteux, bon dans sa première heure et puis très fade et long pour la suite. 

    RépondreSupprimer
  4. Pas du tout d'accord !


    Certes, Je n'ai pas été bouleversé comme ce fut le cas pour Blue Valentine mais le film est sacrément bon et ambitieux !


    Tu ne peux pas dire autant de mal sur un reéalisateur talentueux. Derek Cianfrance en est bourré ! Le film a de l'ampleur (il réfléchit tout de même à la filiation sur trois générations !)
    peut-être un peu trop même. Il est trop long d'accord. Mais rien que pour sa prétention, son casting et son étude d'une violence sourde c'est certainement une des plus belles réussites de
    l'année.

    RépondreSupprimer
  5. Un excellent film, ample et ambitieux. C'est sur que la surprise Gosling a dû en décevoir plus d'un, c'est presque culotté, j'adore... 3/4

    RépondreSupprimer