dimanche 27 mars 2011

[Critique] Phantasm 3 : le seigneur de la mort, de Don Coscarelli


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Phantasm 3 : le seigneur de la mort, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1994)



Note :
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Quitte à imposer au film un sous-titre français complètement débile (« Le seigneur de la mort »), il aurait été plus judicieux de choisir une formule du genre « Le maître des boules », tant les
fameuses sphères métalliques commandées par le croque-mort infernal semblent ici au cœur de l’action ! « Phantasm 3 » nous en apprend en effet un peu plus sur cette question laissée en suspens
par les films précédents (entre de nombreuses autres interrogations !) : elles contiennent en réalité des morceaux des cerveaux des morts que le « tall man » transforme ensuite en nains
acariâtres… La fin du film nous présentera dans une séquence mémorable des centaines de sphères ainsi créées, toutes trépignant d’entrer en action pour aller creuser dans quelques chairs humaines
passant par là !

Mais hormis ces menues explications sur les sphères, les origines du croque-mort et le but de ses mystérieuses actions demeurent toujours aussi ésotériques et « phantasmatiques », si l’on peut
dire. Ce n’est cependant pas vraiment un problème, tant l’enchaînement de mystères et d’images étranges sont en quelque sorte la marque de fabrique de la saga culte et unique de Don
Coscarelli…

Même s’il n’est largement pas le meilleur film de la série, alignant les séquences un peu absurdes (la réapparition de Jodi, le grand frère décédé de Mike, sous la forme d’une « gentille »
sphère) ou les gags franchement lourdingues (l’éternel humour potache et graveleux de Reggie), « Phantasm III » a au moins le mérite de renouveler un peu l’histoire et de proposer de nouvelles
perspectives pour les différents personnages…

Si Michael Baldwin reprend ici le rôle de Mike (après avoir été remplacé par James LeGros pour le second opus), il disparaît néanmoins dès le début du film (pas forcément la meilleure idée
du scénario), enlevé par le maléfique « tall man », pour réapparaître une heure plus tard, dans un état de plus en plus affolant, le faisant franchir les portes de la folie… On revient alors au
cœur même de la thématique du premier « Phantasm » !

Du coup, le film est essentiellement mené par le personnage de Reggie, qui va s’affubler en chemin d’un jeune garçon maîtrisant à la perfection les armes à feu et d’une black militaire
spécialiste en arts martiaux, visiblement un brin lesbienne… Leurs incroyables aventures demeurent toujours trépidantes et mouvementées, multipliant souvent les rebondissements et les coups de
théâtre… Au fond, « Phantasm » nous fascine toujours, notamment dans sa capacité à nous mener la plupart du temps là on s’y attend le moins et dans la propension de Coscarelli à enchaîner
parfaitement ses films, commençant chaque nouveau volet exactement avec la dernière scène du précédent : une forme de cohérence au milieu d’une atmosphère d’incohérence ! On se laisse ainsi
emporter dans un mélange délirant d’action, d’aventures, de gore et d’étrangeté, porté par un ton constamment décalé. La saga maintient son principe de départ en baignant son spectateur dans un
océan d’incertitudes et de flottement hallucinatoire : « Ne crois pas tout ce que tu vois », dira d’ailleurs un personnage, « comprendre prend plus de temps ! » Et comme toujours, lorsque l’on
croit que tout est enfin terminé, le film se croit obligé de relancer encore une fois la machinerie, en laissant le mot de la fin au croque-mort géant : « Rien n’est jamais fini ! » Et « Phantasm
4 » fera en effet son apparition quelques années plus tard… (à suivre)



 



Mise en perspective :



- Phantasm, de Don Coscarelli



- Phantasm 2, de Don Coscarelli



- Phantasm 4 : Oblivion, de Don Coscarelli



- Dar l’invincible, de Don Coscarelli (Etats-Unis, 1982)































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