samedi 24 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (4/5)

X-files : Aux frontières du réel
créée par Chris Carter
(Etats-Unis, 1993-2002)

★★★

[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

4. Une série "out there"

« The truth is out there » clame le générique de la série « X-files ». Cette sentence, traduit en français par "la vérité est ailleurs", est le fondement même de la philosophie de la série. Elle pose d'emblée le précepte que rien, sans exception, ne peut être acquis, et que toute vérité demeure instable et par là même insaisissable...

Depuis son commencement, le feuilleton se veut inquiétant et la meilleure façon qu'il trouve pour y parvenir est de laisser constamment le spectateur dans le doute et le questionnement, balisant son chemin de multiples chausse-trappes et de faux-semblants. Il demeure probablement l'une des seules fictions télévisuelles de l'ambiguïté pure ! La vérité et les savoirs vacillent incessamment ; tout change et tout bascule quasiment à chaque nouvelle scène.

Ce que le spectateur voit à l'écran, c'est uniquement les morceaux d'un tout, perçus par une conscience subjective. Non seulement, il ne connaît jamais le tout (la Vérité inatteignable), mais en
plus on ne lui propose que des interprétations des faits. Seuls les hypothèses et les convictions des divers personnages sont rapportées. Les épisodes se suivent et ne font qu'accumuler les incertitudes, à force justement de multiplier les explications possibles, dont aucune n'est définitive ! Scully le dira elle-même à propos des « affaires non-classées » (le service du FBI dans lequel travaillent les agents) : celles-ci ont finalement pour rôle d'ouvrir des portes qui mènent à d'autres portes...

Multipliant les incertitudes, la série n'est ainsi jamais rassurante. Le parti pris artistique n'arrange guère les choses, puisque chaque épisode se révèle virtuose dans l'art de l'ellipse et de nombreux personnages demeurent désespérément insaisissables, jouant double ou triple jeu et répandant contrevérités sur contrevérités.

Tout ne semble que faux-semblants dans les « X-files ». Le spectateur reçoit des bribes d'informations éparses, qu'il doit de lui-même tenter de rassembler et de lier pour essayer de comprendre... Seulement comme les choses ne sont jamais ce qu'on croit qu'elles sont, il demeure bien souvent impossible de saisir la vérité. Est-ce à dire qu'elle n'existe pas ? Ou alors qu'elle est propre à chaque être humain ?

Ce qui est fascinant, c'est qu'à chaque rebondissement et qu'à chaque nouvelle découverte, les nouvelles théories échafaudées tiennent la route par rapport à tout ce qui a précédé. A ce propos, les critiques, qui ont accusé au bout de plusieurs saisons la série de se perdre en incohérences et invraisemblances, sont dans l'erreur la plus complète... Tout simplement parce que dans « X-files », rien n'est jamais dit ou montré clairement, tout ce qui est montré à l'écran n'est que le résultat de l'appréhension de personnes simplement "témoins" d'évènements et la vérité demeure ainsi masquée par la multitude des possibles. La vérité est définitivement ailleurs, et c'est très bien comme ça... Sans explication définitive, la série gagne paradoxalement en crédibilité et en qualité !

(A suivre...)

The X-files, retour sur une série culte :

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