samedi 15 février 2014

[Critique] Les grandes ondes (à l’ouest), de Lionel Baier



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Les grandes ondes (à
l’ouest)



de Lionel Baier



(Suisse, France, Portugal, 2013)



Sortie le 12 février 2014




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Mine de rien, le cinéaste helvète Lionel Baier trace depuis bientôt une dizaine d’années un parcours cinématographique passionnant et atypique. Après le très cul-te (et accessoirement gay) «
Garçon Stupide », il avait enchaîné avec deux comédies peu banales à l’humour sincère et décalé, autant dire un genre plutôt rare et bienvenue dans une production ciné qui se cantonne
généralement aux grosses comédies balourdes et opportunistes… Si « Comme des voleurs » proposait une fuite délirante et irrésistible d’un couple en Europe de l’Est (dont l’homme était incarné par
le cinéaste lui-même), « Un autre homme » offrait le portrait en noir et blanc d’un journaliste qui s’improvisait critique de cinéma par un jeu de circonstance, dans une atmosphère délicieusement
absurde…

« Les grandes ondes » s’inscrit dans un projet de tétralogie sur l’Europe que Baier avait initié avec « Comme des voleurs ». Ce dernier était sous-titré « à l’est » (les héros partant pour la
Pologne) alors que « Les grandes ondes » s’inscrit « à l’ouest », nous transportant dans le Portugal de 1974… Le réalisateur espère pouvoir illustrer le nord en Ecosse et le sud en Italie, avec à
chaque fois une tonalité s’inspirant des évènements historiques et politiques des pays visités.

Ce nouveau long métrage évoque le parcours sur les routes du Portugal en Combi VolksWagen de journalistes de la SSR (la Société Suisse de Radiodiffusion) cherchant vainement matière à illustrer
un reportage sur l’aide de la Suisse au Portugal… En chemin, les rencontres se multiplient et ils finissent par se retrouver en pleine Révolution des Œillets, insufflant au pays et à leurs
aventures un vent de liberté joyeusement débridé, entre partouze libertaire et enthousiasme populaire communicatif…

Le casting, composé notamment de Valérie Donzelli et Michel Vuillermoz, fait mouche pour incarner une équipe de bras cassés absolument irrésistibles… On s’amuse vraiment de leurs moult
mésaventures et on savoure la légèreté et la générosité douce amère qui émane d’un film sincère, bien écrit et aux portraits de personnages bien brossés ! Il y a même comme une nécessité de la
part de Lionel Baier d’ancrer sa comédie dans cette ambiance pleine d’espoir des années 70, histoire de contrebalancer avec le cynisme et l’état de marasme inquiétant du monde d’aujourd’hui :
"Nous avons cherché à être au plus près du sentiment de liberté et d’espoir qui régnait dans les années 60, 70. Il est plus que jamais important aujourd’hui de se souvenir d’où on vient et ce
qu’on a gagné en route. Pour ne pas voir notre nostalgie se teinter de brun… Quand la situation devient vraiment critique, il est temps de faire une comédie." Dont acte !































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5 commentaires:

  1. Merci pour le travail que vous faites sur ce blog qui contient pas mal de bons articles. 

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  2. Bonjour Phil, j'ai vraiment beaucoup aimé ce film fin et drôle. Une bouffée d'oxygène. Et les acteurs sont tous épatants. Bonne journée.

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  3. Adèle de St-O7 mars 2014 à 10:23

    Très tentant, je vais profiter d'une escapade sur Lille pour aller voir ce film !

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  4. Adèle de St-O19 mars 2014 à 04:47

    Super, j'ai adoré, ça ne ressemble à rien de connu, c'est frais, c'est gonflé et un tantinet militant ! Merci pour ton billet !!

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  5. merci pour ton passage, ta lecture et ton commentaire ! et content d'avoir pu bien te conseiller... c'est pas si souvent finalement si ? :o)

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