lundi 12 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (3/5)


x-files_2.jpgX-files : Aux frontières du réel



créée par Chris Carter



(Etats-Unis, 1993-2002)




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coeur



[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

3. Une série culte



La dimension totalement inédite de la série « X-files » la transforme très vite à l'époque en phénomène de société. Au fil des saisons, elle atteindra un véritable statut de "série culte", au
même titre que les « Star Wars » et autres « Star Trek ».

Tout dans la série semble la prédestiner à devenir un feuilleton mythique : les histoires à la croisée du fantastique et de la science-fiction, la construction résolument nouvelle de ces
histoires, les personnages complexes et troublants (à la fois archétypaux et bicéphales, à l'image de ces vrais méchants régulièrement titillés par l'envie de faire le bien), le récit principal
de la série dans lequel les personnages principaux sont intimement impliqués ou encore les dialogues grandioses et jouissifs à base de métaphores sibyllines, de références multiples et parfois de
délicieuse ironie. On retiendra entre autres les « Ne faites confiance à personne », « Rien ne disparaît sans laisser de traces », « Tuer Mulder risquerait de transformer en Croisade la religion
d’un seul homme », « Vous pensez que l'homme qui cesse de croire aux miracles cesse aussi de croire en Dieu ? », « Tout ne doit pas mourir, agent Mulder »… Souvenirs, souvenirs !

Le spectateur a toujours envie d'en savoir davantage et un lien intime parcouru de désir se crée entre lui et la série. « X-files » invente d'ailleurs les "accroches de fin de saison", divisant
une intrigue entre le dernier épisode d'une saison et le premier de la suivante, astuce depuis reprise par la plupart des séries, avec plus ou moins de bonheur il faut bien le dire...

Le phénomène du culte sera bien sûr entretenu par les nombreuses publications (livres, magazines, fanzines...) et produits dérivés (à noter qu'« X-files » est la première série à être éditée en
vidéo, puis en DVD dans des coffrets hyper léchés et agrémentés de bonus parfaitement choisis), mais surtout par des communautés qui se créent sur internet, bien au-delà des divers fans-clubs nés
dans de nombreux pays. Les épisodes sont ainsi décortiqués en long, en large et en travers sur les multiples forums et sites internet qui pullulent sur la toile. Un nouveau langage est même créé
pour l'occasion, avec des mots comme "spoilers" (désignant les informations sur des épisodes non encore diffusés) ou bien encore des débats intenses entre "shippers" et "noromos" (soit entre ceux
qui souhaitent une aventure entre Mulder et Scully et ceux qui prônent le "no romance").



(A suivre...)



The X-files, retour sur une série culte :



1. Une série accidentelle



2. Une série révolutionnaire



3. Une série culte



4. Une série "out there"



5. Une série messianique































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samedi 10 mai 2014

[Critique] Libre et assoupi, de Benjamin Guedj



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Libre et assoupi



de Benjamin Guedj



(France, 2013)



Sortie le 7 mai 2014




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Quelle surprise que cet étrange et surprenant premier film… Certes, il convient d’emblée de dire qu’il ne s’agit là que d’une toute petite chose sans prétention ni esbroufe, mais une toute petite
chose quand même pleine de respirations et de moments savoureux qui font vraiment du bien !

Soit Sébastien, un jeune homme bardé de diplômes, qui n’a qu’une seule ambition dans la vie : ne rien faire… Mais entendons-nous bien : on ne peut pas dire qu’il ne « fait rien » dans la mesure
où il a beaucoup travaillé pour ses dix ans d’études post-bac (et accumulé ainsi une importante culture qu’il fait resurgir avec humour ici et là au détour d’une scène), qu’il met la main à la
pâte pour le ménage dans l’appartement qu’il occupe avec deux colocs et surtout qu’il a quasiment toujours un livre à la main pour bouquiner paisiblement… Ce que notre civilisation appellerait «
fainéantise » n’est en fait qu’un nouvel art de vivre, paisible et heureux, que prône notre attachant anti-héros : une forme de contentement, de « simplicité volontaire » (osons le mot) proche
d’Epicure ou de Diogène… Ce fameux « hédonisme », que notre société obnubilée par sa valeur « travail » (définir quelqu’un plus par ce qu’il FAIT que par ce qu’il EST) a transformé en « paresse
». Sébastien est ainsi le parfait « assisté social » selon l’opinion contemporaine, d’autant qu’il profite éhontément et sans culpabiliser du RSA, cette mirobolante manne de 475 euros mensuels
que l’Etat verse aux glandeurs…

