dimanche 27 janvier 2013

[Critique] Frankenhooker, de Frank Henenlotter


frankenhooker.jpg(Etats-Unis, 1989)



Le Jour du Saigneur # 100




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Pour célébrer ce 100e Jour du Saigneur, quoi de mieux que l'un des films les plus délirants du plus culte et underground des cinéastes de série B ?! Enjoy
!


« Frankenhooker », que l’on pourrait traduire subtilement par « Frankenpute » - sorte de dérivé de la créature de Frankenstein chez les péripatéticiennes -, est une nouvelle aberration filmique
sortie du cerveau malade du plus génial des réalisateurs de série Z Frank Henenlotter ! Après les cultissimes « Frère de sang (Basket Case) » et « Elmer le remue-méninges (Brain Damage) », le cinéaste revient avec ce «
remake underground et trash de La fiancée de Frankenstein », décrivant la création de « la première femme cousue main », comme le clame ironiquement la jaquette de mon DVD…

Jeffrey Franken est un électricien féru de médecine (un mélange explosif !), qui s’amuse à réaliser tout un tas d’expériences étranges, dont il ne sait jour_du_saigneur_bis.jpgvisiblement pas lui-même à quoi elles servent. Quand on lui demande ce qu’est cet étrange cerveau à un œil qui flotte dans un aquarium en
le regardant, il répond ne pas encore en être très sûr… Le jour où sa fiancée se fait déchiqueter par une tondeuse à gazon téléguidée qu’il avait fabriquée pour son beau-père, il a bien du mal à
s’en remettre (sauf lorsqu’il se donne un bon coup de perceuse dans le cerveau, après quoi ça repart !) et il se met alors au travail pour la ramener à la vie, à partir de la tête qu’il a
récupérée à la mort de la jeune femme et avec laquelle il dîne d’ailleurs tous les soirs… A lire un tel synopsis, vous comprendrez déjà combien « Frankenhooker » est une œuvre décalée, pour ne
pas dire détraquée, et combien l’humour y est aussi absurde que prégnant !

Pour reconstituer le corps manquant d’Elizabeth (sa fiancée), Jeffrey décide de se fournir dans les rues de New York interlopes où errent les prostituées… Pour choisir le corps le plus parfait,
il en rassemble plusieurs dans une chambre d’hôtel, sauf que tout tourne plutôt mal quand la vénalité et le comportement de droguées des filles les font se shooter à mort (c’est le cas de le dire
!) avec les drogues que Jeffrey avait préparé pour en tuer une seule… Hilarant moment que cette séquence d’anthologie au cours de laquelle les putes se mettent à exploser les unes après les
autres, disséminant morceaux de corps épars aux quatre coins de la pièce ! Quelque peu perturbé, ce bon vieux Jeffrey récupère ce qu’il peut pour s’en aller reconstruire façon puzzle sa fiancée
(en tâchant de ne pas l’affubler d’un sein plus gros que l’autre, par exemple…) et la réanimer via la foudre prévue cette nuit-là ! Et la comédie horrifique de se poursuivre à la résurrection de
la jeune femme, quand celle-ci s’en va déambuler dans les rues sordides de la ville, visiblement sous l’emprise de la mémoire perverse des corps de prostituées qui la composent désormais…

Véritable hommage à « Frankenstein » (le personnage principal porte le nom de Franken alors que celui de sa fiancée est Shelley, en référence à Mary Shelley, l’auteur du roman original), le film
de Frank Henenlotter s’en veut surtout le pendant parodique et obscène, tant on nage entre délire hilarant et perversité crasse… Les séquences cultes s’enchaînent à un rythme frénétique, avec
explosions de corps, répliques qui tuent, créatures mal raccommodées ou finale « horriblement drôle », dans un long métrage indubitablement jouissif et unique en son genre, véritable monument du
cinéma bis !



Autres films de Frank Henenlotter



Basket case (Frères de sang) (1982)



Basket Case 2 (Frères de sang 2) (1990)



Elmer, le remue-méninges (1987)































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2 commentaires:

  1. Wow, tu nous as encore dégoté là ce qui a tout l'air d'être un pur bijou du genre (dont je n'avais même jamais entendu parler! Il vient de là aussi, le jeune homme sur ta bannière du moment?). En
    tout cas, le film a l'air... électrisant, à l'image de ta rubrique dominicale ;) Bravo pour la 100e, vivement les suivantes !

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  2. arf, je viens de changer la bannière... mais non, le jeune homme qui se sortait le cerveau par l'oreille est le "héros" (zéro ?) de "brain damage" (aka Elmer le remue-méninge en VF), un autre
    fabuleux film du génial henenlotter ! et dire qu'il me reste encore 2 ou 3 films à découvrir de ce cinéaste... cool !


    merci pour la 100e et j'espère vous électriser encore longtemps avec quelques trucs étonnants... je viens justement de remettre la main sur un ofni complètement WTF ! (à suivre donc... ;)

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