samedi 26 février 2011

[Critique] True Grit, d’Ethan et Joel Coen



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True Grit, d’Ethan et Joel Coen (Etats-Unis, 2010)



Sortie le 23 février 2011



Note :
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Pour venger la mort de son père, la jeune et déterminée Mattie Ross, 14 ans, part à dos de poney à la chasse à l’homme avec deux justiciers de l’Ouest sauvage… Vengeance, justice, primes, colts,
chevaux, grandes plaines désertiques en panoramique : avec « True Grit », les frères Coen remettent au goût du jour le western d’antan, en respectant scrupuleusement sa mythologie tout en lui
insufflant une nouvelle vie ! Tout a l’air trop parfait ici pour être vrai : entre des décors ou des accessoires hyper léchés ou un passage dans une rivière profonde qui ne mouille pas, on se dit
tout de même que l’on est dans une relecture merveilleuse de la légende de l’Ouest, à mille lieues de tout réalisme… Les cinéastes crient finalement leur admiration pour le genre, tout en lui
appliquant une subtile ironie.

Mais à part des dialogues et des accents uniques en leur genre ou des scènes de comédie aux portes de l’absurde (quand Jeff Bridges et Matt Damon jouent à qui tirera le mieux sur des objets en
plein vol, on se marre quand même bien !), on ne reconnaît pas forcément ici la « patte » des deux réalisateurs plus que ça… Ils semblent rechercher au contraire à livrer un hommage au western
assez fidèle à ses origines, sans le surcharger d’une mise en distance qui apporterait un peu de trouble ou de décalage sur le film, comme ils en ont pourtant l’habitude… Du coup, « True Grit »
devient peut-être le film le moins estampillé « Coen » des deux frères, tout en demeurant cependant d’excellente facture, notamment à l’aide de sa mise en scène précise et brillante et d’une
photographie renversante !

Du mythe, donc, beaucoup de mythe, mais aussi de l’humour et une bonne dose d’humanité, qui naît essentiellement du beau trio de personnages formé par les deux grands acteurs américains cités
précédemment et une fillette incroyable, Hailee Steinfeld, que l’on s’amuse véritablement de voir tenir tête à tous ces mâles un peu trop virils et sûr d’eux qui l’entourent… Elle est d’ailleurs
la clé de ce beau film, qui l’ouvre avec vigueur et le referme avec une sécheresse surprenante. Dans un épilogue mémorable, on retrouve en effet le personnage de longues années plus tard, devenu
une dame un peu flétrie et rêche, qui a derrière elle une existence très solitaire mais n’en éprouve pourtant aucune amertume… Il y a là une forme d’acceptation un peu triste de la vie dans sa
cruauté et sa noirceur, tout en en demeurant absolument détaché. Comme si les carnages sanguinaires auxquels la jeune Mattie avaient assisté l’avaient aussi privé des émotions que l’on ressent
tout au long de l’existence, qu’elles soient heureuses ou malheureuses…



 



Mise en perspective :



- A serious man, de Joel et Ethan Coen (Etats-Unis, 2010)































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10 commentaires:

  1. Oui, c'est un film plein d'humanité où je retrouve tout de même la patte des Coen. C'est subtile, certes, mais ils réussissent à imposer leur style dans un genre très codifié.

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  2. Je suis loin d'être un fan des frères Coen que je trouve très surestimés et dont leurs films me laisse en général pas un souvenir mémorable mais j'ai été agréablement surpris par ce film
    sympathique qui ne renouvelle rien au genre avec des cinéastes qui font certes ce qu'ils font comme d'habitude sans prise de risques mais offre un divertissement correct. Pas transcendant mais se
    laisse regarder pour ma part ^^

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  3. Cette version du roman de Portis vaut mieux que le véhicule destiné à la gloire vieillissante du Duke par un Hathaway en bout de course ("les 4 fils de Katie Elder" était déjà très poussif). Les
    Coen signent le western qu'on attendait d'eux. Si on y regarde de près, il y a beaucoup de morceaux d'ironie à la Coen dedans (le fric, le loser, l'Americana, le rôle prépondérant
    du hasard), surtout dans la distance prise avec le folklore du western sur la fin (la scène du Wild west show qui n'est pas dans le premier film). A déguster en VO s'il vous plait,
    afin de goûter pleinement la saveur des dialogues.

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  4. Les pommes semble en plastique, la fillette traverse une rivière et ressort sèche 'sauf le chapeau! allez saoir)... Outre le casting solides, Matt Damon parfait, Barry Pepper méconnaissables, la
    petite Hailee Steinfeld est effectivement la très bonne surprise du film. En ce qui concerne Cogburn Jeff Bridges est très bon mais il n'égale pas le charisme de John Wayne. La BO superbes et la
    beauté formelles des scènes font de ce western un film efficace mais qui n'atteint pas les sommets qu'on nous a promis. 2/4

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  5. Perso, j'ai trouvé que la patte des frères Coen était bien présente, c'est même ce qui m'a le plus plu. C'est peut-être aussi parce que l'hommage au western (si je l'ai compris dans ces traits
    principaux) a du me passer un peu au dessus niveau références, vu que c'est pas mon genre de prédilection.

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  6. Je fais pas la fine bouche je trouve juste que les films Coen c'est toujours pareil malgré les changements de genre c'est lisse et ca prend pas de risque. C'est beau mais j'ai une sensation de
    vide malgré tout et au final, même quand dans de rare cas j'apprécie leurs films... deux mois après je les ai totalement oublié :$

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  7. Et oui même "Fargo" (leur meilleur film je trouve) ou "the big lebowski" je les ai vite oublié. Apprécié sur le moment pour n'en gardé quasi aucun souvenir des semaines plus tard. A peine si je
    me souviens qu'il y a de la neige dans "Fargo"... Il y à très peu de chose qui me marque chez ses cinéastes malgré leurs qualité technique je le nie pas.

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  8. Epilogue mémorable !? Il est nul à chier, 10 minutes à balancer à la corbeille.


    On a tué le film sur ASBAF http://www.asbaf.fr/2011/03/true-grit-les-coen-louest.html

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  9. J'ai pas du tout envie d'aller voir ce film, même pas sous pretexte que c'est un succès... je trouve pas l'accroche...

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