jeudi 24 mai 2012

[Critique] Moonrise Kingdom, de Wes Anderson



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(Etats-Unis, 2012)



Sortie le 16 mai 2012




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Wes Anderson est un esthète né ! Il l’a déjà de nombreuses fois prouvé, jusqu’à ce « Fantastic Mr. Fox » qui marquait une apogée proprement miraculeuse il y a deux ans…
Il récidive cette fois avec de « vrais » personnages, humains et joués par des acteurs, dans un « Moonrise Kingdom » où tout semble minutieusement théâtralisé à l’extrême ! La mise en scène

festival cannes 2012
est à la fois fluide et maîtrisée, tout en
multipliant les morceaux de bravoure technique assez incroyables : rien que les travellings inauguraux sont absolument admirables, déroulant l’étendue du décor en un seul mouvement (certes
truqué, mais on n’y voit que du feu !) et présentant les personnages au son d’une musique qui décrit la composition d’un orchestre en isolant tour à tour les divers instruments… A partir de là,
le film est un enchevêtrement de détails subtils et savoureux, dont le ludisme fait finalement tout le sel du cinéma de Wes Anderson !

Car le cinéaste est proprement un joueur : il joue avec tout ce qu’il filme, multiplie les petites saynètes surdécoupées, alternant allègrement plans larges et gros plans en permanence, dans des
décors qui semblent toujours parfaitement agencés… Tout est ainsi savamment amené, comme une énumération de situations et de rebondissements logiques, donnant progressivement son rythme – très
soutenu – à ce long métrage original et décalé. Anderson se joue également des clichés en permanence : il aime notamment à donner aux enfants des comportements et des attitudes d’adultes, afin de
justement mieux montrer les ridicules des grandes personnes qui s’agitent un peu vainement autour de la disparition de deux enfants de douze ans, apparemment sincèrement épris l’un de l’autre… On
aime vraiment cette parodie miniature des mœurs et des préjugés, le tout tiré au cordeau de façon impressionnante !

On aime également le ton résolument fantaisiste et grotesque de l’ensemble, où rien de vraiment grave ne semble pouvoir arriver… Quand le jeune garçon amoureux se fait littéralement foudroyé par
un éclair, il en ressort tout juste un peu noirci et un peu plus « électrique », notamment lors des baisers qu’il donne à sa bien aimée ! De même la chute de trois personnages d’un clocher dans
les dernières scènes du film se révèle tout bonnement hilarante ! Wes Anderson s’amuse de tout sans complexe (au point que le film a été classé PG-13 aux Etats-Unis à cause de sa façon de mêler
l’enfance à la sexualité ou encore de faire fumer la pipe à un jeune garçon) et c’est justement cela qui nous amuse le plus dans « Moonrise Kingdom »… Tout comme les acteurs, tous excellents,
depuis la troupe d’enfants parfaitement castés jusqu’au acteurs confirmés et plus âgés : Edward Norton est épatant en chef scout consciencieux, Bruce Willis au top en policier esseulé, Tilda
Swinton délicieusement cruelle en incarnation inflexible des « services sociaux », et le couple bancal formé par Bill Murray et Frances McDormand est un vivier de travers parentaux… A savourer
sans modération et sans se prendre la tête non plus !



Perspective :



- Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson































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6 commentaires:

  1. C'est quand même un sacré trip le cinéma d'Anderson. Pour ma part j'aime bien sans pour autant y rentrer totalement du coup je me suis bien amusé devant ce film mais je le reverrais qu'avec
    modération ;-)

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  2. un très beau conte initiatique où la maturité change de génération... 3/4

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  3. Mais oui c'est vachement bien ! Alors pourquoi ne pas mettre "brillant", vas-y lâche toi met une étoile de plus ^^

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  4. Même commentaire que neil : "Moonrise Kingdom" aurait mérité une petite étoile de plus ! :) Un grand coup de coeur pour ma part

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  5. roh 2 étoiles c'est tout de même une excellente note hein ! :)

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