Certes, tout le côté subversif qu’aurait pu proposer « Libre et assoupi » n’est guère exploité et développé (on n’est pas non plus dans le post-soixante-huitard « An 01 » de Jacques Doillon,
Alain Resnais et Jean Rouch), mais le film se révèle constamment sympathique et drôle, avec cette légèreté et cette fantaisie qui le fait verser dans la comédie entre potes, mi-potache
mi-poétique… Parler allemand pour apprivoiser un ours, se glisser sur les photographies des touristes pour avoir l’impression de voyager, se balader en slip dans un musée la nuit (en citant une
réplique des « Valseuses » de Blier, ce qui ne gâte rien) : le long métrage de Benjamin Guedj est truffé de surprises et d’inattendus ! Si l’on regrettera une conclusion relativement consensuelle
(assimilant finalement d’une certaine façon le personnage principal dans les conventions sociales), on gardera un vrai plaisir à avoir vu « Libre et assoupi », porté par trois jeunes acteurs
délicieux : Baptiste Lecaplain, Charlotte Le Bon et Félix Moati (découvert dans « Télé
Gaucho
»)… Les apparitions de Denis Podalydès ou Bernard Ménez rendent le tout plus réjouissant encore. Si seulement toutes les comédies françaises étaient si joliment et légèrement écrites
et dialoguées !































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jeudi 8 mai 2014

[Jeu] Le Ciné-rébus # 36


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Réponse : Les habitants



(lait - z - a - bitte - an)



Trouvé par Tiopirat



Jouez et gagnez plein de cadeaux avec Phil Siné : guettez la publication des jeux sur le blog, soyez le premier à donner la bonne réponse en commentaire et accumulez un maximum
de points afin de choisir le lot que vous convoitez parmi la liste mentionnée un peu plus bas…



Règle du « Ciné-Rébus » : Déchiffrez le titre d’un film dans le rébus ci-dessus et gagnez un point si vous parvenez à être le premier à donner la bonne réponse en commentaire !



A partir de 3 points cumulés, vous pourrez choisir un cadeau parmi les suivants en en faisant la demande à 3615philsine@free.fr :
- 1 badge collector « I [love] Phil Siné » (3 points)
- 1 badge collector « I [star] Phil Siné » (3 points)
- 1 lot des 2 badges collector (4 points)
- DVD « The calling » de Richard Caesar (3 points)
- DVD  "Karaté Dog", de Bob Clark (5 points)
- DVD « Tropical Malady », d’Apichatpong Weerasethakul (5
points)
- 1 TV écran plasma 100 cm (1000 points)
- 1 voyage pour 2 personnes à Hollywood (1300 points)
- DVD « Sugarland Express » de Steven Spielberg (6 points)
- DVD « Le candidat » de Niels Arestrup (5 points)
- DVD "Killing Sharks" de Pat Corbitt et Gary J.
Tunnicliffe
(5 points)
- DVD "Jack Frost" de Michael Cooney (5 points)
- Coffret DVD Série "Le Caméléon" Saison 1 : épisodes 1 à 11 (8 points)
- DVD L’avion de l’Apocalypse, d’Umberto Lenzi (5 points)
- DVD Monster Brawl, de Jesse T. Cook (5 points)
- DVD Subwave, d'Anton Megerdichev (5 points)
- Double DVD Godzilla : Godzilla vs Biollante et Godzilla vs Mechagodzilla II (8 points)



Scores actuels :
π : 12 points
MaxLaMenace_89 : 7 points
Cachou : 7 points
Titoune : 4 points
Foxart : 4 points
Mister Loup : 3 points
Docratix : 2 points
Papa Tango Charlie : 2 points
Adèle de Saint-O : 2 points
Bruce Kraft : 1 point
Niko (de CinéManga) : 1 point
Squizzz : 1 point
FredMJG : 1 point
Marc Shift : 1 point
Cinédingue : 1 point
Maitre Savalle : 1 point
Dom : 1 point
Ronnie : 1 point
Stanley Schnitzler : 1 point
Romainst : 1 point
Zo : 1 point
Didi : 1 point
Martin : 1 point
Alceste : 1 point



Bonne chance à toutes et à tous !































