dimanche 15 avril 2012

[Critique] Choose, de Marcus Graves


choose.jpg(Etats-Unis, 2011)



Sortie DVD et Blu-Ray le 9 mai 2012 chez CTV International




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« Qui préfères-tu voir mourir ? Ton père ou ta mère ? Fais ton choix ! » assène le serial-killer de « Choose » dans la première bobine à une jeune fille terrifiée… Si elle ne choisit pas, les
deux mourront, et une fois choisi, le tueur oblige l’adolescente à accomplir elle-même le crime… Autant dire que le film de Marcus Graves démarre plutôt fort et très efficacement ! La suite va
enchaîner les scènes d’horreur du même type, laissant à chaque fois les victimes face à des choix impossibles : un pianiste doit choisir entre ses dix doigts et ses deux oreilles jour du saigneur(pratiquer ou entendre la musique), une actrice entre sa beauté et ses yeux (voir ou séduire, il faut choisir !), etc. Le film tient vraiment un
concept intéressant, hérité de films tendance des années 90, façon « Seven » et ses meurtres inspirés chacun des sept péchés capitaux…

Le rythme de ce thriller va plutôt bon train, alternant les scènes sanglantes avec l’enquête d’un policier et de sa fille en école de journalisme… Peu à peu, la piste du tueur va bien sûr
rejoindre la vie intime de ces personnages, dont la femme et mère respective s’est suicidée l’année précédente… Des révélations, un twist et youplaboum c’est parti pour un film pris en étau entre
les influences du néo-slasher à la « Scream » made in 90’s et le « torture porn » estampillé
années 2000 à la « Saw ». Mais les amateurs des deux tendances devraient se retrouver à tour de
rôle un peu déçus, tant le scénario manque de souffle sur la longueur et d’originalité dans son dénouement (une ultime scène complètement débile tente de sauver un final un peu trop pépère, mais
je crois que ça finit bien plutôt de le pourrir…) et tant les scènes pseudo-gore se révèlent globalement assez inoffensives pour les spectateurs rodés au cinéma d’horreur… Si on ne retient pas
grand chose une fois ce DTV ingurgité, reste que « Choose » se laisse regarder sans ennui, ce qui n’est déjà pas si mal quand on a une heure trente à tuer…

Sinon, j’aime beaucoup la critique décalée du film par Nicolas Bardot sur le site Filmdeculte, cela devait être dit !



[Film chroniqué en échange d'un DVD]



Index du Jour du Saigneur































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samedi 14 avril 2012

[Critique] Le policier, de Nadav Lapid



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(Israël, 2011)



Sortie le 28 mars 2012




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« Vas-y, on n’est pas des pédés ! Nous, on est des policiers ! » C’est un peu l’état d’esprit de Yaron et de ses amis, un groupe de policiers luttant contre le terrorisme en Israël, exultant la
virilité et la puissance physique… Pourtant, quand on les regarde comme ça, tous ces beaux garçons passant leur temps ensemble à faire du sport, s’entraîner ou à faire la fête, on est en droit de
se poser des questions quant à leurs démonstrations chaleureuses constantes façon « fraternité ». Le point d’orgue de cette ambiguïté sexuelle est probablement atteint lors d’une fête chez l’un
d’eux, où chacun présente sa petite amie aux autres, mais reste plus à même à enlacer chaudement ses potes en tripotant leurs muscles pour leur dire bonjour qu’à saluer leurs compagnes
respectives, à qui l’on donne simplement une bise discrète… Un jeu sur une imagerie homosexuelle codée dans un pays où certaines mœurs doivent restées discrètes et cachées ?

Mais cette exaltation hyper masculine de jeunes hommes dont la vie repose sur une succession probable de frustrations (Yaron est sur le point de devenir père, mais cela ne l’empêche pourtant pas
de draguer une jeune serveuse même pas majeure…) se révèle finalement le rouage d’un nationalisme exacerbé : l’équipe de policier est convaincue d’agir pour le bien de sa patrie, prêt à risquer
sa vie pour elle… Une assimilation entre la bite et le fusil, dans le fond, le gagnant étant toujours celui qui sort le plus gros engin devant ses potes !

