lundi 4 février 2013

[Critique] Jackie Brown, de Quentin Tarantino (vu par Young Pandawan)



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(Etats-Unis, 1997)




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[Chronique publiée dans le cadre des "critiques retrouvées" du jeune Pandawan]



On l’aura attendu longtemps ce troisième « Tarantino », qui laissait craindre aussi bien le pire – le réalisateur / acteur / producteur / scénariste / distributeur… ayant quelque peu pris la
grosse tête au cours des trois années qui séparent le cultissime « Pulp Fiction » de « Jackie Brown » – que le meilleur – un nouveau film culte, peut-être, dans la droite lignée des deux
premiers…

Pourtant, Tarantino a su résister à la tentation de refaire du « Tarantino », sans toutefois abandonner une certaine idée du cinéma et une certaine façon jeune_pandawan.jpgd’en faire, dont témoignent ses précédents films. Ainsi, « Jackie Brown » ressemble à du Tarantino, a (presque) le goût du Tarantino, mais n’est pas (tout à
fait) du Tarantino pur jus comme on aurait pu s’y attendre…

On retrouvera quoi qu’il en soit avec plaisir la patte « Tarantino » dans cette histoire de gangsters où l’on parle beaucoup, où l’on flingue par accident et où les acteurs sont filmés d’un
coffre de voiture… Mais le réalisateur semble reléguer cette « empreinte » au rang de simples clins d’œil, ou plutôt l’utiliser pour mieux la transformer. Car Tarantino ne paraît pas vouloir
faire autre chose que ce qu’il a fait jusqu’à présent, mais cherche apparemment à faire évoluer son style, tout en gardant la même direction iconoclaste. Les gangsters parlaient déjà beaucoup
dans « Pulp Fiction » et « Reservoir Dogs », ils parleront alors encore plus dans « Jackie Brown », à tel point que le résultat semblera être radicalement différent : en effet, l’action et la
violence s’effacent dans « Jackie Brown » au profit de dialogues incessants, n’ayant d’autre but que de ralentir un peu plus le film, déjà marqué par une mise en scène des plus calmes, où les
plans séquences abondent, où même les acteurs restent constamment immobiles…

Avec « Jackie Brown », Tarantino s’oriente donc vers une sorte de minimalisme apparent : moins d’action, moins de flingues, moins de personnages, moins d’effets visuels, plus de texte et de
psychologie… mais un minimalisme positif, qui permet au réalisateur certaines audaces, comme cette scène reprise trois fois selon trois points de vue différents, contribuant ainsi au
ralentissement de l’action, allant même jusqu’à suspendre le temps pour mieux le décomposer.

Tarantino nous démontre donc une nouvelle fois sa passion du cinéma, à travers sa volonté de se renouveler sans cesse et d’expérimenter de nouvelles façons de filmer, tout en demeurant dans un
univers cinéphile archi référencé. Il offre d’ailleurs encore des rôles en or à un ensemble d’acteurs très hétéroclites, ayant marqué des pans entiers de l’histoire du cinéma : après Travolta, il
réhabilite Pam Grier, une autre star déchue des années 70, et il donne à Robert DeNiro un anti-rôle hilarant, celui d’un « beauf » silencieux, passant les trois quarts du film affalé sur un
canapé. Mis à part Samuel L. Jackson, on pourra enfin regretter l’absence des acteurs fétiches du réalisateur. Mais ne boudons toutefois pas notre plaisir, car même si « Jackie Brown » n’atteint
pas la maîtrise d’un « Reservoir Dogs » ou d’un « Pulp Fiction », il reste un film très attrayant et surtout qui fait aimer le cinéma !



Par Young Pandawan, le 8 avril 1998



Pleins feux sur Quentin Tarantino :



Django Unchained (2012)



Inglorious basterds (2009)



Analyse : La "gay attitude" dans le cinéma de Quentin Tarantino































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2 commentaires:

  1. Un chef d'oeuvre, ce mec sait vraiment de quoi le cinema à besoin une bande annonce electrique est en ligne sur film streaming un vrai régal, tarantino est un maitre.

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  2. Superbe film, j'ai adoré... Top 3 de QT pour ma part... 4/4

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