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mardi 6 mai 2014

[Best Of] De Super-héros à Super-zéro


super_heros_obeses.pngAvec « The Amazing Spider-Man » dans les
salles, il convenait de faire un point sur le traitement des Super-héros sur ce blog…

On le sait tous, cette nouvelle version de « Spider-Man » est un reboot honnête d’une trilogie pourtant nettement plus réussie et subtile signée Sam Raimi…
Lire la critique de Spider-Man, de Sam Raimi
Lire la critique de The Amazing Spider-Man, de Marc Webb
Lire la critique de The Amazing Spider-Man 2 : le destin
d’un héros, de Marc Webb


Quelques autres super-héros ont été évoqués en ces pages, comme l’incroyable « Hulk » ou le sombre « Batman » dans sa dernière version « Dark Knight »… Il y a même eu « The Avengers », où les
héros se mettaient à plusieurs à l’assaut du box-office, histoire d’assurer un max de thunes…
Lire la critique de Hulk, de Ang Lee
Lire la critique de The Dark Knight Rises, de Christopher Nolan
Lire la critique de Avengers 3D, de Joss Whedon

Mais les super-héros que l’on préfère ici, ce sont surtout les « anti » super-héros, pour ne pas dire les « super-zéros » ! Ce sont souvent des personnages sans super-pouvoir (ou alors des
pouvoirs qui leur tombent dessus par accident comme dans « Chronicle »), qui s’improvisent super-héros juste pour le fun ou pour passer le temps… De « Kick-Ass » à « Super », en passant par « Le
frelon vert » ou le génial « Scott Pilgrim », ils n’auront pas manqué de nous faire marrer sur écran géant ces dernières années…
Lire la critique de Kick-Ass, de Matthew Vaughn
Lire la critique de The Green Hornet (Le Frelon vert) 3D, de
Michel Gondry

Lire la critique de Super, de James Gunn
Lire la critique de Scott Pilgrim, d’Edgar Wright
Lire la critique de Chronicle, de Josh Trank































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dimanche 4 mai 2014

[Critique] Sharknado, de Anthony C. Ferrante



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Sharknado



de Anthony C. Ferrante



(Etats-Unis, 2013)



Le Jour du Saigneur # 141




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En matière de « nanars volontaires », les productions The Asylum ne reculent décidément devant rien avec ce « Sharknado », dont le « titre concept » se décline avec générosité durant près d’1h30
d’aberrations navrantes et de débilités hilarantes. Bon, si vous avez du mal avec les contractions foireuses, il faut vous expliquer que « Sharknado » est en fait la fusion entre les mots « shark
» et « tornado », soit rien de moins qu’une « tornade de requins » ! Délire, non ?

Si le scénario demeure la simplicité même, l’enchaînement à l’écran de nombreuses scènes à effets spéciaux foireux est tout bonnement un délice de chaque instant ! Le moment où la tornade se
forme en aspirant les requins de la mer, les vagues de requins qui inondent Los Angeles (et laissent ainsi barboter tranquillou des requins au gré des rues de L.A.), les pluies de requins (qui
pris dans la tempête ne pensent évidemment qu’à une seule chose : jour_du_saigneur_bis.jpgbouffer les gens !), les bombes
envoyées depuis un hélico dans les tornades pour les anéantir (mais bon sang, mais c’est bien sûr !), les maisons qui s’effondrent en CGI pourris, un requin qui bouffe la toiture d’une voiture,
les lettres de la colline de « Hollywood » qui s’envolent pour venir s’écraser sur un personnage dont la mort nous fait de toute façon marrer, une grande roue qui se décroche et poursuit des gens
paniqués qui crient… Eh oui, comme vous le comprenez, on a du lourd avec ce « Sharknado » ! Et dans ce « chef-d’œuvre » du Z signé Anthony C. Ferrante, il pleut bien sûr des clichés comme des
requins : on assiste notamment à des sauvetages miraculeux tel que celui d’un chien coincé dans une voiture (la vie d’un chien, il n’y a rien de plus humain au cinéma !) ou d’un bus plein
d’enfants immobilisé par les eaux montantes…

