samedi 14 août 2010

CineMADness, opus 1 : 4 films d'un nouveau genre actuellement dans les salles !



grace

petits suicides entre amis




donkey punch
grimm_love.jpg



 



Nouvelle société de distribution française, spécialisée dans le "cinéma d'un autre genre", Cinemadness permet cet été à quatre films de connaître
le privilège de la sortie en salles, alors que leur caractère particulièrement "hors-norme" les vouaient très probablement à ne jamais être distribués en France (ou au pire à sortir directement
en DVD).



 



Pour lire les chroniques des films, cliquez sur les affiches ci-dessus ou sur les liens ci-dessous :



- Confession d'un cannibale, de Martin Weisz (Allemagne,
2007)



- Donkey Punch, d’Olly Blackburn (Grande-Bretagne, 2007)



- Grace, de Paul Solet (Canada, Etats-Unis, 2008)



- Petits suicides entre amis, de Goran Dukic (EU,GB, 2006)































  • Plus










The killer inside me, de Michael Winterbottom (Etats-Unis, Grande-Bretagne, 2010)



the_killer_inside_me.jpg



 



Note :
star.gif



 



La mise en scène à la fois calme et classique, donnant au long métrage une atmosphère de vieux film noir presque désuet, contraste avec les fulgurances de violence disséminées ici et là et
montrées avec un sadisme visuel tout contemporain... Ce n'est pas toujours palpitant, parfois probablement trop appliqué ou systématique, mais Michael Winterbottom soigne avec une stylisation
sans faille son univers esthétique, parfaitement cohérent. Le personnage principal (brillamment interprété par un Casey Affleck tout en contrastes !) est exactement à l'image du propos : un
instinct de serial killer sadique et machiavélique dans le corps d'un jeune homme lisse au visage angélique, que l'on croirait trop facilement innocent... On vit dans un monde d'apparences
forcément trompeuses, en somme, et "The killer inside me", en refusant toute explication trop hâtive des meurtres commis par son anti-héros, en soulignant au contraire la gratuité de leur geste,
nous renvoie à l'horreur du monde, guidée par la pulsion, qui peut parfois se trouver à l'intérieur même de chacun d'entre nous...



 



Mise en perspective :



- La stratégie du choc, de Michael Winterbottom et Mat Whitecross
(Grande-Bretagne, 2010)































  • Plus










vendredi 13 août 2010

Un poison violent, de Katell Quillévéré (France, 2010)



un_poison_violent.jpg



 



Note :
attention.gif

star.gif



 



Voici une histoire de spiritualité et de chair, évoquée du point de vue d’une jeune fille très pieuse mais distraite par la puberté et un garçon plus jeune qu’elle qui lui tourne autour… Son
environnement familial bat de l’aile, il faut dire aussi qu’entre son père athée et sa mère toujours fourrée à confesse, rien n’allait plus ! Ce serait pas mal du tout, quelque part dans la pale
imitation de Bresson ou de Pialat (mais alors, de loin, hein !), si ce n’était cet étrange sentiment de film parfaitement anachronique, que l’on aurait préféré connaître il y a déjà plusieurs
décennies de cela… Reste des acteurs qui surprennent : Michel Galabru dans le rôle du grand-père joyeusement dégueu et vicieux en attendant sa mort, et même Lio en mère perdue et dépressive,
amourachée d’un curé tout aussi torturé qu’elle…































  • Plus










jeudi 12 août 2010

"Valhalla Rising : le guerrier des ténèbres" sort en DVD !


valhalla_rising.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif

star.gif



 



De façon assez étonnante, "Le guerrier silencieux" de Nicolas
Winding Refn
vient de sortir en DVD sous son titre original "Valhalla Rising", auquel a été adjoint un nouveau titre français inédit : "Le guerrier des ténèbres"... Allez donc comprendre la
logique à tout ça ! C'est en tout cas l'occasion pour tous les retardataires de découvrir l'un des plus beaux films sortis sur les écrans cette année...



Retrouvez ici la critique de "Valhalla Rising" ou "Le guerrier
silencieux" de Nicolas Winding Refn































  • Plus










CineMADness : Donkey Punch, d’Olly Blackburn (Grande-Bretagne, 2007)



cinemadness

donkey_punch.jpg



 



Note :
star.gif

star.gif



 



Nouvelle société de distribution française, spécialisée dans le "cinéma d'un autre genre", Cinemadness permet cet été à quatre films de connaître
le privilège de la sortie en salles, alors que leur caractère particulièrement "hors-norme" les vouaient très probablement à ne jamais être distribués en France (ou au pire à sortir directement
en DVD).



