mardi 22 mars 2011

[Critique] The Fall, de Tarsem Singh


the fall



The Fall, de Tarsem Singh (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Inde, 2006)



Note :
star.gif

star.gif




Produit par David Fincher et Spike Jonze, « The Fall » est un film superbe, à l’originalité indéniable, qui n’a pourtant mystérieusement jamais trouvé le chemin des salles obscures en France… Si
l’histoire que raconte ce long métrage est relativement secondaire, elle n’en demeure pas moins pétrie d’émotion pure : dans les années 1920, une petite fille et un jeune cascadeur de cinéma se
rencontrent dans un hôpital, où chacun est en convalescence, la première suite à une mauvaise chute, le second après une cascade qui lui a fait perdre l’usage de ses deux jambes… Pour faire
plaisir à la petite fille, le jeune homme va se lancer dans le récit rocambolesque des aventures extraordinaires de cinq personnages s’alliant pour combattre le cruel gouverneur Odieux, qui leur
a fait à chacun le plus grand mal. Peu à peu, la fiction et la réalité virevoltent et tourbillonnent autour des deux personnages hospitalisés, dont les solitudes respectives se mélangent dans une
vibrante affection…

Si l’on peut être ému par le destin des héros de « The Fall », le film s’impose pourtant avant tout comme une incroyable aventure sensorielle, une expérience audiovisuelle unique et souvent très
troublante… Grâce à un tournage étalé sur quatre années et dans plus de vingt pays, le long métrage marque en effet d’emblée par une identité plastique littéralement extraordinaire : des décors
somptueux, une mise en scène exaltant une lumière intense et des couleurs chatoyantes… il émane de la vision de « The Fall » un sentiment de grandeur admirable, bercée par une poésie picturale
lyrique et proprement incomparable ! Bel objet, le film propose une fantaisie marquante et des enchaînements scénographiques à la fois très impressionnants et d’un genre tout à fait inédit… On
dévore alors ces images avec une délectation sans borne, plongeant littéralement dans cet univers gracieux et esthétiquement jubilatoire !

Mais la beauté du film, en forme d’exercice de style virtuose, n’est pas pour autant stérile : elle sert non seulement une intrigue pleine d’aventures et de rebondissements, mais aussi de très
jolies émotions… La plus belle pourrait être cette subtile sensation de se trouver devant une œuvre somme dédiée à la toute puissance du cinéma. « The Fall » deviendrait alors une sorte d’hommage
admiratif et hiératique au pouvoir évocateur du septième art : si le narrateur de la fiction à l’intérieur de la fiction est d’ailleurs lui-même un maillon très particulier de l’industrie du
cinéma (il est cascadeur sur les plateaux), il démontre par sa seule parole et par son imagination toute la magie qu’il y a à créer des images… Des mots qui créent des images qui créent des
mondes extraordinaires, où se déroulent des histoires qui permettent au cascadeur paralysé de prolonger virtuellement sa vie, et plus largement aux spectateurs de vivre par procuration leurs
rêves les plus fous…































  • Plus










12 commentaires:

  1. Je me situe quelque part entre vous deux, séduit par la beauté surréelle des cadres et touché par la relation entre les deux personnages.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis totalement conquis, l'histoire est très émouvante et la beauté plastique emporte le spectateur. Y a de nombreux hommages à de grand cinéastes ici et là. Vraiment dommage qu'il n'ait pas
    eu droit à une distribution en salles en France.

    RépondreSupprimer
  3. Ce film m'a épatée visuellement parlant mais je n'ai pas réussi à être émue par les personnages, il me manquait juste un tout petit queqlue chose pour que je m'y attache.

    RépondreSupprimer
  4. Visuellement c'était vraiment incroyable. Je suis bien content de l'avoir vu sur grand écran en 35mm^^

    RépondreSupprimer
  5. Une expérience à tenter en somme.


    Je vais appeler mon dealer.

    RépondreSupprimer
  6. Pour moi c'est un chef d'oeuvre... le plus beau film cette année là qui n'a même pas eu la justice minimal d'une sortie en salle pourtant bien méritée. D'une beauté formelle à couper le souffle,
    d'un romanesque merveilleux et j'ai terminé le film en sanglots.


     

    RépondreSupprimer
  7. Moins farfelu que Gilliam ; y a une liste de références potentielles ici : http://www.dvdrama.com/news-35302-the-fall-patchwork-cinephile.php je suis assez d'accord, sauf pour El topo,
    c'est tiré par les cheveux !

    RépondreSupprimer
  8. Non, DTV aussi pour nous (faut pas rêver hein!).

    RépondreSupprimer
  9. On ne peut pas tout connaitre ;) D'ailleurs, si tu n'as pas vu Andreï Roublev de Tarkovski, je te le recommande vivement. Je pense qu'il s'agit d'un des plus grands films jamais réalisé. 3H de
    cinéma sous sa forme la plus pure et la plus puissante.

    RépondreSupprimer
  10. Non la référence à Tarkovski est avec le cheval réfléchi à l'envers par la caméra obscura de la serrure de porte ;)

    RépondreSupprimer
  11. une histoire de cheval en tout cas... si j'ai l'occasion, donc ! ;)

    RépondreSupprimer