Côté récit, on nage vraiment dans l’esquisse la plus galvaudée qui soit : après une vague histoire mafieuse à propos de la vente d’ailerons de requins sur un bateau première victime de la tempête
(on aime le méchant qui pense à récupérer son fric plutôt que sauver sa peau alors que les requins bouffent tout le monde autour de lui !), on suit la survie d’une petite bande qui décide de
sauver l’ex-femme et les enfants de l’un d’eux, le « héros », incarné par un certain Ian Ziering, qui n’est autre que le sympa Steve Sanders de la cultissime série des ados des 90’s « Beverly
Hills 90210 » ! Il a le cœur sur la main, toujours prêt à sauver tout le monde, et c’est pour ça que toute sa famille le déteste : il ne pense pas assez à eux… comme c’est triste !

Bref, les personnages sont tous de pures caricatures comme on adore, leur psychologie est tellement inexistante qu’elle atteint des niveaux négatifs (les gens et les amis meurent, mais on oublie
aussitôt !), tout est finalement taillé à la serpe et c’est justement ça qui est beau et bon ! Une certaine forme de subtilité vient néanmoins (très) discrètement se montrer quand le héros
s’engouffre dans un requin qui tombe sur lui (et l’avale tout cru !) en tenant une tronçonneuse à bout de bras : il s’en extirpe bien sûr avec vaillance, sortant du requin comme un nourrisson qui
renaîtrait… une vision presque freudienne, très vite ramenée à des données plus basiques, quand il retire aussi du corps du requin « l’héroïne » qui venait de se faire bouffer quelques plans plus
tôt… Ahurissant ! Comme s’exclame l’un des personnages à la fin de l’aventure : « Sacrée journée ! » Tu l’as dit, bouffi !



Perspective :



- Les requins au cinéma































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samedi 3 mai 2014

[Série] X-files : Aux frontières du réel, créée par Chris Carter (2/5)


x-files_1.jpgX-files : Aux frontières du réel



créée par Chris Carter



(Etats-Unis, 1993-2002)




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coeur



[Panorama en 5 épisodes de la série culte des années 90]

2. Une série révolutionnaire

Si « X-files » n'aurait jamais dû exister, sa
naissance "accidentelle"
entamait pourtant une véritable révolution dans le domaine des fictions à la télévision... En matière de séries TV, les aventures de Mulder et Scully s'imposent comme
une rupture évidente : désormais, il y a un avant et un après « X-files ».

D'abord, les règles narratives et scénaristiques jusque-là propres aux feuilletons explosent littéralement avec la série de Chris Carter, qui fait entrer la fiction télévisée dans la modernité.
Celle-ci multiplie en effet les ellipses et les flash-back, imposant par là même un tout nouveau rapport à la chronologie, qu'on ne trouvait guère alors qu'au cinéma ou dans quelques rares
pépites télévisées comme « Twin Peaks ». L'innovation « X-files » est d'ailleurs bien là : chaque semaine, les créateurs de la série relèvent l'étonnante gageure de tourner un véritable film, au
scénario complexe et surprenant, à la réalisation soignée et signifiante, à l'ambiance très particulière et travaillée (une identité propre à la série se dégage des couleurs, des décors et autres
effets visuels employés) et à la distribution bien souvent impeccable.

La série se permet également toutes les audaces : une intrigue principale (la fameuse "mythologie") complexe et trouble dans laquelle le spectateur peut très vite se perdre, des personnages qui
disparaissent puis reviennent au bout de 3 ou 5 saisons, des épisodes entiers construits en flash-back, d'autres épisodes parfois sans les personnages principaux et pourtant tout aussi
passionnants, ou encore des épisodes totalement loufoques et parodiques qui demeurent pourtant parfaitement dans le "ton" de la série (on se souviendra notamment éternellement du « Seigneur du
Magma » dans la saison 3).