 



Trois filles et quatre garçons sont sur un bateau. Une fille tombe à l’eau… Qu’est-ce qui reste ? Un beau bordel ! Bon, ce n’est pas tout à fait ça, mais enfin presque, dans « Donkey Punch », un
thriller maritime bien dérangé, réalisé par un cinéaste sacrément « blackburné », comme son nom l’indique… Car il en fallait des couilles, en effet, pour mettre en scène un film de genre « éclaté
» et peu commun, qui commence comme la série « Beverly Hills », se termine dans le thriller horrifique bien tendu, non sans avoir fait une échappée auparavant par des séquences aux limites de la
pornographie !

Tout commence en tout cas assez tranquillement, si ce n’est assez connement, dans l’univers de la jeunesse américaine contemporaine, bien clichetonneuse et décérébrée… Une bande de jeunes font
connaissance, puis les garçons invitent les filles à faire un tour sur le magnifique yacht de luxe dont ils ont la garde. Ca discute, ça boit, ça prend le soleil sous des chemises ouvertes sur
des torses imberbes, ça joue les bimbos libertaires, ça plonge dans la mer, ça boit et ça se drogue à mort, rien que de très normal en somme… Et puis à force de se draguer les uns les autres, ça
finit par un plan cul dans la chambre la plus luxueuse du yacht ! Le film prend alors un virage assez inattendu, versant dans la caricature et l’esthétique d’un porno bien hétéro et bien machiste
(sans les bites et les cons, certes, mais avec du nichon à foison…), avec les postures attendues, devant, derrière, à deux, à trois, avec de la meuf bien salope et offerte, toute prête à s’en
prendre par tous les trous… Et puis alors que le mec déclame ses « Ca vient ! Je vais jouir ! », son pote en train de le filmer lui balance une réplique insistante : « Tu sais ce qui te reste à
faire, vas-y ! », façon « Just do it »… et là, le mec « le fait » trop bien justement, et c’est le drame ! La fille tombe raide morte sur le pieux, les bites (d’amarrage) retombent, tout le monde
se sent dans la merde sans trop savoir quoi faire, et le film peut plonger enfin dans le vif du sujet et dans ce qu’il fera de mieux : un bon petit thriller horrifique à base de trucidages en
série, desquels bien peu en réchapperont… Avec la mort de la bimbo offerte en pâture sexuelle aux mâles, avec cette sentence fatale qui met fin aux plaisirs dépravés de la chair, on assiste d’une
certaine façon à un détournement ironique des codes du cinéma pornographique et à une condamnation immédiate de la jouissance qu’il peut procurer : l’idée est furieusement jouissive, sans mauvais
jeu de mots…

A partir de ce fameux « Donkey punch »* fatal, donc, le film révèle sa véritable nature ! Les jeunes gens vont mourir les uns après les autres, dans des circonstances qui relèvent presque parfois
de l’accident involontaire, ce qui donne finalement un certain humour noir à la situation. La mise en scène est sombre et efficace, composant une montée crescendo de la violence, le tout dans un
univers en huis clos particulièrement étouffant et bien choisi ! On sent par ailleurs une certaine recherche et une inventivité ludique dans la façon dont les personnages meurent, la palme
revenant très certainement à la jeune fille en furie qui bondit avec un moteur de canot de sauvetage tenu à bout de bras pour dépecer un jeune homme qu’elle croyait menaçant… Si l’on ajoute à ça
les multiples confrontations niaiseuses, disputes, machinations, petits arrangements ignobles et sans scrupules, auxquels s’adonnent dans une absence de psychologie radicale tous ces jeunes gens
qui n’ont de beau que leur apparence, on ne peut que se réjouir d’un spectacle visiblement volontairement ironique, qui assume avec conviction et virtuosité son côté grand-guignol et exagérément
tordu !

