lundi 20 janvier 2014

[Critique] R, de Tobias Lindholm et Michael Noer



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R



de Tobias Lindholm et Michael Noer



(Danemark, 2010)



Sortie le 15 janvier 2014




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coeur


Avant de réaliser l’excellent « Hijacking » sur la prise d’otage d’un bateau danois par des pirates somaliens, Tobias Lindholm avait signé un premier long métrage non moins maîtrisé, « R », avec
Michael Noer, réalisateur l’an dernier de « Northwest ». Réalisé en 2010, il était temps que « R » sorte enfin sur nos écrans, tant il fait preuve d’une âpreté et d’une rigueur qui impressionnent
dès les premières images… Avec ce long métrage, les deux cinéastes offrent au monde « LE » film de prison made in Danemark !

Si l’histoire se révèle plutôt simple et classique, racontant l’itinéraire d’un jeune criminel au sein d’une prison, d’abord humilié par les autres prisonniers puis parvenant à se faire respecter
en aidant des codétenus dans leurs trafics, l’écriture du scénario révèle une précision et une acuité électrique ! Tous les rouages d’une intrigue inéluctable sont amenés avec une intelligence et
une vigueur admirable… voire à l'aide de certaines audaces narratives, comme le transfert inattendu du récit vers un autre personnage dans la dernière partie du long métrage. Mais c’est dans sa
mise en scène que « R » explose littéralement à l’écran ! La brutalité des images, la force d’un montage percutant, la froideur de la photographie, la violence tour à tour sourde ou graphique :
tout provoque un sentiment de brutalité et d’insécurité permanentes, dévoilant l’état d’esprit et le malaise du personnage principal…

Brillamment interprété par l’acteur Pilou Asbæk, le jeune criminel au cœur de ce récit abrupt et sauvage montre en réalité la dureté de l’univers carcéral danois… Si le réalisme est en partie
apporté par l’emploi de comédiens ayant justement été d’anciens détenus de la prison qui sert de décor au film, les réalisateurs n’hésitent pas par ailleurs à revendiquer l’inspiration des films
des frères Dardenne dans leur mise en scène. « R » prend alors cet aspect semi-documentaire et troublant qui en font une œuvre tragiquement « vraie », dont le sentiment d’étouffement perdure
jusqu’à un dernier plan d’anthologie sur une chambre vide après un drame atroce, et même bien au-delà de la fin du générique…



Perspectives :



- Cellule 211, de Daniel Monzon



- Omar m’a tuer, de Roschdy Zem



- Présumé coupable, de Vincent Garenq































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2 commentaires:

  1. Bonsoir Philciné, je te rejoins dans les louanges sur cet excellent film qui passe malheureusement un peu inaperçu: peu de pub et pas beaucoup de salles. Bonne fin d'après-midi.

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  2. en effet, c'est dommage...

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