De nombreux clins d'œil parcourent en outre les épisodes, que ce soit des références d'une saison à l'autre ou des hommages et autres pastiches à une multitude de choses : la société, la
littérature, le cinéma, voire d'autres séries... Les thèmes exploités par de nombreux épisodes du feuilleton affirment encore plus fortement son côté précurseur : le clonage humain (avant même
que la petite Dolly ne vienne au monde !), le syndrome de la guerre du Golfe (dès 1993-1994 !), la recherche génétique, les nanotechnologies...

Bref ! Le monde des séries a été bouleversé par « The X-files » et la plupart des séries que nous regardons aujourd'hui en descendent très directement, essentiellement dans cette nouvelle façon
de raconter et de mettre en scène les histoires à la télévision qu'elle a su (ré)inventer...



(A suivre...)



The X-files, retour sur une série culte :



 



1. Une série accidentelle



2. Une série révolutionnaire



3. Une série culte



4. Une série "out there"



5. Une série messianique



 































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jeudi 1 mai 2014

[Critique] The Amazing Spider-Man 2 : le destin d’un héros, de Marc Webb



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The Amazing
Spider-Man 2 : le destin d’un héros



de Marc Webb



(Etats-Unis, 2014)



Sortie le 30 avril 2014




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Passons rapidement sur le scénario de cette suite de « reboot »…
Archi-classique et attendu, il n’en ai pourtant pas moins honteux : il passe par toutes les étapes obligées (et consacrées) pour accomplir le destin du super-héros moderne, avec actes héroïques
pourvus d’effets spéciaux de ouf, conflit intérieur à base d’histoire d’amour contrariée, révélations sur son père et ses origines, affrontements de méchants ambivalents (Electro ou le Bouffon
Vert sont des gentils devenus méchants)… Bref ! La surprise n’est largement pas de mise ici, même si le tout demeure plutôt regardable et appréciable : honnêtement réalisé, malgré une
standardisation à outrance…

Oublions donc le récit pour nous focaliser sur le personnage même de Peter Parker / Spider-Man, que l’acteur Andrew Garfield parvient à s’approprier avec une certaine originalité, ou à défaut un
étonnant décalage… Jouant les éternels ados attardés (le jeune homme a bientôt 31 ans), sa figure longiligne et nonchalante fait de l’homme-araignée un gentil écervelé, qui « s’amuse » à sauver
le monde plus qu’il ne se sent missionné pour cette charge… On sent bien d’ailleurs qu’il s’éclate dans ses actes de bravoure, sautillant et bondissant comme un amphibien plus que comme un
arachnide, ponctuant quasiment toutes ses victoires de répliques en forme de blagues potaches.

En gros, la notion de responsabilité du super-héros présente dans la trilogie de Sam
Raimi
(sur le mode de « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ») est un peu envoyée balader pour des perspectives largement plus fun ! On se demande même parfois si Marc Webb
ne propose pas finalement un Spider-Man constamment sous acide : l’étrange accent anglais de Garfield rend ses répliques parfois incompréhensibles et surtout son comportement est parfois limite
épileptique… sans compter cette scène hallucinée où il parle comme un schizophrène à sa copine juste avant qu’elle passe un oral pour aller travailler en Angleterre : logorrhée verbale aux
frontières de la folie, tics nerveux, rictus de défoncé… Le film est-il en train de nous parler des méfaits de la drogue sur les jeunes d’aujourd’hui ? La morale du film n’en serait que plus
pertinente : Spider-Man reste dévasté d’avoir laissé mourir sa petite amie à cause de son inconséquence – inconséquence que l’on mettra ainsi sur le dos des substances visiblement extra-fortes
qu’il doit prendre ! Bon, si une telle perspective se base bien sûr sur une certaine ironie, il n’empêche que le « sad ending » laisse entrevoir une suite sombre et peut-être enthousiasmante à ce
second volet de « The ‘Amusing’ Spider-Man » : le héros s’enfoncera-t-il dans une noirceur qui le fera douter de sa bonté… ou l’héroïne qu’il aime sera-t-elle plus vraisemblablement
miraculeusement ressuscitée par une séquence retrouvée de son ADN oubliée dans un placard de OsCorp ? Nous verrons bien, même si nous ne sommes pas forcément très impatient de le savoir…



Perspectives :



- The Amazing Spider-Man, de Marc Webb



- Spider-Man, de Sam Raimi































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