dimanche 3 avril 2011

[Critique] Phantasm 4 : Oblivion, de Don Coscarelli


jour du saigneur
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Phantasm 4 : oblivion, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1998)



Note :
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Dernier « Phantasm » à ce jour, ce quatrième volet possède au moins un joli titre, dans lequel son numéro est d’ailleurs dissimulé subtilement : le « i » et le « v » d’« oblivion » formant un «
IV » dans le générique… marrant, non ? Après un résumé des épisodes précédents, on a d’abord l’impression que le film veut en découdre avec la saga en s’imposant comme l’ultime chapitre : « Le
jeu final va commencer » énonce solennellement le « tall man » ! Et même si la fin reste ouverte, force est de constater qu’elle n’attend pas (forcément) de suite supplémentaire… (On va y
revenir)

« J’étais un marchand de glace… Maintenant, je suis un soldat ! », déclare joliment le narrateur, ce bon vieux Reggie Banister, dans un élan de bisserie rigolarde, pour faire le point sur la
situation en début de métrage. La suite nous fait demeurer dans les mêmes problématiques que les précédents films, avec des boules, un croque-mort, du sang jaune et des dimensions parallèles…
sauf qu’au bout du compte ça lasse peut-être un peu, à force ? On ne sait jamais vraiment où l’on va, mais le suspense entretenu quant à la suite ne nous passionne justement plus
complètement…

Bien sûr, un nouveau fil directeur vient apporter à cet opus son lot de « révélations », orientées principalement du côté du croque-mort géant, de son passé et de ses origines… On apprendra ainsi
son véritable nom (ah, ce bon vieux Jebediah Morningside, dont le nom de famille correspond étrangement à celui de la ville où tout a commencé !), mais également des éléments sur ses étranges
pouvoirs : dons de télékinésie, « fourche dimensionnelle » permettant de voyager entre les dimensions mais aussi à travers le temps… D’ailleurs, Michael utilise furieusement les fourches au cours
de l’épisode et semble devenir quelqu’un d’autre, capable de maîtriser certains pouvoirs… Deviendrait-il finalement un nouveau « tall man » ? Ou s’aventure-t-il tout simplement un peu plus loin
dans la folie ? On se gardera toutefois d’en conclure qu’il « perd la boule », dans la mesure où il commence lui aussi à contrôler les « sphères » sanguinaires du croque-mort…

Bref ! Coscarelli multiplie les belles images qu’on ne comprend pas vraiment au cours de ce « Phantasm 4 », comme s’il cherchait à se faire plaisir : un beau coucher de soleil façon « L’exorciste
», un pendu se balançant à un arbre au milieu d’une immense plaine désertique, un champ de « fourches dimensionnelles » qui semblent pousser sous nos yeux ébahis… Sans scrupules, le cinéaste se
permet aussi d’incroyables flash-back dont l’intérêt reste encore à prouver, mais qui lui permettent au moins de recycler les rushes non utilisées du premier film ! Quelques scènes d’action
viennent enfin s’incruster dans toute cette « poésie » visuelle : l’attaque d’un policier à sang jaune (?) ou encore l’éternel accident de voiture… suite auquel on entendra la réplique qui tue et
qui oriente finalement tout le film : « Attendez, je croyais que les voitures n’explosaient que dans les films… »

Voilà donc où Don Coscarelli voulait encore une fois nous amener : en plein fantasme fictionnel et cinématographique ! Si ce « Phantasm oblivion » demeure moins rythmé que les deux précédents, il
rejoint en fait l’univers du premier, en cherchant à créer une « ambiance » plutôt qu’une
cohérence scénaristique… On nage ainsi toujours dans les rêveries de Michael, ou de Reggie, ou… peu importe de qui, au fond, l’essentiel étant visiblement l’effet ainsi obtenu ! La fin recentre
quand même les choses en nous rappelant que « Tout est dans la tête » de Michael, avec cette mystérieuse phrase alors que l’on assiste au souvenir de la rencontre de Michael avec le marchand de
glace Reggie quand il était plus jeune : « C’était le vent… rien que le vent… » Tout ça pour en arriver à un immense vide alors ?

Mais un vide non dénué de plaisir non plus, un plaisir onirique certes, mais aussi humoristique, spécialement lorsque l’intrigue se redirige sur Reggie : comme à chaque épisode, il rencontre une
jeune femme pour satisfaire ses débordement libidineux, avec scène de douche incluse… et quelle rigolade surtout quand deux boules prêtes à tuer lui sortent par les seins : proprement
hallucinant, déviant et jubilatoire ! Un beau geste filmique, en somme, même si un « Phantasm 5 », un temps envisagé, ne contrarierait certainement personne à demeurer dans les placards…



 



Mise en perspective :



- Phantasm, de Don Coscarelli



- Phantasm 2, de Don Coscarelli



- Phantasm 3 : le seigneur de la mort, de Don Coscarelli



- Dar l’invincible, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1982)































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