lundi 11 mars 2013

[Critique] A la merveille, de Terrence Malick



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 6 mars 2013




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Ah, la merveille ! Dieu que Malick nous en avait offert jusque-là, de la merveille… De « La balade sauvage » à « Tree of life », en passant pas « Les moissons du ciel » ou « Le nouveau monde », le cinéma du mystérieux réalisateur américain a toujours confiné au
sublime ! Que s’est-il alors passé avec « A la merveille », justement ? Un accident de parcours ? La Palme d’or de 2011 lui aurait-elle monté à la tête ? Ou s’agit-il là d’un nouveau film trop
prématuré, conçu seulement deux ans après le précédent, alors qu’il faut d’habitude de si longues années au cinéaste entre deux projets ?

Bon, il s’agit de bien s’entendre néanmoins : « A la merveille » n’est pas un mauvais film, loin s’en faut… Il possède de nombreux aspects intéressants et surtout une mise en scène riche et très
personnelle ! Mais ce n’est pas un film aussi abouti que les autres longs métrages de Terrence Malick, qui confinaient jusqu’alors tous au statut de chef-d’œuvre… Avec cette histoire de couple
qui se rencontre, se sépare puis se retrouve, filmé de façon éparse et kaléidoscopique, on a un peu l’impression de revoir « The tree of life », mais sans les dinosaures et les parenthèses cosmogoniques, autant
dire sans la puissance métaphysique qui émanait de ce film incroyable et monumental… Ici, tout commence merveilleusement, avec des images de toute beauté, pleines de grâce et de poésie, filmées
entre Paris et le Mont-Saint-Michel : la caméra effleure les corps et les décors, les voix off semblent nos confidentes, le montage nous fait dériver à travers les sensations des personnages, les
plans d’élévation vers le ciel, le soleil ou peut-être Dieu sont légion… Et puis le couple s’installe en Amérique, dans des décors écrasants et horizontaux (là où la France était montrée tout en
verticalité). Autant dire que Malick montre assez lourdement la chute, qu’il s’agisse de celle du couple que de son film… Les symboles deviennent alors presque trop appuyés (la terre où ils se
sont installés et où l’homme mène un chantier est empoisonnée, un prêtre incarné par Javier Bardem doute face à la misère et à la solitude qui l’entoure et l’écrase…), et on a alors l’impression
que le cinéaste se perd dans des redites inutiles, ennuyeuses, voire dans une caricature de son propre cinéma et de ses procédés…

Si les acteurs sont très bien (un Ben Affleck contenu et presque effacé, Olga Kurylenko au contraire tout en désirs de fuite en avant…), le destin de leurs personnages finit par nous laisser
indifférent… La narration éclatée de leur histoire, captant avant tout la sensation plus que la cohésion, demeure probablement trop étirée dans des longueurs superflues… Le style reste grandiose
et les images tendent toutes au sublime, prouvant que le cinéma est affaire de point de vue et de technique bien plus que de moyens financiers (Malick semble avoir tourné avec des caméras
légères, voire amateurs parfois), mais le tout apparaît malheureusement assez tristement vain, à travers un discours un peu confus tourbillonnant entre l’amour, la foi et la nature… On espère que
Malick prendra un peu plus de temps pour son prochain film, et qu’il nous reviendra avec plus d’éclat !



Autres films de Terrence Malick :



La balade sauvage (Badlands) (1974)



Les moissons du ciel (1979)



Le nouveau monde (2006)



The tree of life (2011)































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3 commentaires:

  1. Quel ennui !... Son plus gros défaut reste l'absence d'un scénario digne de ce nom, c'est la grosse différence avec le magnifique "The tree of life". La fond sans fond ne colle pas avec la forme
    toujours aussi belle... 1/4

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  2. J'ai rarement été aussi d'accord avec toi  Très joli mais lassant au bout d'un moment. Par contre, ça m'a permis
    de me rendre compte que j'aimais bien Affleck

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  3. oui je trouve ça un peu triste finalement... tous les autres films de malick avaient été pour moi de purs émerveillements !

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