jeudi 27 mars 2014

[Critique] Cléo de 5 à 7, de Agnès Varda



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Cléo de 5 à 7




de Agnès Varda



(France, 1962)



Reprise dans les salles le 19 mars 2014




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coeur


Se faire un cinq à sept avec la belle Cléo demeure peut-être l’une des choses les plus agréables que le cinéma nous ai donné un jour à accomplir… La reprise en salles du chef-d’œuvre d’Agnès
Varda devrait inciter nombre de cinéphiles à renouveler cette délicieuse besogne, voire à amener les jeunes générations à s’y risquer, tant le film reste d’une modernité quasiment atemporelle,
voire éternelle… Il faut dire que « Cléo de 5 à 7 » s’inscrit en plein dans la modernité, en 1962, dans ce que fût le renouvellement radical du cinéma classique à travers le mouvement de la
nouvelle vague… D’Antonioni, qui faisait l’éloge du film à sa sortie (« C’est un film beau parce que sincère. C’est un film grand, qualité rare dans le cinéma aujourd’hui. »), à Madonna, qui
voulut bien plus tard en faire un remake (parce que fan absolue du long métrage), « Cléo » a largement marqué les esprits au fil du temps…

Il souffle ainsi un vent de nouveauté et de liberté sur ce deuxième film de fiction réalisé par Agnès Varda, qui partage avec son compagnon Jacques Demy une passion pour les univers contrastés et
ambivalents… La tonalité douce amère de « Cléo de 5 à 7 » marque d’emblée les esprits : on y suit le parcours minute par minute dans Paris d’une jeune chanteuse plutôt légère, qui attend avec
appréhension des résultats d’examens, persuadée d’être atteinte d’un cancer… Et c’est sans doute ce subtil mélange de légèreté et de gravité, cet équilibre sur un fil, qui fait tout le charme –
fou – et la douceur – irrésistible – du film !

Le personnage de Cléo, divinement incarnée par Corinne Marchand, apparaît tour à tour comme tête à claque et attachante (pourrait-on dire en un mot « attachiante » ?), et ses comportements
imprévisibles participent amplement à l’ambiance merveilleuse et ludique du long métrage… Le jeu qui nous charme et nous emporte d’un bout à l’autre de cette heure et demi passée en temps réel
avec Cléo peut naître des dialogues, fourmillant de répliques amusantes et de jeux de mots, des expériences formelles de la mise en scène (typiques de l’esprit « nouvelle vague », à commencer par
l’ouverture du film en couleurs sur un jeu de tarot avant de venir et de rester au noir et blanc sur le visage troublé de Cléo), de situations diverses (Cléo se faisant tirer les cartes,
justement, ou la vision d’un court métrage dans un cinéma, ou encore l’apparition toute en musique et pantomime de Michel Legrand…), et bien sûr – et surtout ? – des déambulations de l’héroïne
dans les rues de la Capitale, traçant peu à peu l’image idéale et amoureuse d’un Paris de carte postale…

« Cléo de 5 à 7 » est une œuvre magique, regorgeant de charmes et de surprises, dont la grandeur et l’importance semble passer par son apparente légèreté, comme si la modestie que le film dégage
d’emblée n’était en fait que le leurre de son infinie profondeur, qui n’a visiblement pas fini de nous émerveiller…































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  • 2 commentaires:

    1. Quelq'un sait il si ce film est une adaptation d'une pièce de théâtre, je crois avoir entendu cela, Non ??

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    2. je ne suis pas au courant de cette histoire... quand on lit la fiche technique du film, le scénario est signé agnès varda sans autres précisions...

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