Le film est alors coupé en son milieu pour s’intéresser à un autre groupe : de jeunes bourgeois qui veulent réveiller l’opinion publique sur la lutte des classes en kidnappant des milliardaires
et en convoquant la télévision pour rappeler l’inégalité dans la répartition des richesses… Mais leur discours, aussi révolutionnaire que violent, n’a aucune chance d’être entendu dans une
société où le contrôle de l’opinion domine : plutôt que la télévision, c’est l’équipe de Yaron qu’on leur envoie, avec pour mission de les neutraliser par la force… Tout cela finira forcément mal
et le film impressionne par sa mise en scène d’une violence sourde et comme à chaque fois étouffée visuellement : est-ce un choix formel délibéré ou une question de budget, force est de constater
pourtant que chaque scène de violence est rendue invisible, soit par un éloignement de la caméra (une exécution dans une voiture a lieu en plan large, mettant la voiture à distance), soit par un
écran carrément noir (l’assaut final a lieu dans le noir total et le cinéaste ne nous révèle que les conséquences meurtrières de l’action, une fois les lumières rallumées). Une prise de
conscience a peut-être finalement lieu chez Yaron, mais le film demeure en suspension à ce sujet : l’un de ses potes, qui avait déjà tué avant, déclare à Yaron qu’ils appartiennent désormais au
même groupe, Yaron ayant tué ici pour la première fois… Reste seulement à définir cette notion d’appartenance : vont-ils enfin vivre leur homosexualité à visage découvert ? Comprennent-ils plus
sûrement la violence sourde qui habitent la société qu’ils sont censés défendre sans se poser de questions ? La réponse demeure en suspens…































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vendredi 13 avril 2012

[Best Of] Mars 2012


Le meilleur du cinéma en mars 2012...



harold et maudehasta la vistacloclo



evanouveau souffle2 days in new york



terre outrageeweek endadieux a la reine



Tous les films de mars 2012



Dans les "Best Of" précédents :



- Février 2012



- Janvier 2012



- Décembre 2011



- Novembre 2011



- Octobre 2011



- Septembre 2011



- Août 2011



- Juillet 2011



- Juin 2011



- Mai 2011



- Avril 2011



- Mars 2011



- Février 2011



- Janvier 2011































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jeudi 12 avril 2012

[Critique] Sur la piste du Marsupilami, d’Alain Chabat


marsupilami.jpg(France, 2012)



Sortie le 4 avril 2012




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S’inspirant des bandes dessinées de Franquin, Alain Chabat anime un Marsupilami numérique plutôt sympathique et attachant, qui devrait faire craquer les petits enfants et leurs mamans, même si
ses apparitions à l’écran ne sont globalement guère subtiles, composées de mouvements souvent ridicules et grossiers… Mais l’intérêt principal du film n’est pas forcément ce curieux mammifère
ovipare palombien, ni même peut-être son scénario, qui se déroule sur un schéma des plus classique et attendu, multipliant à l’excès les rebondissements pour faire durer un suspense dont l’issue
est de toute façon jouée d’avance… D’ailleurs, à force de piétiner les sentiers battus, « Sur la piste du Marsupilami » menace un peu plus à chaque bobine qui passe de s’enfoncer tête baissée
dans l’une de ces comédies franchouillardes navrantes, comme on en voit chaque semaine envahir par dizaines nos écrans…

Pourtant, il se dégage de ce film un style qui fait généralement la force du cinéma d’Alain Chabat : des gags fantaisistes et gentiment absurdes, à base d’humour pipi-caca-bêta qui malgré tout
parvient toujours à nous faire sourire… C’est d’ailleurs ce qui sauve le film : un décalage régulier, des apartés loufoques et délirantes, parfois – et on aime ça ! – à la frontière du dérapage
dans une comédie familiale (la scène du chihuahua violant littéralement l’oreille de Jamel Debbouze), ou d’autres fois carrément jouissives, à l’image de cette séquence musicale et amplement
chorégraphiée ahurissante, dans laquelle Lambert Wilson, moulé dans une sublime robe pailletée, entonne une chanson de son idole Céline Dion… Ca ne suffit pas vraiment pour atteindre la réussite
d’autres films de Chabat (comme « Didier » ou « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ») et encore moins l’humour potache et irrésistible de feu Les Nuls (sublimé dans « La cité de la peur »),
mais on atteint parfois certains pics de délire total qui font rudement plaisir à voir !































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mercredi 11 avril 2012

[Sortie] Twixt, de Francis Ford Coppola



twixt
(Etats-Unis, 2011)



Sortie le 11 avril 2012




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"C’est un objet à la fois perturbant et passionnant que Coppola propose à son spectateur à travers « Twixt » : une forme d’expérience nouvelle et unique, qui attise la curiosité et l’enthousiasme
! Le cinéaste semble en recherche constante dans « Twixt » et c’est peut-être justement là son sujet le plus passionnant : à la recherche de son scénario, de ses personnages… mais également à la
recherche de formes nouvelles, comme à travers cette utilisation très particulière – et parcimonieuse – de la 3D."



