mardi 20 novembre 2012

[P.S. # 08] Après Mai / End of Watch / Rengaine


Parce qu’il n’y a pas que des saletés d’enfants qui accusent à tort des hommes de
pédophilie
dans la vie, Phil Siné vous propose ses « P.S. », afin de revenir plus brièvement sur d’autres films…


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Après Mai, d’Olivier Assayas

(France, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012




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A travers le portrait d’une époque, celle des années 70 dans laquelle une jeunesse post-soixante-huitarde se cherche, hésitant souvent entre le militantisme politique de groupe et des aspirations
plus individuelles, Olivier Assayas se livre en réalité à une forme discrète d’introspection autobiographique… Bien sûr, tout est romancé ici, à travers ce jeune homme attiré par les arts et qui
finit sur un plateau de cinéma, n’empêche que le parallèle est troublant. L’atmosphère policée et revendicative de ces années-là est superbement restituée, sans complaisance et avec un réalisme
honnête, surtout que le style du cinéaste parvient à donner au tableau un souffle romanesque et quasi romantique vibrant et généreux ! Les jeunes gens que l’on y croise y sont par ailleurs
charmants, à commencer par Clément Métayer et Lola Creton…


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End of Watch, de David
Ayer

(Etats-Unis, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012




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Plongée hyper réaliste dans l’univers violent de la police de Los Angeles, le film suit les heures de services de deux flics, incarnés par un duo d’acteurs qui passe d’ailleurs très bien à
l’écran : Jake Gyllenhaal et Michael Peña. Si l’ensemble se révèle très
efficace, toujours rythmé et sévèrement burné, certains spectateurs seront peut-être dérangés par un ton pro-flics, où tous les policiers sont forcément irréprochables… Mais le plus pénible à
supporter demeure sans doute cette mise en scène horripilante et épuisante en caméra à l’épaule, soutenue qui plus est par un caméscope qui accompagne toujours l’un des deux « héros » : on en
sort bien remué, mais pas forcément dans le bon sens du terme…


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Rengaine, de Rachid Djaïdani

(France, 2012)
Sortie le 14 novembre 2012




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La mode du film « 100 % indé » réalisé sans argent risque bien de déferler sur les écrans, mais malheureusement pas toujours avec le talent d’un Djinn Carrenard sur « Donoma ». Avec une mise en scène relativement pénible, Rachid Djaïdani
semble bien trop faire confiance à son seul sujet dans son « Rengaine », celui du mariage impossible entre un noir et une maghrébine, du fait du poids des traditions, bla bla bla... Certes, il y
a l’humour (bien plus présent dans la bande annonce que dans le film entier, soi dit en passant), mais il y a surtout la lourdeur des stéréotypes et le manque de crédibilité de l’espoir véhiculé
par la « prise de conscience » dans les dernières images… Reste une très bonne illustration de l’intégrisme religieux et de la connerie humaine, qui devrait animer à merveille les débats dans les
MJC et autres centres « culturels » pour gentils Bobos !

P.S. : Oh, les Golden Blog Awards 2012 ont eu lieu le 14 novembre dernier, et dans la catégorie cinéma, c’est
le jeune blog Cinématraque qui a gagné… Bravo à eux et bonne continuation !































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lundi 19 novembre 2012

[Critique] Space Time : l’ultime odyssée, de William Eubank



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(Etats-Unis, 2011)



Disponible en DVD et BR depuis le 6 novembre 2012 chez Emylia




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« Space time » est un film vraiment surprenant. En premier lieu, bien sûr, à cause de l’atmosphère fascinante et hypnotique qu’il parvient à créer sur les 80 minutes de sa durée… Proche du trip
métaphysique à la « 2001 l’odyssée de l’espace » (le sous-titre «
l’ultime odyssée » de son titre français en est d’ailleurs un indice…), ce premier film de William Eubank montre l’isolement de l’astronaute Lee Miller à bord de la Station Spatiale
Internationale après qu’il ait perdu tout contact avec la Terre, où la fin du monde a peut-être eu lieu… « Peut-être », parce que jamais rien ne paraît sûr dans ce long métrage, qui joue
justement sur les incertitudes, nous laissant aussi supposer que l’on est peut-être en train de vivre le parcours mental du héros, jusque dans ses fantasmes et ses délires ?

