dimanche 27 février 2011

[Critique] Chromosome 3, de David Cronenberg


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"Le jour du saigneur", c'est chaque semaine la critique d'un film d'horreur bien gore, bien
saignant ou bien barré sur la Cinémathèque de Phil Siné...




chromosome 3



Chromosome 3, de David Cronenberg (Canada, 1979)



Note :
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« Chromosome 3 », un des premiers films de Cronenberg, a, admet-on le d’emblée, un titre français assez incompréhensible, si ce n’est ridicule. « The brood » (qu’on peut traduire par « la
progéniture »), son titre original, est bien plus caractéristique, surtout lorsque l’on connaît un peu mieux le sujet du film… Un docteur expérimente une nouvelle technique de psychothérapie sur
une femme, qui en affrontant les démons de son passé engendre des petits enfants monstres qui s’en vont régler leurs comptes à ceux qui lui ont causé tous ses désordres psychologiques : à savoir
son papa qui la battait, sa maman qui laissait faire, et bien sûr la nouvelle amie de son mari, qui s’est interposée entre eux…

Le plus génial des cinéastes canadiens sait parfaitement ménager le suspense et faire monter la tension crescendo, jusqu’à une révélation finale des plus déconcertantes et dégoûtantes… Car dès
ses premières œuvres, il parvient à imposer son style et ses obsessions caractéristiques, à base de chairs mutantes et de défaillances psychologiques aux limites du malsain… En s’attaquant ici à
la cellule familiale, qu’il fait exploser par sa représentation abominable des rapports parents / enfants, il va au bout de ses fantasmes ! A travers les petits êtres aux allures d’enfants qu’il
dote d’une bestialité féroce et sanguinaire, il personnifie le besoin de vengeance de chacun à l’égard de ses propres géniteurs : ils doivent payer tout le mal qu’ils ont fait en nous mettant au
monde ! Entre psychanalyse et désordre biologique, le film conserve toujours la froideur et la sécheresse propre au cinéma de Cronenberg : une mise en scène précise et concise au service d’une
histoire glaçante. On retient l’une des scènes finales, quand le mari est saisi d’effroi à la vue de sa femme dotée d’un utérus externe, duquel elle sort un petit fœtus ensanglanté qu’elle se met
à lécher… On est bien dans le cinéma primitif du réalisateur, capable des pires représentations perverses et dégénératives. Puissant, malgré son petit côté vieilli...



 



Mise en perspective :



- L'intégrale Cronenberg chez Cachou



- Scanners, de David Cronenberg (Canada, 1981)































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17 commentaires:

  1. Argh ! j'adore ce film. J'ai toujours rêvé de voir se matérialiser mes pensées les plus aimables envers mon prochain :D

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  2. De toute manière, on ne le dira jamais assez: regardez les films d'horreur avant de faire des gosses, vous saurez ainsi à quoi vous vous exposez! C'est dangereux, ces bestioles (si si)(et ça mord
    en plus).

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  3. et oui, comme quoi, les titres français sont souvent ridicules mais Cronenberg n'y peut pas grand chose ! Reste un excellent film de genre.

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  4. Toute la thématique centrale de l'oeuvre de Cronenberg est déjà là, ou comment l'esprit influe sur le corps (son prochain film mettant en scène Freud et Jung promet !). La prestation
    d'Oliver Reed est énorme et Samantha Eggar terrifiante.

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  5. Un chef d'oeuvre pour moi, qui mérite mieux que tes deux petites étoiles...


    Un des meilleurs films de Cronenberg, toutes périodes confondues... Samantha Eggar est époustouflante !!!


    Et le film est immense...

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  6. @Foxy Phil est un grand timide, il n'ose pas lancer une pluie d'étoiles ce discret... Ah ah l'accouchement de la Eggar... miam miam miam je m'en pourlèchouille encore les babines. A l'époque, on
    rejouait la scène avec des pomme d'amour... ça n'existe plus ce dessert si ? y avait tout plein de gelée rouge qui dégoulinait, c'était dégoutant, mais suffisait d'y croire ;)

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  7. Et sinon, ça se passe comment avec ton psy ? lol

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  8. Ps, Fred: Phil a mis exactement la même note à 127h de Danny Boyle... ça n'est plus de la timidité, c'est un manque de discernement manifeste lol

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  9. @Foxy Quand j'y ai dit que j'arrêtais de le voir parce que j'allais très bien il n'a pas osé me contredire :D


     

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  10. T'étais seule ou avec ta progéniture enragée ?

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  11. #Foxy J'avais perdu mes ch'veux...t'y crois toi. Il a du avoir peur que je lui arrache les siens. ^^


    PS. pardon à PhilSiné, on papote on papote hein

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  12. Qu'est-ce qu'il m'avait foutu les boules ce films ! Qu'est-ce qu'il est glauque !!

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  13. Ah l'autre ! son "blog rank" ! non mais c'est fini tous ces gros mots ? :)

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  14. Celui-là c'est un de mes préférés de Cronenberg avec un final glauque et charnel à souhait!! Dommage qu'il soit tombé dans le mainstream le Crony!!!

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  15. J'adore cette bobine comme je l'ai attesté sur mon blog.


    Croneneberg, à défaut d'être devenu mainstream, a quitté qque peu la mouvance film d'horreur. C'est cela qui est un peu triste. j'ai pourtant adoré son History of....mais moins accroché à ses
    Promessse de l'ombre (tiens cela aurait fait un bon titre de film d'horreur non?).


     


    Ber

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  16. c'est marrant, moi je crois que je préfère ce qu'il fait maintenant (bien que je trouve tous ses films intéressants !)


    et j'ai préféré "les promesses de l'ombre" à "history of violence" : je trouve qu'il va encore plus loin dans la noirceur... comme quoi ! :)

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