Retrouvez la critique complète de "Twixt" par Phil Siné sur son blog ou sur Le Plus...































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[DVD] Les aventures de Tintin : le secret de la Licorne, de Steven Spielberg



aventures de tintin secret licorne
(Etats-Unis, 2011)



Disponible en DVD chez Sony




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Si l’on pouvait deviner une discrète influence du personnage de bandes dessinées Tintin derrière les aventures du héros cinématographique Indiana Jones, l’inverse aurait paru difficilement
imaginable, si ce n’est parfaitement saugrenu, tant l’existence du petit reporter précède chronologiquement celle de l’archéologue baroudeur… La comparaison même pouvait sembler étonnante dans la
mesure où les tempéraments de ces personnages divergent complètement : peu de rapports a priori en effet entre le héros discret, sobre et prude de Hergé et l’obsédé taquin et risque tout imaginé
par Spielberg ! Pourtant, avec cette adaptation des « Aventures de Tintin », à laquelle le cinéaste songe depuis quasiment trois décennies (il en avait racheté les droits en 1984), on assiste à
une fusion assez incroyable et miraculeuse des univers de ces deux aventuriers de fiction : Tintin a alors soudainement l’air d’être habité par l’audace et l’intrépidité d’Indiana… (à ceci près
qu’il ne boit et ne baise toujours pas, hélas !) Sans compter que Spielberg pousse le rapport de force encore bien plus loin en sa faveur, notamment dans une scène d’introduction où il nous
présente le père de Tintin en chair et en os en train de lui tirer le portrait à l’aide de sa fameuse « ligne claire » sur une place touristique : Hergé expédié comme un pauvre caricaturiste
alors même que Spielberg donne littéralement vie sous nos yeux à son personnage, lui conférant mouvement et expression hyper-réaliste en « performance capture »… plus besoin de se demander qui a
remporté le duel haut la main ! Il s’agit bel et bien d’Indiana Jones, même s’il a les traits pour cette aventure de Tintin…

N’étant pas tintinophile pour un sous, je ne m’embarquerai pas plus avant dans un comparatif entre les trois albums utilisés pour venir à bout de l’intrigue du film et la version finale du
scénario, les divers parjures et autres trahisons qu’elle suppose à l’égard de l’œuvre originelle du dessinateur… Au fond, tout cela m’indiffère même carrément, ce qui me permet plus que jamais
de voir ce « Secret de la Licorne » comme une œuvre propre et autonome ! Une œuvre que je découvre d’ailleurs comme « cent pour cent Steven Spielberg », mais un Spielberg qui reviendrait au temps
béni des années 80 et de ses premières amours : le film respire et transpire en effet en tout point les sagas pleines de folles aventures que l’on trouvait dans le cinéma d’entertainement de
cette époque-là, dont l’emblème demeure bien entendu le cinéma de maître S.S. (rire) en personne ! Comme lorsqu’il réalise « Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal », le réalisateur
retrouve en effet la patte ludique et fougueuse de ses obsessions enfantines d’antan, prouvant que cet esprit d’innocence et d’insouciance du cinéma peut finalement encore parfaitement
s’appliquer aujourd’hui… Il y a d’ailleurs comme un pied de nez ironique de sa part à utiliser les techniques éminemment modernes du film entièrement tourné en « motion capture » pour réaliser
une œuvre que l’on jurerait tout droit sorti de sa jeunesse de cinéaste : on pourra penser qu’il assène tout simplement l’universalité et l’atemporalité des procédés qu’il avait à l’époque déjà
si bien tracés, explorés et développés…

Au fond, on retrouve dans cette version moderne des « Aventures de Tintin » la patte talentueuse de l’artisan du septième art qu’incarne encore aujourd’hui Spielberg pour toute une génération de
cinéphiles : des personnages bien campés, un scénario rocambolesque et sans temps mort, des cascades époustouflantes, des effets spéciaux magiques, des mouvements de grue impressionnants… et pour
sa première mise en scène en 3D relief une parfaite maîtrise de la grammaire cinématographique que cette technique suppose pour le moment ! On pourra regretter ici et là un trop plein d’action
excessive et m’as-tu-vu, dont les perspectives parfaitement gratuites rappellent essentiellement un désir d’en mettre plein la vue au spectateur, mais ce film événement demeure sans aucun doute
ce que l’on trouve actuellement de meilleur sur le marché en matière de cinéma de divertissement qui ravira toute la famille !