On est vraiment surpris par la capacité du film à nous embarquer dans des délires assez fous et bien souvent imbitables avec une aisance inattendue : de la solitude de l’homme, qui a pourtant
besoin de rapports sociaux, voire amoureux (c’est là que le titre original, « Love », s’éclaire enfin !), jusqu’à des visions hyper léchées de la Guerre de Sécession, « Space Time » embrasse
l’histoire humaine avec une fougue et une audace que l’on a rarement vues… Il faut dire que l’on est tout de suite impressionné par le soin extrême apporté aux images, réalisées pourtant avec des
moyens dérisoires ! La vision du réalisateur est pourtant simple, sa mise en scène multiplie les petits « trucs », et le tout conserve une cohérence et un aspect immersif joliment réussi…

Le reproche que l’on pourra formuler au long métrage concerne son esthétique fortement influencé par l’univers du clip. Il faut dire que William Eubank a essentiellement œuvré dans le domaine
auparavant et surtout que son film devait être à la base un ensemble d’une dizaine de clips pour illustrer les chansons d’un album du groupe Angels & Airwaves, qui servent d’ailleurs de bande
son à « Space time »… Le concept a ainsi dérivé vers autre chose, un peu comme une nouvelle voie expérimentale entre la musique et le cinéma. Et si le résultat n’est pas exempt de défauts, le
mystère qu’il dégage et la tentative qu’il propose sont déjà en soi des qualités réjouissantes… Une pure expérience audio-visuelle, dont la rareté même mérite que l’on s’y intéresse !

Bonus DVD : Making-Of, Scènes coupées, Interviews, Clips vidéos, Bande originale d’Angels and Airwaves, Diaporama, Copie digitale, Commentaire audio du film…































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dimanche 18 novembre 2012

[Carnets de Festival] PIFFF 2012 : épisode 1 - John dies at the end / The ABCs of Death / Stitches


Du 16 au 25 novembre 2012, Phil Siné est au Paris International
Fantastic Film Festival
: il vous propose ses comptes-rendus de séances à travers ces « carnets de festival » et vous incite vivement à venir le rejoindre dans
la salle du Gaumont Opéra Capucines de Paris pour cette seconde édition d’un Festival complètement « Mad »
!


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[Ouverture]

John dies at the end, de Don Coscarelli
(Etats-Unis, 2012)




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Le PIFFF 2012 s’est ouvert sur les chapeaux de roue avec d’une part « Mort d’une ombre », un court-métrage belge bien intriguant de Tom Van Avermaet et avec le talentueux Matthias « Bullhead » Schoenaerts, et d’autre part l’excellent dernier film de Don Coscarelli,
présenté par la monsieur en personne, à travers une courte interview en vidéo pleine d’humour et de piquant… « John dies at the end » n’a pas encore de distributeur en France, ce qui est bien
triste tant le film est incroyablement inventif et délirant ! Après avoir absorbé une drogue d’un nouveau genre, deux gentils loosers vont découvrir un monde peuplé de créatures affreuses et
traverser allègrement les dimensions : une histoire pleine d’humour et de surprises (et d’horreur aussi, n’ayez crainte !), menée avec brio par un cinéaste qui s’y connaît en « Phantasm »… On y revient très bientôt en ces pages !


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[Hors Compétition]

The ABCs of Death : 26 courts-métrages de 26 réalisateurs
(Etats-Unis, 2012)




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L’éternel problème des films à sketchs demeure la dimension généralement parfaitement inégale du résultat final : avec « The ABCs of Death », on se retrouve donc comme la plupart du temps avec du
très bon, mais aussi du moins bon et même malheureusement du très mauvais… Mais un autre souci apparaît à travers cet « abécédaire de la mort », dans lequel 26 réalisateurs se retrouvent à
illustrer chacune des lettres de l’alphabet avec un court métrage morbide et horrifique : si le film d’horreur nécessite une montée en tension progressive pour fonctionner, la tension est ici
rendue continue du fait de la durée microscopique de chaque segment présenté… Il devient alors difficile de savourer vraiment chaque morceau pris dans le cours effréné et ininterrompu du grand
tout ! Certains se distinguent bien sûr plus que d’autres de cette véritable anthologie de l’horreur, réussissant à capter avec habileté l’attention de notre cerveau qui ne sait plus où donner du
neurone : c’est le cas notamment de ceux qui usent de la mise en abyme (se mettant en scène en train de réfléchir à ce qu’ils pourraient bien faire de leur lettre) ou d’autres ayant opté pour un
court métrage d’animation. Si le jeu de deviner quel mot est illustré dans chaque mini-film (celui-ci n’apparaissant qu’à l’issu du segment) se révèle à force un peu facile, on reste par ailleurs
assez fasciné par certaines obsessions récurrentes des réalisateurs du cinéma d’horreur contemporain : combien évoquent par exemple des perversions sexuelles hallucinantes (la palme probablement
à ces affrontements masturbatoires devant les pires travers, allant du sexe gore à la pédophilie) ou encore des rapports au caca aux frontières de la psychanalyse (les toilettes semblent alors un
lieu éminemment privilégié pour y tourner des scènes d’horreur). On sourira enfin de ces mots d’introduction du film, nous rappelant d’un côté qu’aucun enfant ou animal n’a été maltraité pendant
les tournages, et de l’autre que ce film est déconseillé aux femmes enceintes et aux amis des animaux… Pauvre petit chaton, en effet…


