jeudi 3 février 2011

Monster, de Patty Jenkins (Etats-Unis, 2003)



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Note :
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Violée à 8 ans, prostituée à partir de 13 ans, Aileen croyait pourtant toujours à l’amour, jusqu’au jour où tout espoir finit par disparaître et la tentation suicidaire par devenir la seule issue
possible… Sauf que deux choses vont se produire quasi simultanément à cet instant précis dans la vie de Aileen : l’une va la sauver, l’autre probablement la damner une seconde fois… Alors qu’elle
était décidée à se donner la mort, elle entre dans un bar pour s’enfiler une dernière bière : elle va y rencontrer Selby, une jeune fille introvertie de qui elle va très vite s’éprendre
fougueusement. Au point de tapiner une dernière fois pour se faire un peu de fric et l’inviter à sortir : c’est là qu’elle tombe malheureusement sur l’un des pires pervers possible, qui la viole
et manque de peu de la tuer, quand celle-ci, dans un retournement de situation désespéré, parvient à se sauver en le plombant à mort !

Tiré d’une histoire vraie (l’actrice et la réalisatrice sont même allées jusqu’à rencontrer en prison, peu avant son exécution, la tueuse en série de qui s’inspire le film), Patty Jenkins livre
un film à la fois choquant et humain, d’une déstabilisante ambiguïté. Aidée par une mise en scène d’une belle intensité et d’une subtile sobriété, elle dresse avant tout le magnifique portrait
d’une femme détruite, qui trouve l’amour alors même qu’elle avait perdu tout espoir. Son lesbianisme naît bien sûr de son dégoût des hommes, résultat de longues années à faire le tapin et à ne
croiser que la lie du sexe fort, mais c’est cet abominable client de trop qui va déclencher sa folie meurtrière. Ayant goûté au sang, elle va peu à peu s’enfoncer dans une spirale infernale qui
la poussera à commettre de nouveaux crimes, encore et encore, envers tous ces hommes malades et malsains, qui ne deviennent à ses yeux que des bêtes assoiffées de sexe et de violence, comme
autant de pourritures irrécupérables… Aileen transpire à l’écran la haine du mâle et on est alors tenté de la rejoindre et de faire route à ses côtés, avec une troublante bienveillance pour sa
rage destructrice… L’amour indéfectible qu’elle porte à Selby la rachète toujours à nos yeux, et les hommes qu’elles croisent ne sont-ils après tout pas tous d’abominables salauds qui méritent
leur sort ? Aileen est un monstre oui, mais un monstre sensible et fragile, qui conserve en elle une profonde humanité…

Pour rendre ce paradoxe humain crédible, c’est Charlize Theron qui incarne ce personnage impossible ! Littéralement méconnaissable et transfigurée pour le rôle, visage enlaidi et prise de poids
qui la font ressembler à une camionneuse (une véritable lesbienne « butch » au fond !), l’actrice oscarisée est purement « monstrueuse » et magistrale… La réalisatrice la filme frontalement et
sans fioriture, avec un hyper réalisme qui donne à « Monster » sa vraie force visuelle !



 



Mise en perspective :



- « Lesbiennes et tueuses » : des filles qui « en ont » !































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6 commentaires:

  1. Oh que je ne l'avais pas aimé celui-là... La performance over the top de Charlize m'avait tapé sur les nerfs...

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  2. Je l'avais beaucoup aimé à l'époque et l'ayant revu depuis en DVD je l'ai encore davantage apprécié. Je ne trouve pas que Charlize Theron soit over the top, je la trouve vraiment parfaite et dieu
    sait que je ne suis pourtant pas fan des performances "à Oscars".


    C'est d'ailleurs saisissant, lorsqu'on voit des images de la vraie Aileen Wuornos...


     

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  3. Je me souviens plus trop de ce film il faudrait que je le revois pour être plus objectif. Je me souviens juste avoir trouvé des longueurs dans ce film et avoir aimé la prestation de Theron qui va
    au delà de la simple transformation physique.

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  4. J'ai adoré ce film. Il met bien en avant la problématique des tueurs en séries. On a trop tendance à croire qu'ils sont des monstres pour mieux se rassurer et ne voir que le côté exceptionnel.
    Mais c'est une erreur car ces monstres sont bien humains qu'on le veuille ou non.


    Charlize Tréron y est fantastique.

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  5. La performance de Theron est remarquable, d'autant plus qu'il est rare de voir une jolie jeune femme se défigurer, s'enlaidir pour un rôle. Ca demande une sacrée volonté !
    Par contre, je ne qualifierais pas la réalisation d'hyper-réaliste, c'est à mon sens le point faible du film : on a la sensation d'être face à un téléfilm au budget serré.

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  6. oh mon dieu, je ne dirais pas ça... mais tout à fait d'accord pour charlize en tout cas ! ;)

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