mardi 1 mars 2011

[Critique] Amours salées et plaisirs sucrés, de Joaquin Oristrell



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Amours salées et plaisirs sucrés, de Joaquin Oristrell (Espagne, 2008)



Sortie le 23 février 2011



Note :
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Voilà une comédie espagnole aussi sympathique que savoureuse, sans grande prétention non plus mais que l’on peut déguster avec le même plaisir que les gens qui s’extasient devant les plats que la
belle Sofia élabore tout au long du film, déterminée à devenir l’une des plus grandes chefs cuisinières de son pays… Aidée de Toni, le mari amoureux et financier, et de Frank, l’amant sensuel et
habile en affaire, elle va se composer une vie peu conventionnelle, partagée entre l’ouverture d’un restaurant et un ménage à trois épanoui. Bien sûr, ses mœurs légères et exaltées ne sont pas du
goût de tous, occupés à médire entre commérages et jalousies…

Partagée entre les désirs et les conventions, souvent pétrie de doutes et d’hésitations, la vie va bon train et la mise en scène de Joaquin Oristrell la rend plus trépidante encore, à l’aide
notamment de bien belles ellipses, qui nous permettent souvent de sauter en un éclair et une habile transition quelques années un peu moins riches en rebondissements… Du coup, on ne s’ennuie pas
dans cette rafraîchissante comédie, qui sait vivre avec son temps tout en rendant hommage à un cinéma admiré, quelque part entre l’exubérance d’Almodovar et le romantisme de François Truffaut.
L’évolution des mœurs de la société est évoquée de façon parfaitement dédramatisée, présentant par exemple un père homosexuel à ses heures avec le consentement de sa femme et des dérives de plus
en plus sensuelles entre les deux garçons du triolisme, qui pourtant se détestaient à la base, en rivaux éternels brûlants pour la sulfureuse Sofia !

On s’amuse, on rit beaucoup de ces « Amours salées et plaisirs sucrés », mais on s’attache aussi avec plaisir à ces personnages charmants et vivants. La métaphore culinaire les rend tous
absolument délicieux et a même été savamment étudiée par le cinéaste, qui explique notamment avoir associé chacun de ses héros à un aliment bien particulier : « J’associe le personnage de Frank
(l'amant) au vin rouge pour son obscurité et sa noblesse. Comme les bons crus, c’est un personnage fort qui séduit, enivre et prend du corps avec les années. Toni (le mari) est le pain parce
qu’il est là au quotidien. C’est l’ingrédient essentiel qui donne du sens aux autres. Quelque chose d’humble, fait de manière familiale, au four. Sans lui, il manque quelque chose d’élémentaire à
table ! Comme l’huile, Sofia est sensuelle, glissante et elle colle à la peau. Comme l’olive, qui est le fruit d’un arbre, c’est quelqu’un qui garde à la fois des racines mais dont les branches
cherchent le ciel. Dans son cas : l’art, la création, le rêve ».































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3 commentaires:

  1. C'est un joli petit film que j'avais bien apprécié. Pas révolutionnaire, mais très sympathique. Et ces deux garçons sont tout à fait charmants !

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  2. alors ma mission est réussie ! :)

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