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[En Compétition]

Stitches, de Conor McMahon
(Irlande, 2012)




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Rien que le concept du film est à hurler de rire : un « clown lubrique » (sic) meurt pendant le goûter d’anniversaire d’un jeune garçon… Six ans plus tard (le temps que les enfants deviennent
ados, forcément…), le clown sort de sa tombe pour venir se venger en assassinant tous les enfants présents à cette fête d’anniversaire qui lui fût fatale… Entre gags complètement délirants et
séquences gores bien dégueu, le film est une vraie surprise et une réussite bien fun, à savourer comme un plaisir coupable décomplexé !



(A suivre...)































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samedi 17 novembre 2012

[Critique] Comme des frères, d’Hugo Gélin



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(France, 2012)



Sortie le 21 novembre 2012




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Pour son premier film, le réalisateur Hugo Gélin sait imposer un style et une vraie originalité, autant dans le sujet de son histoire que dans la façon de la raconter… En décrivant la trépidante
odyssée de trois personnages intergénérationnels à travers la France, depuis Paris jusqu’en Corse, il ose non seulement un vrai road-trip à la française, mais propose en sus une comédie sensible
et subtile, dotée d’une intelligence et d’une fraîcheur plutôt rare dans le cinéma français…

Si l’histoire est assez simple - trois hommes liés à la même femme, qui les a fait se rencontrer, renforcent leurs liens d’amitié en allant disperser les cendres de cette dernière, morte, à
l’autre bout du pays -, elle n’en demeure pas moins judicieusement construite, notamment grâce à sa structure temporelle, la narration alternant le présent du voyage en voiture et le passé
expliquant les rapports qui les unissent par touches successives, remontant doucement le temps au gré de flash-backs très bien intégrés au récit, jusqu’au fameux jour de leur rencontre - très
jolie trouvaille…

Alors même que le sujet du film est assez grave - la mort de l’amie des trois « héros » -, le film sait pourtant conserver un ton de comédie, avec de vrais gags drôles et réussis dedans, et un
humour fin et subtil qui sait toujours dédramatiser les situations les plus délicates… L’équilibre entre rire et émotion est ainsi miraculeusement et parfaitement maintenu d’un bout à l’autre de
« Comme des frères »…

Mais le film ne serait certainement pas aussi chouette et revigorant sans son casting brillant et attachant, où tous les acteurs trouvent un accord parfait les uns avec les autres ! Chacun
incarnant un âge de la vie, ils réussissent pourtant avec brio à faire croire à la force des liens qui les unissent… François-Xavier Demaison incarne parfaitement la tristesse cachée de l’homme
d’affaire accompli, la quarantaine nostalgique de ses amours perdues… Nicolas Duvauchelle, peut-être pour la première fois dans une comédie, est juste parfait dans ce rôle de trentenaire un peu
paumé, qui ne sait toujours pas ce qu’il va faire de sa vie… Quant au plus jeune Pierre Niney, il joue délicieusement les balbutiements de l’âge adulte, entre certitudes
naïves et désillusions, avec cet irrésistible air taquin et cette douce fragilité… Ils sont véritablement « Comme des frères » dans cette comédie réussie et pleine de charme !































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vendredi 16 novembre 2012

[Sortie] La chasse, de Thomas Vinterberg


la chasse(Danemark, 2012)



Sortie le 14 novembre 2012




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Mads Mikkelsen est formidable dans cette "chasse" à l'homme accusé à tort des pires horreurs... Thomas Vinterberg analyse dans une sorte de "Festen" inversé le processus de l'emballement
populaire et de la folie des hommes qui isole tragiquement un innocent. Phil Siné vous
en dit plus dans la critique complète de "La chasse"
...