 



Bonus DVD :



Répartis en cinq featurettes d’une dizaine de minutes environ chacune, les bonus du DVD de « Tintin » permettent de retracer les origines de l’adaptation de la bande dessinée d’Hergé par Steven
Spielberg et Peter Jackson, d’avoir quelques bribes de « making of » permettant de mieux visualiser à quoi ressemblait le tournage (des acteurs grimés avec de multiples capteurs déambulant dans
des décors absents… assez étrange !), de passer en revue le casting, de comprendre la conception de Milou ou encore d’écouter John Williams s’exprimer sur la bande originale du film… Un ensemble
plutôt bien fait, pas ennuyeux et complet !



[Film chroniqué en échange d'un DVD]































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mardi 10 avril 2012

[Critique] Titanic 3D, de James Cameron



titanic_3d.jpg
(Etats-Unis, 1997-2012)



Sortie le 4 avril 2012




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Au fond, je reprocherais à ce « Titanic 3D » la même chose que je reprochais déjà à sa version plate de 1997 : sa romance sirupeuse et stéréotypée à mort, pour ne pas dire parfaitement désuète,
entre un jeune artiste sans le sou et une bourgeoise qui rêve de se rebeller contre l’ordre établi… Si ces enjeux dramatiques là ont déjà été mille fois vus et revus au cinéma, on sent d’autant
plus que James Cameron n’est pas du tout un cinéaste fait pour le mélodrame : d’habitude réalisateur de films couillus et musclés, dont les héroïnes sont paradoxalement le plus souvent des femmes
(à l’instar d’un « Terminator » ou d’un « Aliens, le retour »), il « rame » à mort
(un comble à bord d’un paquebot !) pour rendre crédible et palpitante cette histoire d’amour, certes portée par deux acteurs merveilleux (Kate Winslet et l’encore tout bambin Leonardo DiCaprio),
mais qui enfile les clichés et la subversion de petite fille façon « papier glacé »…

Un peu triste, aussi, que cette histoire d’amour attendue ne soit finalement réduite qu’à un pur enjeu au service de l’idéologie capitaliste hollywoodienne, puisque le but de la réminiscence de
la centenaire Rose n’est au fond pas en premier lieu de nous raconter ses ébats contrariés avec Jack, mais bel et bien de révéler où se trouve un précieux diamant qui aurait du se situer quelque
part sur l’épave retrouvée du bateau… Piteuse perspective au final, de faire rêver les jeunes filles avec des pierres précieuses très chères plutôt qu’avec la beauté de l’amour ?

Par contre, le film reste toujours aussi impressionnant dans son souci de faire revivre l’imposant « Titanic », le réalisateur apportant toujours un soin profond à chaque détail de sa
reconstitution, qu’il s’agisse des impressionnantes machineries du bateau ou de la vie à bord, depuis la séparation des classes sur les différents étages jusqu’à la présence de certains décors ou
objets d’apparat… Sans compter qu’à partir du moment où le paquebot heurte l’iceberg, on retrouve enfin le style dans lequel Cameron excelle vraiment : celui de l’action ! Le naufrage dure près
d’une heure trente en tout et le metteur en scène ne nous laisse pourtant pas un moment pour souffler : l’enchaînement des séquences à sensations fortes est impressionnant et le film révèle alors
enfin ses véritables atouts ! Quelques scènes poétiques viennent même orner cette sublimation du film catastrophe, notamment lorsque l’on voit sombrer avec le navire certains chef-d’œuvres de la
peinture impressionniste ou lorsque des musiciens décident d’affronter la mort sur le pont leurs instruments à la main… « Titanic » compte ainsi de jolies choses et de nombreuses réussites !

Quant à l’adjonction du relief au film, même si elle n’apporte pas forcément un grand changement par rapport au matériau d’origine (surtout sur une durée de 3h, le regard finissant parfois par
oublier l’effet 3D…), force est pourtant de constater qu’elle est ici plutôt bien réalisée, contrairement par exemple à la piteuse version que Lucas nous a livré de son « Star Wars » récemment… Pour « Titanic », on pourrait même presque
dire que la troisième dimension « révèle » la mise en scène de James Cameron, tant on remarque aujourd’hui à quel point le film semble avoir été pensé pour cette technologie : caméra constamment
stabilisée, longs et lents travellings et plans séquences sur le bateau permettant de bien poser le regard… « L’immersion » est donc concluante et réussie, bien plus que celle du Titanic de 1912
! Le naufrage devient ici une sympathique aventure…



 



Autres films de James Cameron :



- Aliens, le retour (1986)



- Avatar (2009)































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