dimanche 10 octobre 2010

Kaboom, de Gregg Araki (Etats-Unis, 2010)



kaboom



 



Note :
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Quand notre cœur fait « Kaboom » !




« Kaboom », c’est un peu un film de David Lynch déféqué par John Waters… Entre une inquiétante étrangeté et un délire régressif « sexe et trash » complètement frappadingue, Gregg Araki réussit un
film incroyablement dynamique et jouissif (parfois au sens propre du terme !), qui laisse le spectateur dans un état d’ébriété absolument transcendant à la sortie de la salle !

L’aspect très communicatif de la mise en scène, toujours rythmée et destroy, est bien sûr un atout majeur du cinéma d’Araki. Son film mélange allègrement les genres, comme pour mieux s’en moquer
à chaque fois : tout commence comme un film de campus américain avec des jeunes gens tous aussi beaux et sexy les uns que les autres (hum, Thomas Dekker…), ça continue dans un univers de comédie
un peu potache mais au ton cru et tranché (du cul en veux-tu en voilà, des répliques qui tâchent comme le vomi et des trips à l’exta !), et ça se termine à la main droite dans un climat
inquiétant de thriller paranoïde et de secte millénariste attendant la fin des temps, avec individus à têtes d’animaux et gourou en toge « vintage » à la Jules César ! L’ironie et le pastiche
prennent joyeusement les commandes du film, qui ayant commencé à un rythme effréné, se termine en accélérant encore et toujours…

Mais que veut donc nous dire « Kaboom » ? Se veut-il une vision complètement en vrac et déchirée des « années fac », temps des expérimentations multiples et variées, souvent formatrices dans la
vie d’un homme ? Est-il un antidote aux bluettes adolescentes, qui prônerait l’amour libre et la libération du plaisir ? Est-il tout simplement un grand divertissement réjouissant, à la fois
décalé et plein de talent ? Au fond, peu importe… « Kaboom » est surtout déjà un film « culte », avec sa façon très « rentre dedans » d’amener les choses, ses répliques incontournables, ses
personnages entre la caricature et le faux-semblant, et surtout son récit habile et torturé, partant crescendo vers un dénouement complètement explosif et inattendu ! Entre fantasme onirique et
comédie déjantée, le nouvel opus d’Araki peut être vu (et lu) comme un intense moment masturbatoire, qui encourage sans se cacher le spectateur à venir jouir avec lui : le finale « trip fin du
monde » n’est-il pas ainsi tout simplement une métaphore de l’éjaculation, conséquence sine qua non et orgasmique de la pratique onaniste ? Parvenir à faire un film sur les plaisirs
masturbatoires de l’adolescent seul dans son lit qui aboutit à quelques pollutions nocturnes comme à autant de révélations moites et collantes, tout en captivant le spectateur de bout en bout :
Gregg Araki est définitivement un cinéaste "trop fort" !































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14 commentaires:

  1. Un article qui ne fait qu'alimenter mon envie débordante d'aller voir ce film.

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  2. Je ne partage pas ton enthousiasme ; j'ai trouvé le rythme plutôt lent, à cause de nombreuses errances où le cinéaste ne sait pas quel genre doit-il concrétiser (comédie ou thriller ?). Les
    répliques portées sur le cul font très froides et trop réfléchies pour faire rire, en général - contrairement à toutes les conneries que j'ai entendu dans Zack & Miri font un
    porno
    .
    Tu as déjà vu Les lois de l'Attraction de Roger Avary ? Si oui, tu en penses quoi ?

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  3. Eh bien, un film comme Bon Baisers de Bruges, qui mélangent aussi les genres, je trouve ça nickel. Ici, j'ai l'impression que le real se perd un peu lui-même.


    Les Lois de l'Attraction c'est très bon, les errances d'étudiants sur un campus américain, et c'est focalisé sur un triangle amoureux.

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  4. C'est un faux triangle en fait, c'est du type : Un gay -> un hétéro -> une hétéro (la trop rare Shannyn Sossamon).


    La B.O est plutôt remarquable, tout comme la mise en scène / photographie.

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  5. Un mélange des genres cacophoniques, il est clair que Greg Araki a de l'idée mais au final son film est trop sucré et pas assez acerbe. De bons et beaux acteurs jeunes et sexy superbement filmé
    dans des tons pastels et psychédéliques font un film esthétiquement superbe. Le vrai problème reste le scénario qui ne crée jamais un réel intérêt pour l'intrigue de la secte apocalyptique ;
    comment cette secte a-t-elle pu avoir un tel pouvoir tout en restant si secrète ?! On est aussi déçu du personnage de Roxanne Mesquida trop peu important. La métaphore de la jouissance
    masturbatoire OK mais c'est un peu juste, encore aurait-il fallu rendre l'intrigue moins superficielle. Au premier coup d'oeil c'est magnifique mais on s'aperçoit vite que l'ensemble est vain. Le
    seul qui s'excite encore reste bien Greg Araki, cinquantenaire nostalgique d'une jeunesse qu'il pense toujours avoir. 1/4

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  6. @Phil, non la fille n'est pas amoureuse du gay, d'où la fausse boucle, mais je ne peux pas t'en dire plus sans révéler certains rebondissements clefs.

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  7. Cricri et Nadette18 octobre 2010 à 10:46

    Quel enthousiasme pour ce qui ressemble à une belle fable génitale !

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  8. Mince alors, tu aurais dû foncer ! Au pire, s'il ne te plait pas, tu dois pouvoir le revendre pour le même prix.

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  9. Tout pareil mon cher Phil, même sensation éjaculatoire de ce film plutôt bien branlé ! C'est vrai qu'on pense un peu aux "lois de 'attraction" de Avery (un film assez mal branlé celui-ci selon
    moi), ou plus exactement aux espaces ténébreux de Bret E Ellis. Sans doute parce que Araki s'accorde la liberté de ton et de style que permet une création originale.

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  10. J'ai amalgamé Roger et Tex, comme souvent. Je voulais dire "Avary" bien sûr.

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  11. @Princécranoir, tu mets peut-être le doigt sur qqch : les amateurs de Kaboom ne sont pas les amateurs des Lois de L'attraction et inversement ?



    Phil, tu vas devoir te sacrifier au nom de la science cinématographique !

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  12. J'ai moi aussi beaucoup aimé, et attend de lire ta rétrospective Araki!

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  13. Au risque d'en décevoir + d'un !  Faut arrêter de mettre ce film sur un piedestal...Ce film est à chier (excusez ma vulgarité, mais çà faisait longtemps que j'avais peiné à aller au bout
    d'un film !)

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  14. ??


    mais quels sont tes arguments pour dire ça ?

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