mardi 4 février 2014

[Critique] Nymphomaniac : Volume 2, de Lars von Trier



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Nymphomaniac : Volume
2



de Lars von Trier



(Danemark, 2013)



Sortie le 29 janvier 2014




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On s’est déjà extasié sur le premier « volume » de « Nymphomaniac » et l’on
s’extasiera peut-être encore d’avantage lorsque le film sera proposé dans sa version intégrale de 5h30, alors tâchons de ne pas trop nous étendre pour glorifier comme il se doit la deuxième
partie de ce chef-d’œuvre pur dans sa version actuelle… Autant ainsi le dire d’emblée : cette suite (et fin temporaire) du nouveau film de Lars von Trier tient toutes ses promesses et s’enfonce
même encore plus loin – c’est le cas de le dire ! – dans l’analyse et l’exploration des désirs humains…

A travers le portrait de Joe (plus incarnée que jamais par Charlotte Gainsbourg pour ce volume 2), il offre à voir le parcours sublimé dans l’expérience de la vie à travers les plaisirs de la
chair d’une « paria du sexe », comme le personnage se qualifiera lui-même dans cette psychanalyse passionnante aux allures de dialogue philosophique brillamment construit et archi-référencé, mais
aussi drôle et espiègle comme le cinéaste sait le faire, se jouant de nous tout en nous hypnotisant, jusqu’à un finale rigolard qui nous laisse imaginer la mine amusée de l’ami Lars lorsqu’il l’a
mis en boîte…

Abreuvé de références à l’art, à la religion ou au divertissement populaire (on nous parle même de James Bond !), « Nymphomaniac 2 » est un gouffre de fascination, aussi attirant qu’il peut être
inconfortable… Le film exploite toute la panoplie des expérimentations sexuelles, l’héroïne cherchant bien à tout tester, presque incapable de trouver des limites à l’ardeur de ses désirs :
partouze (certes inaboutie, sans doute à cause de la difficulté pragmatique de jouir à plusieurs dans des rapports hétérosexuels), sadomasochisme (via des scènes incroyables avec un Jamie Bell
des plus surprenant), lesbianisme… jusqu’à des moments « limites », lorsque par exemple Joe délaisse son enfant poussée par l’appel du plaisir (qui est d’ailleurs un plaisir à travers la
souffrance pour le coup !), ou lorsqu’une scène parvient à faire passer un pédophile « non pratiquant » pour un héros, dans la mesure où il a réussi à refouler la force de son désir sa vie
durant…

Furieusement mis en scène et fascinant de bout en bout, « Nymphomaniac » se permet même quelques affèteries plaisantes. Lars von Trier se laisse par exemple aller à une ou deux autoréférences
discrètes, rappelant à nos mémoires son œuvres passées : si on avait cru apercevoir un plan furtif de l’entrée de « L’hôpital et ses fantômes » en stock-shot dans la première partie, on trouve
dans ce second épisode une séquence rappelant étrangement le début d’« Antichrist », lorsque l’enfant sorti de son lit à barreau s’approche dangereusement du rebord du balcon… et puis rien que
pour entendre la divine Charlotte Gainsbourg interpréter « Hey Joe » sur le générique de fin, cet incroyable « film monument » n’en vaut-il pas largement
la chandelle ? Assurément, vous dis-je…



Autres films de Lars von Trier :



Dancer in the dark (2000)



Melancholia (2011)



Nymphomaniac : Volume 1 (2013)































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2 commentaires:

  1. Papa tango Charlie4 février 2014 à 08:08

    Tout a fait d'accord avec ta critique. Les histoires de Joe sont d'une puissance incroyable et je n'arrive toujours pas a comprendre comment il a été possible de coller une dialogue aussi riche et
    des explications aussi fascinantes sur autant de maux et de faiblesse!

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  2. oui un chouette film sur un personnage fascinant ! :)

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