lundi 6 janvier 2014

[Critique] Tonnerre, de Guillaume Brac



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Tonnerre



de Guillaume Brac



(France, 2013)



Sortie le 29 janvier 2014




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De Guillaume Brac, on avait adoré le précédent film, ni tout à fait long ni tout à fait court : « Un monde sans femmes ». Voilà qu’il livre son premier « vrai » long métrage avec ce «
Tonnerre », dont le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur d’une attente probablement trop grande, il faut l’avouer…

C’est pourtant un vrai plaisir de retrouver l’acteur fétiche du cinéaste, Vincent Macaigne, avec sa bonne bouille, sa diction nonchalante et son air si particulier… Un vrai plaisir aussi de
retrouver cet univers banal et quotidien, si juste et si vrai, sur lequel rode le fantôme de Rohmer, et dans lequel se déroule une vie de province authentique, avec des figures ô combien
remarquables… Solène Rigot et Bernard Ménez complètent un casting parfait dans cet environnement « du » Tonnerre, où les acteurs de second plan jouent souvent leurs propres rôles !

Mais passé un début prometteur, où l’on fait connaissance avec les personnages, où un rocker revient vivre en province chez son père et où une romance naît aussi vite qu’elle meurt, la longueur
du film semble finalement jouer en sa défaveur… Est-ce la difficulté de tenir la distance du long métrage ou le piège de surdramatiser son intrigue qui nous éloigne peu à peu de « Tonnerre » ? Le
cinéma de Guillaume Brac est merveilleux quand il nous montre le temps suspendu, ces moments d’existence où les gens dialoguent, se rencontrent et se découvrent, ces temps de la vie où au fond il
ne se passe à peu près rien en apparence, mais où tout bout à l’intérieur des êtres… Mais quand le scénario cherche à se déplacer du côté de l’action, avec notamment cette crise de désespoir et
de jalousie du personnage principal, par trop exagérée, on se désintéresse à regret de ces êtres auxquels on s’était pourtant attaché…

De même, on a du mal à croire que la ville de Tonnerre ait autant inspiré le cinéaste qu’il le dit quand il évoque "ses vieilles pierres, ses maisons abandonnées, ses réseaux de galeries
souterraines, ses rumeurs de messes noires. Cette ville est comme restée figée dans le passé. Le climat qui y règne a été l’un des moteurs de l’écriture". Si la région de Ault était
formidablement rendue vivante dans « Un monde sans femmes », on demeure plus
sceptique pour celle de « Tonnerre »… et on quitte le film un peu amer, avec la déception terrible de ne pas l’avoir mieux aimé, en dépit de ses qualités pourtant évidentes !



Perspective :



Un monde sans femmes, de Guillaume Brac































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