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[Best Of] Octobre 2012


Le meilleur du cinéma en octobre 2012...



despues de luciadans la maisongod bless america



frankenweeniein another countryamour



into the abysslooperlike someone in love



Tous les films d'octobre 2012



Dans les "Best Of" précédents :



- Septembre 2012



- Août 2012



- Juillet 2012



- Juin 2012



- Mai 2012



- Avril 2012



- Mars 2012



- Février 2012



- Janvier 2012



- Décembre 2011



- Novembre 2011



- Octobre 2011



- Septembre 2011



- Août 2011



- Juillet 2011



- Juin 2011



- Mai 2011



- Avril 2011



- Mars 2011



- Février 2011



- Janvier 2011































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jeudi 15 novembre 2012

[Anniversaire] La Cinémathèque de Phil Siné : An III


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ans de blog = 3 super t-shirts à gagner !!!



Plus de 1200 articles et 5000 commentaires plus tard, le blog de Phil Siné tient toujours et fête même aujourd’hui ses 3 ans ! Il paraît que 3 ans, c’est l’âge de la maturité pour un blog, ou
tout du moins la durée moyenne de vie après laquelle on se dit, quand même, il serait peut-être temps d’arrêter et de penser à autre chose… Je mentirais, bien évidemment, si je vous disais que je
n’y pense jamais : il y a d’ailleurs eu une période, cette année, où j’étais bel et bien à deux doigts de le faire… et puis non ! A croire que la passion dure encore… et j’avoue en outre que
l’univers palpitant et proliférant de la ciné-blogosphère a ceci de fascinant que j’aurais sans aucun doute bien du mal à m’en passer complètement si je devais le quitter du jour au lendemain
!

Je pourrais me livrer ici à un énième bilan chiffré de ces trois ans de blogage compulsif, mais les chiffres, n’est-ce pas un truc de comptables, d’économistes et de statisticiens ? Tout ce que
je déteste en ce monde au fond, et qui s’oppose tant à l’idée que je me fais du cinéma… Au fond, j’ai juste envie de poursuivre en votre compagnie mon petit bonhomme de chemin de ciné-blogueur
modeste et amoureux des films qu’il vous fait partager au jour le jour… Pour cela, j’essaie tant bien que mal de vous parler d’un nombre toujours plus grand de longs métrages, via par exemple
la rubrique « P.S. » que j’ai créée voilà quelques semaines et qui permet de passer en revue des films auxquels je n’ai pas
le temps de consacrer un article complet. Je tâche aussi d’évoquer – pour mon plus grand plaisir, mais j’espère aussi un peu pour le votre – les films en amont de leurs sorties en salles, ainsi
que tout un pan du cinéma dont les pépites ne sortiront probablement jamais sur grand écran, en assistant par exemple à divers festivals parfois bien étranges : « Paris cinéma », « L’étrange festival » plus récemment, et le « PIFFF » dès ce week-end !

Mais trêve de bavardage ! Pour célébrer dignement cet anniversaire et récompenser par là même votre fidélité, je vous propose de gagner 3 super t-shirts de « Red is dead », le
film dans le film de la comédie culte de Les Nuls « La cité de la peur », offerts par Serishirts.com, un chouette site de vente de t-shirts « so cool
& so fun », et port inclus qui plus est ! Pour cela, avide de popularité éphémère et affublé d’un besoin d’amour inassouvible, j’aurais pu vous demander de me retweeter, de me facebooker ou
de signaler cet article sur votre blog le cas échéant, mais non même pas ! Je suis vraiment trop sympa et du coup je vous demande simplement de m’envoyer un joli message d’anniversaire,
accompagné de vos coordonnées postales et du sexe et de la taille du t-shirt que vous souhaitez recevoir, à 3615philsine@free.fr avant la date fatidique
du dimanche 25 novembre à 23h59. Les auteurs des trois messages les plus drôles et / ou originaux – que je publierai peut-être ici bas (comprendre juste en dessous) – gagneront chacun un t-shirt
! Mais que cela ne vous empêche pas néanmoins de me souhaiter un bon anniversaire en commentaires de ce billet ou sur les réseaux sociaux…



serishirts.png[Edit du 29/11] Le jeu est terminé ! Bravo aux trois gagnants : Raf, Not-Zuul (qui m'a envoyé la magnifique étoile
ci-dessous !) et Eulalie... et tant pis pour le petit Bruce, qui a trop tardé à m'envoyer ses coordonnées après son magnifique et vibrant message anniversaire en commentaire de cet article :
j'aurais pourtant tant aimé te faire plaisir ! :'(



star not zuul































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