Tout le plaisir passe ici par la découverte primitive de nos instincts les plus ignobles et sadiques… Le concept est machiavéliquement incarné par Josh (interprété par le miam-gnifique Julian
Morris), jeune et beau garçon au visage d’ange et apparemment tout innocent et tout propret, qui semble peu à peu découvrir ses pulsions intérieures atroces et progressivement y prendre goût !
C’est notamment par lui que le drame est provoqué : il faut le voir s’approcher tout timidement de la fille, ne sachant d’abord pas trop comment s’y prendre, et finir par la baiser à mort, au
propre comme au figuré ! Il en ira de même ensuite, lorsque devant son « ami » blessé par un couteau qui lui perfore probablement un poumon, il commence à appuyer sur le couteau pour le faire
parler, d’abord doucement, puis prenant très vite de l’assurance et beaucoup de plaisir à le torturer joyeusement, le regard carrément vicieux… Sublime !

* Le « donkey punch » désigne en réalité la pratique sexuelle à laquelle s’adonne le jeune homme sur la fille et qui lui sera fatale : plus proche de la légende
urbaine en vogue dans l’imaginaire de la jeunesse américaine oisive, cela consisterait à frapper la nuque de sa (ou son) partenaire lors d’un rapport anal juste avant de jouir, afin de provoquer
chez elle une contraction de l'anus, augmentant ainsi le plaisir de la pénétration au moment de l’orgasme.



 



Mise en perspective :



- Le site de Cinemadness



- Confession d'un cannibale, de Martin Weisz (Allemagne,
2007)



- Petits suicides entre amis, de Goran Dukic (Etats-Unis,
Grande-Bretagne, 2006)



- Grace, de Paul Solet (Canada, Etats-Unis, 2008)































  • Plus










mercredi 11 août 2010

Insoupçonnable, de Gabriel Le Bomin (France, Suisse, 2010)



insoupconnable.jpg



 



Note :
attention.gif



 



Si on lui enlève le beau vernis de son brillant casting (Laura Smet, Marc-André Grondin, Charles Berling), le film sombre bien vite dans des abîmes "insoupçonnables"... Si la machination qui
constitue le sujet du scénario intrigue un instant, cela ne dure guère, tant le tout semble mal construit, flottant et bien embrouillé. C'est d'autant plus surprenant que le film  est basé
sur un livre de Tanguy Viel, romancier inspiré qui s'intéresse d'ailleurs beaucoup au cinéma. Ce n'est pas non plus la mise en scène "à l'américaine" qui sauve le film, plus à la recherche
d'efficacité un peu vaine que de véritable virtuosité esthétique. Le dénouement qui multiplie les twists jusqu'à l'invraisemblance et le ridicule grand-guignolesque finit par nous faire plonger
dans un ennui poli...































  • Plus










Phénomènes paranormaux, d’Olatunde Osunsanmi (Grande-Bretagne, Etats-Unis, 2010)



phenomenes_paranormaux.jpg



 



Note :
stop.gif



 



Au début du film, Milla Jovovich s’adresse à nous droit dans les yeux pour nous dire que le personnage qu’elle interprète dans ce film a «
réellement-existé-pour-de-vrai-juré-craché-qu’on-dit-pas-des-conneries » ! Surfant sur le vague succès du film-arnaque « Paranormal activity » sorti l’année dernière (duquel se rapproche étrangement le
titre français de celui-ci…), « Phénomènes paranormaux » prend alors des allures de pseudo-docu-fiction sur une histoire de personnes enlevées par des extraterrestres… Abusant des « images
d’archives » (montées en parallèle avec la « reconstitution » fictionnelle que l’on regarde : mise en abyme aussi vaine que redondante), des effets sonores débiles (dictaphones amplifiés, voix au
vocoder et autres joyeusetés du genre…), et surtout des images complètement brouillées captées par le sempiternel caméscope familial (faut dire que du coup, ça fait de sacrées économies sur le
budget effets spéciaux !), le film ressemble à un épisode d’ « X-files » réalisé sans talent ni inventivité ! C’est le degré zéro de l’écriture cinématographique, où l’effet de mise en scène est
une fin en soi… Ce n’est pas vraiment nouveau et ce serait finalement parfaitement risible si ce n’était pas juste très chiant, en particulier quand on nous balance des histoires de chouette
blanche, qui vient hanter les cauchemars des « abductés » amnésiques... C'est vrai que la chouette « effraie », mais là franchement : même pas peur !































  • Plus