mardi 12 avril 2011

[Critique] Scream 2, de Wes Craven



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Scream 2, de Wes Craven (Etats-Unis, 1997)



Note :
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Avec « Scream 2 », le cinéaste Wes Craven et son scénariste Kevin Williamson obtiennent des largesses et des moyens rarement vus pour un film d’horreur (liés au succès planétaire du premier « Scream ») et peuvent ainsi réaliser une suite à la hauteur de leurs ambitions, une sorte de
calque un peu « plus tout » du film d’origine : plus d’argent, plus de meurtres, plus de décors, plus d’effets spéciaux, plus de stars (du petit écran en tout cas)… Du coup, ils mettent le
paquet, aussi bien matériel que créatif, et finissent par obtenir un second volet quasiment supérieur au premier, comme s’ils cherchaient finalement à faire mentir le personnage le plus drôle de
la saga (l’inénarrable Randy, fan absolu du cinéma d’épouvante), qui soutient que toutes les suites d’un film sont fatalement moins réussies que l’original !

« Film concept » par bien des aspects, « Scream 2 » ose aller encore plus loin que son prédécesseur dans le spectacle de la mise en abyme. Le film s’ouvre par exemple dans un cinéma, où est
projeté « Stab », le film adapté des évènements survenus dans le premier opus : une fiction dans la fiction, voilà qui commence à donner le vertige ! Mais ça ne s’arrête pas là, puisque « Scream
2 » met finalement en scène toute une série de crimes qui s’inspirent directement de ceux du long métrage précédent : remake ? hommage ? suite ? La question se pose joliment, faisant déclarer par
l’un des personnages au chef de la police : « Je crois que vous avez un plagiat sur les bras ! » Et si le film s’ouvre dans une salle de cinéma (lieu même de son existence initiale), son
dénouement se déroule sur une scène de théâtre, autre haut lieu de la mise en scène : Craven ne lésine d’ailleurs pas sur les jeux de changement de décors, de bruitages, de coups de théâtre
hallucinants, de morts et de « résurrections » versant dans un spectacle « grand guignol » parfaitement assumé et joyeusement réjouissant !

« Scream 2 » se joue d’ailleurs des références et des clichés du genre avec une jubilation bien visible. Depuis une large poignée de répliques qui tuent (genre « Tu as un côté Linda Hamilton que
j’aime » à l’égard de l’héroïne Sidney, plus combative que jamais) jusqu’à des détournements savoureux (un couple de blacks dissertent sur l’absence de personnages noirs dans le cinéma gore alors
qu’ils se trouvent justement dans un film d’horreur), le film s’avère d’un bout à l’autre ludique à souhait ! Quel bonheur de constater encore que si Sidney craignait dans le premier « Scream »
que son personnage soit joué par Tori Spelling si jamais leur histoire était adaptée à l’écran, il se trouve dans ce second volet que c’est justement l’actrice en question qui interprète son rôle
dans « Stab »… Furieusement ironique !

Mais même si « Scream 2 » s’impose comme un film hilarant à de nombreuses reprises, il n’en oublie pas pour autant son statut premier de film d’horreur, en suivant notamment une ligne
scénaristique classique et efficace, tout en réservant pas mal de surprises et d’innovations… Wes Craven réussit ainsi plusieurs scènes d’horreur absolument incroyables et iconoclastes : le
meurtre dans la salle de cinéma au début du film devant un public persuadé qu’il s’agit d’une mise en scène (mise en abyme, encore !), la mort atroce de Randy en plein jour dans un lieu public
(comme quoi l’angoisse ne naît pas forcément qu’au cœur de la nuit), ou encore une victime poignardée hurlant derrière une vitre insonorisée sans que la personne de l’autre côté de la vitre ne
puisse l’entendre… Un film magistral au final, en forme de leçon de cinéma !



 



Mise en perspective :



- Scream, de Wes Craven



Toute la saga "Scream" vue par Phil Siné































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8 commentaires:

  1. c'est bon de te lire pour me remémorer le fil du film que je n'ai point revu depuis sa sortie. Je le trouve en deça du 1. Car cette mise en abyme avait déjà été vachement utilisée dans l'ultime
    freddy de Craven


    Ca faisait bcp moins flipper je pense, à trop vouloir pousser le délire d'une lecture en filigrane.


     


    Ber

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  2. le 2 meilleur que le premier ?!... Pas du tout d'accord. Pour moi "Scream" 4/4, "Scream 2" 2/4 et "Scream 3" 2/4 ... Le second opus râte complètement le suspense et les rebondissements à
    répétition placés de façon lourdingue à la fin du film m'ont gâché le résulat :(

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  3. Je crois qu'on est les seuls à préfére la suite à l'original my friend :)


    Tu as raison, il va plus loin dans tout! La mise en abyme est géniale. Et putain, j'étais trop dégoûté pour Randy!

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  4. une très bonne suite même si je préfère le premier opus.

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  5. Pas meilleur que le premier mais tout aussi jouissif pourtant en gardant ce qui fait la force de ce slasher pas si léger qu'il n'y parait et drolement efficace pour peu qu'on se laisse prendre au
    jeu.

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  6. Ce Scream est sympa. Comme tu le dis, il va à fond dans le décalage, dans l'auto-citation et dans le grand-guignol. Mais le probléme, c'est que le film souffre bizarrement d'un manque flagrant de
    rythme à comparer du premier.

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  7. J'ai bien peur de confondre les suites. je me souviens de ce début dans une salle de cinéma et après j'ai des réminicences de salles de cours dans une fac de cinéma où ils discourent sur
    l'utilité des suites : c'est bien dans celui-là ?
    Je l'avais bien aimé, même si sur la durée je trouvais que le concept s'auto-détruisait. J'avais tout de même passé un bon moment devant (ah oui et le twist final était marrant je crois...)

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  8. J'ai une affection particulière pour celui-ci, même si ce n'est pas aussi bon que le premier sur la longueur, il contient d'excellentes séquences !

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