lundi 21 janvier 2013

[Analyse] Le style de Quentin Tarantino : un cinéma de pédés ?


quentin_tarantino.jpgLoin de moi l’idée de semer le trouble sur
la personnalité ou l’identité sexuelle du cinéaste culte Quentin Tarantino, à qui l’on prête régulièrement des liaisons « éclair » avec des stars (une façon discrète de faire diversion ?), mais
son cinéma contient néanmoins divers éléments pour le moins assez étonnants en matière de « culture gay »… La plupart des arguments que je m’apprête à vous énumérer sont honteusement pillés d’un
court article du magazine Têtu (numéro 184 de janvier 2013), mais ils m’ont tellement amusé que je tenais à les partager avec vous ! (dites-le que je suis sympa, allez !)

D’abord, ses films proposent généralement un univers très masculin, fleurant bon la testostérone et mettant en scène des hommes qui se trouvent généralement plutôt bien entre eux, échangeant
d'ailleurs verbalement des "fuck" à tout va... Le milieu des gangsters de ses premiers films démontre la beauté d’une belle et forte amitié entre garçons (sensibles ?) : les dialogues si joueurs
entre John Travolta et Samuel L. Jackson dans « Pulp Fiction » l’attestent ardemment ! Mais l’exemple le plus parlant demeure le film fondateur « Reservoir Dogs », probablement le plus « gay » du
réalisateur. Une bande de gangsters qui prend le soin de se saper en costards, déjà c’est louche, mais lorsqu’ils s’amusent à se renommer selon les couleurs de l’arc-en-ciel (avec notamment un
Mister Pink), on en reste coi… mais le plus flagrant se situe sans doute dans leurs conversations, notamment lorsqu’ils passent tout un repas à faire
l’analyse sémantique des paroles de « Like a virgin » de Madonna
, icône gay par excellence ! Et lorsque Tim Roth se vide de son sang sous le regard d’Harvey Keitel et qu’il le supplie de le
prendre dans ses bras, la scène est tellement émouvante, leur étreinte se révélant pleine d’amour…

La sexualité, souvent absente, de ses personnages est en outre une donnée importante à prendre en compte dans cette perspective… Si les relations hétérosexuelles se situent souvent hors champs
(voire encore la scène elliptique où Django retrouve enfin sa bien-aimée dans le dernier « Django Unchained »), le sexe entre hommes y est montré de façon explicite, même s’il
s’avère carrément trash : le « plan cave » dans lequel Bruce Willis et Ving Rhames se retrouvent dans « Pulp Fiction », joliment ficelés de cuir,
bâillonnés avec une boule en latex et sodomisés abruptement par leurs geôliers, finit d’ailleurs par un bel échange de bons procédés SM avec le personnage de Ving Rhames qui va terminer les
méchants « à la flamme bien moyenâgeuse »… Et lorsqu’il y a désir de femme, celle-ci est généralement mythifiée, adulée, voire fétichisée (le trip de Tarantino sur les pieds, c’est bien connu !),
comme si l’objet de ce désir devait finalement être tenu en respect, et par là même à distance…

Cette dévotion à la femme provoque d’ailleurs dans le cinéma de Tarantino un féminisme typiquement rallié à la cause gay ! Qu’il s’agisse de « Kill Bill » ou de « Boulevard de la mort », ces
films mettent en scène des femmes fortes et carrément butches (demeurant toutefois toujours hyper féminines), qui se battent comme des hommes et soumettent justement les hommes, desquels elles
ressentent le besoin de se venger, en les humiliant exactement comme elles-mêmes ont été humiliées… et les héroïnes de « Boulevard de la mort » deviennent en cela le parfait exemple de lesbiennes
über-militantes !

Et si l’on n’oubliera pas la tirade hilarante de Quentin Tarantino l’acteur à propos de « Top Gun
» dans « Sleep with me », faisant du film de Tony Scott un pur plaidoyer de la cause homosexuelle
, on demeure fasciné de la manie qu’a le cinéaste de s’entourer de stars sur lesquelles
planent diverses rumeurs sur leur orientation sexuelle : Leonardo DiCaprio, Jamie Foxx (qui s’est senti d’ailleurs obligé de démentir officiellement les soupçons, tant il avait été pris en flag)…
et peut-être bientôt Lady Gaga, icône gay toute contemporaine, que Tarantino trouve « fascinante » et avec laquelle il a récemment déclaré vouloir travailler. (To be continued…)































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5 commentaires:

  1. Héhé, amusant ton article... et qui l'eut cru, surtout ?

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  2. C'est n'importe quoi !

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  3. Amusant, cet article, et bien écrit, comme toujours.
    C'est un point de vue qui n'est pas dénué d'intérêt, ma foi.
    Je n'ai pas encore vu Django, mais je viens justement de revoir "Pulp fiction" (que je n'avais vu qu'une fois lors de sa sortie et dont, shame on me, je ne me souvenais guère). Il est vrai
    que malgré leur virilité exacerbée, les personnages ne se laissent guère aller au plaisir charnel! C'est un peu "sex, drugs & rock'n roll" mais sans le sexe. Quentin gratifie en revanche le
    spectateur d'un full frontal fugitif de Bruce Willis sortant de sa douche qu'on interprétera comme on voudra!

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  4. merci pour le compliment ! et cool, tu apportes en plus de l'eau à mon moulin... et ça me donne fichtrement l'envie de revoir pulp (le film culte de mon adolescence... ;) rien que pour voir ce
    que tu dis ! :)

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  5. C'est bien pensé et pas étonnant tellement son ciné est assexué. Les personnages (hommes comme femmes) sont virils mais ça s'arrête là.


    No problémo, au contraire, si dualité interne il y a chez QT cela nourrit et enrichit ses films. Et c'est que du bonus pour nous.


    (tiens, je ne savais pas pour Léo  )

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