samedi 2 avril 2011

[Critique] La proie, d’Eric Valette



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La proie, d’Eric Valette (France, 2010)



Sortie le 13 avril 2011



Note :
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Nouvelle tentative du cinéma français dans l’univers très codé du cinéma de genre, on ne peut pas dire que « La proie » soit une franche réussite… Très vite, on sent notamment que cette histoire
de « serial killer » poli (et donc français !) qui utilise l’ADN se son ex-compagnon de cellule lors d’un séjour en prison pour lui mettre ses propres meurtres sur le dos, manque cruellement de
crédibilité ! Il faut dire que le scénario ne semble pas avoir été écrit avec une grande finesse, enchaîne les situations convenues, et propose surtout des personnages caricaturaux et sans
profondeur, souvent psychologiquement inaboutis… Si l’on rajoute à ça des erreurs de casting flagrantes, quand ce ne sont pas carrément les acteurs qui sont mauvais (voir Stéphane Debac,
lamentable dans la peau du tueur en série !), on comprendra la gêne à regarder un tel gâchis. Albert Dupontel, Natacha Régnier, Sergi Lopez et quelques autres font ce qu’ils peuvent, mais force
est de constater surtout que le cinéma français ne possède pas les interprètes qu’il lui faudrait pour enfin percer dans de domaine des films de genre ou de la série B ! En gros les moyens sont
là, mais pas les talents…

On sent un sérieux effort côté mise en scène, avec une belle efficacité visuelle ou un montage nerveux, mais le réalisateur s’applique presque trop finalement… L’influence du cinéma américain est
évidente à chaque plan et « La proie » ne recèle pour le coup pas la moindre originalité : elle recycle sans talent des images et des clichés déjà mille fois revus ! Sans compter que cette
volonté incessante du film de vouloir à tout prix multiplier les scènes d’action, quitte à devenir indigeste et à lasser, finit par rendre le tout parfaitement invraisemblable : à force de se
sortir de n’importe quelle cascade, le héros en deviendrait presque un surhomme, se relevant aussitôt après chaque chute de cinq étages et toujours prêt à courir comme un lièvre… Bref : le
thriller talentueux, subtil et virtuose à la française, ce n’est visiblement pas encore pour tout de suite !



 



Mise en perspective :



- La horde, de Yannick Dahan et Benjamin Rocher (France, 2010)



- La meute, de Franck Richard (France, 2010)



- Captifs, de Yann Gozlan (France, 2010)































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3 commentaires:

  1. Ah ba moi qui attendait beaucoup ce film, tu m'as refroidit. Tu a vu A Bout Portant ? Il était super celui ci.

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  2. Alors je l'ai vu et je te trouve un peu trop dur avec ce film. Les intérprétes sont bons (Debac est crédible je trouve même si le coté "coulant" de son personnage et de sa voix est un peu
    surligné), les scènes d'action sont réussis. Le film se situe dans le moyenne supérieur du genre.
    Aprés, quelques fautes de goûts, une mise en place longuette et surtout, comme tu le soulignes, des tics de ciné Hollywoodien (le tueur qui rattrape Dupontel juste en marchant).

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  3. "surligné" c'est peu de le dire ! ;)


    oui on sent les moyens, mais il manque la finesse d'un regard ou tout simplement un style personnel... et puis les scènes d'action sont trop poussives pour finalement pas grand chose... c'est
    quoi ? "fast & furious" ?!

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